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Six mois de campagne électorale pour ne retenir que les candidats ?

Chaque semaine Harris Interactive interroge un échantillon de plus de 2000 Français. En leur posant une question simple et tout à fait ouverte : « Qu’avez-vous retenu de la campagne présidentielle cette semaine ? ». Sans rien suggérer. Sans rien proposer. En laissant les personnes que nous interrogeons libres de nous dire et ce qu’elles ont entendu de la campagne présidentielle et ce qu’elles en ont retenu. Vu que l’on peut considérer qu’une élection se gagne déjà par une « hégémonie idéologique et culturelle » (pour paraphraser Gramsci), regardons la manière dont les électeurs parlent de la campagne.

Pour dégager l’essentiel de cette matière riche et spontanée, les réponses sont analysées par Proxem (https://www.proxem.com), pionnier de l’analyse sémantique de données textuelles. Chaque semaine, Proxem y détecte les personnalités et mouvements politiques, les thématiques et événements majeurs, de manière à pouvoir en mesurer la fréquence. Semaine après semaine se dégagent ainsi les grandes tendances de la campagne et les événements singuliers qui ont marqué l’actualité.

Chaque semaine, nous délivrerons ce qui nous a marqué.

 

Décembre. L’heure des bilans. Avant de dresser des perspectives. La France a vu croitre l’intensité de la campagne électorale présidentielle à la suite de l’instauration de primaires, non seulement à gauche mais également à droite. Tant et si bien que les Français ont parlé, agit et réagit au sujet de cette campagne au cours de ces six derniers mois.

Que retenir de la période récente ?

1. Que les Français articulent fortement actualité et regard sur la présidentielle

 

Alors qu’Harris Interactive pose une question sur la présidentielle [1], les Français articulent leurs réponses autour de faits de campagne mais aussi plus largement à l’actualité. Tour à tour, les Jeux Olympiques, le débat sur le burkini, les attentats, le démantèlement de la jungle de Calais, les grèves et manifestations des policiers… sont rattachés à la campagne électorale. Dans un pays où presque tout est politique, l’actualité est perçue comme s’inscrivant inévitablement dans le débat national.

[1] Au cours des 7 derniers jours, quels sont tous les événements, toutes les prises de parole, tous les thèmes dont vous avez entendu parler/qui vous ont marqué concernant l’élection présidentielle de 2017 ?

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Alors que les sujets sont légion, les Français restituent déjà ce qu’ils voient de la vie politique : les enjeux électoraux, les rendez-vous (comme la primaire), les déclarations de candidature – comme le renoncement de François Hollande – sont les aspects les plus restitués. Et, au sein de cette description de la vie politique, le jeu des acteurs, des personnalités apparait de manière centrale. A ce titre, on relèvera qu’être les personnalités les plus mentionnées au cours de cette période ne peut être considéré comme illustratif d’une « emprise » sur les Français.

Nicolas Sarkozy (la personnalité la plus citée au cours de ces derniers mois), comme François Hollande (tout juste après) en font la cruelle expérience. Mais le fond n’est jamais absent.

Et, tendanciellement les thématiques restituées de la part des Français concernent en premier lieu les sujets de société [2], devant ceux ayant trait à la sécurité, l’économie & l’emploi ainsi que l’immigration.

[2] Au sens large dont la santé, l’environnement, l’Islam, la laïcité…

2. Que les électeurs, quel que soit leur vote en 2012, ont tendance à parler des mêmes sujets aux mêmes moments

On peut le voir avec les tableaux suivants, les tendances de restitutions sont identiques quels que soient les électorats de premier tour de la dernière élection présidentielle. Même si les prises de parole du candidat de référence peuvent avoir une incidence sur la restitution desdites thématiques.

On peut le voir ici lorsqu’il est question d’économie :

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Là, lorsqu’il est question de sujets de société :

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Ici lorsque sont articulés sécurité et justice avec la campagne présidentielle :

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… et encore lorsqu’il est question d’immigration :

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On peut donc remarquer la perméabilité des Français à l’actualité les amenant à traduire politiquement ce qu’ils observent/retiennent de l’actualité. On peut également considérer qu’ils sont marqués par sensiblement les mêmes évènements et ce quel que soit leur vote antérieur.

3. Reste que parler des mêmes sujets ne revient pas nécessairement à les restituer dans les mêmes termes.

On peut voir ici que les personnes âgées de plus de 65 ans vont avoir tendance à nettement plus que les autres parler de l’Islam, même si dans toutes les catégories de population le terme Islam est bien plus restitué que celui de laïcité et ce aussi bien selon la variable d’âge…

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… que politique

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On peut le voir, la mobilisation du terme « laïcité » est plus importante à gauche qu’à droite.

4. Que les Français ont plus été surpris, tristes et en colère ces derniers mois que sereins ou satisfaits.

La surprise a pu se manifester par… une absence d’étonnement. Que ce soit face à la candidature de Nicolas Sarkozy ou celle de Manuel Valls. Elle a, en revanche, été nette quand il s’agissait de la victoire François Fillon à la primaire de la droite et du centre ou encore de la non-candidature de François Hollande.

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Mais ces émotions ne traduisent pas une implication personnelle. Plutôt une forme de distance les amenant à être relativement extérieurs.

Six mois de campagne permettent donc de voir :

  1. Que les Français parlent de politique,
  2. Qu’ils articulent actualité et campagne électorale,
  3. Que leurs regards se structurent en premier lieu autour des personnalités qui font la campagne,
  4. Qu’aucun enjeu n’apparait aujourd’hui central dans les ressorts de l’appréhension de la campagne électorale,
  5. Qu’aujourd’hui les électeurs se positionnent plus comme commentateurs que comme acteurs. Et, surtout, qu’ils vivent cette campagne avec distance et peu d’émotions positives.

 

Retrouvez l’analyse sur http://compol2017.com/

 

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