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Quand Emmanuel Macron peut regretter que l’on parle de lui… et François Fillon se réjouir d’être moins mis en avant

Chaque semaine Harris Interactive interroge un échantillon de plus de 2000 Français. En leur posant une question simple et tout à fait ouverte : « Qu’avez-vous retenu de la campagne présidentielle cette semaine ? ». Sans rien suggérer. Sans rien proposer. En laissant les personnes que nous interrogeons libres de nous dire et ce qu’elles ont entendu de la campagne présidentielle et ce qu’elles en ont retenu. Vu que l’on peut considérer qu’une élection se gagne déjà par une « hégémonie idéologique et culturelle » (pour paraphraser Gramsci), regardons la manière dont les électeurs parlent de la campagne.

Pour dégager l’essentiel de cette matière riche et spontanée, les réponses sont analysées par Proxem (https://www.proxem.com), pionnier de l’analyse sémantique de données textuelles. Chaque semaine, Proxem y détecte les personnalités et mouvements politiques, les thématiques et événements majeurs, de manière à pouvoir en mesurer la fréquence. Semaine après semaine se dégagent ainsi les grandes tendances de la campagne et les événements singuliers qui ont marqué l’actualité.

Chaque semaine, nous délivrerons ce qui nous a marqué.

 

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Emmanuel Macron au défi d’une histoire à fleur de peau

Dans une campagne électorale, certains propos sont marquants. Pas forcément durables mais repérés. Emmanuel Macron, candidat dont les Français pronostiquent le plus la victoire, est scruté. Et plus la campagne avance, plus le regard des électeurs se fait acéré. Une campagne électorale ne revient pas qu’à parler de projets, programmes, orientations, propositions… Mais également de valeurs. En parlant de « crime contre l’humanité » Emmanuel Macron a été invectivé, plus que pour ses propos concernant les opposants au mariage pour tous. S’il n’est pas la personne dont on a le plus parlé (c’est François Fillon), il est celui pour lequel les termes sont les plus uniformes.

 

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Parmi ceux-ci, les commentaires sont très majoritairement négatifs (71%), (« la sortie de Macron concernant la colonisation ; juste une honte » ; « Macron ; honteux sa façon de parler »). 20% neutres (« Macron ; Polémique sur ses déclarations sur l’Algérie »). Et 9% positifs (« Macron et la colonisation ; nouveau discours pour avancer », mais souvent en concédant une erreur de communication : « Macron en Algérie ; Maladroit mais pertinent »).

 

La critique du propos est transpartisane. Elle atteint même les proches d’« En Marche ! » (30% de propos négatifs, contre 20% neutres et 50% positifs) et les électeurs potentiels d’Emmanuel Macron (50% négatifs, contre 25% neutres et 25% positifs). Néanmoins ses électeurs – cléments –  parlent souvent, « d’erreur », de « bourde », ne se montrent pas trop sévères et regrettent l’écart de leur candidat.

Si certains le soutiennent clairement : « Macron et la colonisation ; Il a raison », d’autres s’en désolidarisent : « Macron et colonisation ; décevant », ils sont une grande majorité à reconnaître une faute, une maladresse, tout en étant prêt à pardonner : « Macron parlant de la colonisation ; Thème difficile mais osé / Macron ; bourdes / L’impair d’Emmanuel Macron ; Dommage, il était bien parti »

Chez les proches du PS, on identifie des commentaires négatifs : « Macron parle de crime contre l’humanité ; encore un qui devrait tourner sa langue 7 fois avant de parler / Macron en Algérie ; Encore une déclaration idiote » mais on parle de manière un peu plus générale de Macron et l’histoire de la colonisation est un peu masquée : « Meeting Macron ; provocation », et Emmanuel Macron est parfois excusé : « Macron en Algérie et la colonisation ; Il a eu une parole malheureuse / Macron en Algérie ; Mauvaise expression de Macron. Ce n’est pas un drame »

 

La critique est, on pouvait s’y attendre, particulièrement virulente chez les sympathisants LR/FN (80% voire plus) et dans une moindre mesure au PS (61%). On remarque que les sympathisants de droite/extrême droite évoquent souvent la question de l’Histoire, de la guerre d’Algérie, voire des bienfaits de la colonisation.

Les proches de LR expriment une critique quasi unanime : « Macron ; Il dérape sur le crime contre l’humanité / Macron en Algérie ; c’est un manque de respect pour les pieds noirs », ceux du FN encore plus marquées avec la thématique de la guerre d’Algérie : « les paroles de Macron ; il a oublié les soldats français morts en Algérie / Macron en Algérie ; honteux décevant ».

 

François Fillon au défi de nouvelles thématiques

Cette semaine voit à nouveau un recul du nombre de citations de François Fillon (21%, contre 29% la semaine dernière et 36% la précédente). Il reste la première personnalité dont on parle. Sans surprise c’est le « Pénélope Gate » qui reste au centre des restitutions le concernant.

