Chaque semaine Harris Interactive interroge un échantillon de plus de 2000 Français. En leur posant une question simple et tout à fait ouverte : « Qu’avez-vous retenu de la campagne présidentielle cette semaine ? ». Sans rien suggérer. Sans rien proposer. En laissant les personnes que nous interrogeons libres de nous dire et ce qu’elles ont entendu de la campagne présidentielle et ce qu’elles en ont retenu. Vu que l’on peut considérer qu’une élection se gagne déjà par une « hégémonie idéologique et culturelle » (pour paraphraser Gramsci), regardons la manière dont les électeurs parlent de la campagne.
Pour dégager l’essentiel de cette matière riche et spontanée, les réponses sont analysées par Proxem (https://www.proxem.com), pionnier de l’analyse sémantique de données textuelles. Chaque semaine, Proxem y détecte les personnalités et mouvements politiques, les thématiques et événements majeurs, de manière à pouvoir en mesurer la fréquence. Semaine après semaine se dégagent ainsi les grandes tendances de la campagne et les événements singuliers qui ont marqué l’actualité.
Chaque semaine, nous délivrerons ce qui nous a marqué.
Notons, déjà, que Manuel Valls est la personnalité la plus cité. L’expérience nous apprend que citation ne veut pas nécessairement dire gain électoral. En effet Nicolas Sarkozy était fréquemment évoqué avant la Primaire de la Droite et du Centre sans en tirer un bénéfice.
Dans le détail, les commentaires ne sont pas tous positifs. « L’Émission Politique » est restituée (« Manuel Valls sur France 2 ; Il n’arrive pas à convaincre malgré son expérience au gouvernement »), les répondants font parfois un commentaire général (« Valls ; il n’est plus crédible ») ou anticipent son échec (« Valls en déroute »).
Sont également relevés le déficit de spectateurs à son précédent meeting (« Meeting de Manuel Valls dimanche matin ; Très peu de personnes pour l’écouter, la Primaire de gauche ne fait pas recette ») et surtout le 49-3. Les interviewés les plus attentifs estiment qu’il a, sur ce point, changé de discours. Notamment lorsqu’il fait référence au fait qu’il aurait été « contraint » de recourir à l’article 49-3 de la Constitution. On peine à trouver des expressions spontanées positives.
Considéré comme la révélation de ce début de campagne, Benoît Hamon bénéficie de commentaires plus positifs que l’ancien Premier ministre. Son passage dans l’émission de Thierry Ardisson a été remarqué. Les commentaires positifs sont souvent centrés sur le personnage « Hamon chez Ardisson ; sympa / Benoît Hamon à la télévision ; plus sympa que prévu / Benoît Hamon qui monte dans les sondages ; super ! Je suis content. Je vote pour lui ».
Les commentaires négatifs se concentrent sur le revenu universel : « Ou comment encourager le travail au noir, n’importe quoi », « Le revenu universel de Benoît Hamon ; C’est une proposition irréaliste. ».
Les personnes favorables n’indiquent pas précisément les raisons pour lesquelles elles y sont favorables.
Enfin, fait suffisamment rare pour être souligné, un certain nombre d’électeurs réclament du temps pour la réflexion et souhaitent un complément d’information : « Les déclarations contradictoires de divers économistes sur le revenu universel ; on aimerait un peu de clarté ».
Les citations d’Arnaud Montebourg renvoient moins à des évocations négatives que celles relatives à Manuel Valls, mais pas aussi positives que pour Benoît Hamon. L’ancien ministre du redressement productif ne bénéficie pas de l’attribut – positif – de la nouveauté. On lui reproche notamment son arrogance et sa personnalité : « Montebourg étale son arrogance ; il n’apporte rien de crédible au débat ; Montebourg : un peu trop orgueilleux et impétueux », ou encore son programme : « Montebourg, il promet la lune ».
Deux personnes sont hors Primaire et – pour autant – font l’objet d’attentions.
Retrouvez l’analyse sur http://compol2017.com/