Cet article a été diffusé le 17/11/2016 sur sur le site Compol2017.com. Cliquez ici pour le consulter.
Deux débats. Et voilà. Le duo annoncé n’est plus certain. L’affrontement entre Alain Juppé et Nicolas Sarkozy n’est plus assuré si l’on en croit les dernières enquêtes d’opinion et les commentaires dans les médias. S’il est parfois difficile de dissocier l’œuf de la poule, constatons l’émergence du terme « François Fillon » chez les personnes amenées à parler de la présidentielle.
Premier enseignement : Une personnalité a été marquante. Et non des moindres. Donald Trump. L’irruption de Donald Trump dans la campagne française constitue un événement en soi. On aurait pu considérer que ce qui se passait outre-Atlantique et ici n’était pas lié aux yeux des Français. Tel n’est pas le cas. 14% des Français en ont spontanément parlé alors que la question n’était pas là.
Le lien est tel que 84% des Français considèrent que l’élection du candidat Républicain aux États-Unis aura des effets sur la campagne présidentielle française.
Deuxième enseignement : si l’on doit considérer qu’il pourrait y avoir un « effet Trump » sur la campagne électorale française, ce ne serait pas forcément celui attendu. Tout du moins par les Français. Si, placés en situation d’expertise, ils considèrent que Marine Le Pen et Nicolas Sarkozy en tireront un bénéfice, c’est en fait… François Fillon qui émerge. Ou plutôt qui poursuit sa progression entamée dès l’issue du premier débat. Qui suscite plus de restitutions spontanées de la part des Français.
Part de citations de chacun des candidats à la Primaire de la droite et du centre
Pourcentage de Français citant chacun des candidats à la Primaire de la droite et du centre
Troisième enseignement : François Fillon devient donc un objet d’attention, même en dehors de son camp : 18% des sympathisants PS, 16% des sympathisants LR et 5% des sympathisants FN le citent spontanément cette semaine. Et ce sans commune mesure avec les mesures effectuées les semaines précédentes.
Dans le détail, chez les électeurs de droite, quels sont ceux citant François Fillon ? Déjà, 33% de ceux le soutenant. Remarquons que 20% des électeurs déclarés d’Alain Juppé parlent de l’ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy. Et, surtout, qu’ils en parlent plus que de « leur » candidat.
Pourcentages de citations des 3 candidats à la Primaire de la droite et du centre parmi leurs électorats potentiels (14-15 novembre 2016)
Quatrième enseignement : Parler de François Fillon c’est, déjà, commenter les sondages : 40% des personnes parlant de l’ancien Premier ministre évoquent cette mise en avant par les Français. C’est sa « remontée » comme un phénomène presque extérieur qui est d’ailleurs relatée. Un peu comme un constat externe. Et pas toujours impliqué de la part des électeurs. Et en tout cas avec très peu d’affect. A la différence, pour le coup, de l’élection de Donald Trump.