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A gauche les électeurs ne restituent quasiment que cela : « Fillon de plus en plus gonflé ; avancer malgré les casseroles / Fillon ; persiste et signe / Fillon persiste ; Ego démesuré également. Ne comprend rien à la vie actuelle et aux souhaits des Français ! ».

Du côté des Républicains une forme de lassitude semble poindre : « Fillon et son Penelope Gate ; il y en a marre », parfois ceux-ci affichent un soutien à François Fillon : « M. Fillon toujours harcelé ; les insultes, harcèlements ont des limites », (non unanime : « Fillon se maintient aux élections ; pathétique »). Mais le thème de « Fillon-harcelé » est toujours bien présent : « Acharnement contre Fillon ; Encore et encore les médias ne savent plus quoi inventer / Tous les candidats ont des problèmes d’argent, seul Fillon est embêté ; Pas juste !!! »

 

Parmi les électeurs de Nicolas Sarkozy en 2012 s’exprimant sur François Fillon, la moitié d’entre eux se déclare aujourd’hui sympathisant LR, et partagent donc les commentaires cités ci-dessus. Ceux qui ne se reconnaissent aujourd’hui dans aucun parti politique se montrent moins cléments vis-à-vis de François Fillon : « Fillon ; tous les mêmes / Fillon, va dans le mur ; C’est grave pour notre pays ». Les avis sont plus positifs chez les sympathisants FN, certains dénoncent les méfaits supposés de l’ensemble des responsables politiques, François Fillon apparaissant alors comme un responsable parmi d’autres, voire le « moins pire » : « L’histoire avec la femme de M. Fillon ; Cette polémique est anormale et inhumaine. Tous les hommes et femmes politiques sont dans le même cas que M. Fillon. C’est une dénonciation lâche. Ça ne m’empêchera pas de voter pour lui si je dois le faire. » et d’autres soutiennent la thèse de l’acharnement médiatique contre François Fillon : « La traque de Fillon ; Lamentable, pathétique, honteux, écœurant ».

Benoît Hamon au défi d’une alliance impossible

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Jean-Luc Mélenchon est en hausse constante de citations semaine après semaine et est aujourd’hui mentionné par 13% des répondants, soit un peu plus que Benoît Hamon (12%).

Les sympathisants socialistes remarquent la non alliance qui laisse, à leurs yeux, présager une défaite : « la séparation Hamon/Mélenchon ; un boulevard pour la droite ? / Hamon et Mélenchon, le clash. ; Ils sont trop antagonistes. / Mélenchon et Hamon ne s’unissent pas ; c’est vraiment une bande de cons / Hamon Mélenchon ; comment ne pas s’entendre et couler ensemble ». On salue la présentation économique du programme de Jean-Luc Mélenchon sur les réseaux sociaux : « prise de parole Mélenchon ; bonne utilisation des moyens informatiques / Mélenchon à la télé ; assez convaincant ». Les proches du Front de Gauche notent également positivement les interventions de Jean-Luc Mélenchon : « YouTube de Jean Luc Mélenchon ; c’est lui qu’il nous faut » mais sont assez critiques quant à la non-alliance entre Benoît Hamon et Jean-Luc Mélenchon : « La cassure entre Mélenchon et Hamon : Triste, mais on devait s’y attendre. / L’échec du rapprochement Hamon/ Mélenchon ; un très grand regret qui va faire perdre la gauche ».

 

Notons que rares sont les personnes indiquant espérer une alliance entre les deux candidats, la grande majorité estimant qu’elle est de toute façon difficile, voire impossible.

 

Les sympathisants PS parlent aussi du rapprochement entre Benoît Hamon et Yannick Jadot : « Accord entre Jadot et Hamon ; c’est intéressant ».

 

Marine Le Pen au défi des affaires

Réalisées avant la mise en examen de deux personnalités, Marine Le Pen est de plus en plus citée.

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Et ce essentiellement sur les affaires mais également son voyage au Liban. Dans son camp, la perception des affaires est tout à fait différente de la manière dont les proches des Républicains à l’égard de leur candidat. On fait bloc. Déjà en voyant d’autres aspects : ils parlent le plus souvent de son voyage au Liban : « Marine à l’étranger ; Bien / Le Pen en visite officielle au Liban ; il était temps qu’elle soit considérée / Marine Le Pen au Liban ; enfin un chef d’État qui veut bien la recevoir » ce qui participe, à leurs yeux, à soigner sa stature. Quand sont évoquées les affaires du parlement européen, c’est pour la défendre : « Marine face aux emplois fictifs ; on désire tout faire pour l’arrêter vers la course à la présidence ».

Évidemment les propos sont moins élogieux du côté des personnes se déclarant proches d’autres formations politiques.

 

Retrouvez l’analyse sur http://compol2017.com/

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