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Alain Juppé a-t-il disparu du début de la campagne d’entre-deux-tours de la Primaire de la droite et du Centre ?

Chaque semaine Harris Interactive interroge un échantillon de plus de 2000 Français. En leur posant une question simple et tout à fait ouverte : « Qu’avez-vous retenu de la campagne présidentielle cette semaine ? ». Sans rien suggérer. Sans rien proposer. En laissant les personnes que nous interrogeons libres de nous dire et ce qu’elles ont entendu de la campagne présidentielle et ce qu’elles en ont retenu. Vu que l’on peut considérer qu’une élection se gagne déjà par une « hégémonie idéologique et culturelle » (pour paraphraser Gramsci), regardons la manière dont les électeurs parlent de la campagne.

Pour dégager l’essentiel de cette matière riche et spontanée, les réponses sont analysées par Proxem (https://www.proxem.com), pionnier de l’analyse sémantique de données textuelles. Chaque semaine, Proxem y détecte les personnalités et mouvements politiques, les thématiques et événements majeurs, de manière à pouvoir en mesurer la fréquence. Semaine après semaine se dégagent ainsi les grandes tendances de la campagne et les événements singuliers qui ont marqué l’actualité.

Chaque semaine, nous délivrerons ce qui nous a marqué.

Est-ce une surprise que de dire que les Français n’ont pas parlé de la présidentielle à proprement parler, et qu’ils ont été marqués par la Primaire ? Non. Si ce n’est qu’il ne s’agit pas du seul événement de campagne de ces derniers jours. L’entrée en campagne d’Emmanuel Macron a été gommée par le premier tour de l’élection visant à désigner le candidat de la droite et du centre. Cela n’a pas toujours été le cas. Sa sortie du gouvernement avait, à l’époque, été considérée comme un fait de campagne. Plus encore que l’annonce la même semaine de la demande par le parquet du renvoi en correctionnelle de Nicolas Sarkozy dans l’affaire Bygmalion. Tout se passe, pour l’initiateur d’En Marche, comme si cette annonce s’inscrivait dans un continuum attendu. En tout cas moins sujet à restitution spontanée que d’autres événements de campagne.

Que retenir cette semaine ?

  • Les Français ont retenu de l’actualité la Primaire

    29% en parlent lorsqu’ils s’expriment sur la campagne. Et utilisent ce terme. Contre 8% la semaine dernière. On voit bien l’évolution. Car cette Primaire ne constitue pas un événement circonscrit aux proches d’une formation politique. On peut le voir ici. Proches de la gauche, de la droite et du FN en ont parlé avec la même intensité.

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  • Jusqu’à présent, les expressions à l’égard de la Primaire relevait plutôt d’un registre descriptif et non émotionnel.

    Pour la première fois, le terme « surprise » apparaît. Si ce mot ne peut être associé à une émotion affective, on peut déjà remarquer la part personnelle contenue dans les propos. Surprise évidemment concernant le résultat. Plus associée, nettement plus associée au gagnant du premier tour, François Fillon, qu’à l’un des grands perdants de ce scrutin, Nicolas Sarkozy. Surprise pour des électeurs qui, déjà la semaine dernière parlaient de plus en plus de… l’ancien Premier ministre [Comme nous l’avions mentionné[1]].

  • Remarquons, pour autant que Nicolas Sarkozy n’a pas disparu des « écrans radar ». Alain Juppé beaucoup plus.

    Si tant est qu’il ait, jusqu’à présent, vraiment fait l’objet d’une restitution de la part des répondants.

[1] http://compol2017.com/articles/fillon-lattraction-de-derniere-minute/

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  • Les citoyens ont donc parlé du premier, du troisième. Très peu du deuxième. Et la non-qualification de l’ancien Président relève plus du registre du constat que de l’émotion.L’analyse est d’autant plus saisissante lorsque l’on regarde selon le vote à la Primaire. Déjà que l’on ait voté pour François Fillon, Alain Juppé ou Nicolas Sarkozy on parle avant tout de… François Fillon. Ensuite, même les électeurs d’Alain Juppé parlent plus de Nicolas Sarkozy que de leur candidat. Avec une intensité de restitution et étale et faible l’ancien Ministre des affaires étrangères ne parvient pas, en ce début de campagne, à être au centre du jeu. Rappelons qu’il y a une semaine, on nous parlait autant de Nicolas Sarkozy que de François Fillon.

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  • Peut-on voir des zones de fragilité chez Fillon ? L’outil ne vise pas à répondre à cette question. Même si on ne peut s’empêcher d’être tenté de trouver des signaux faibles.L’un des premiers pourrait-être que l’anti-Fillonisme se serait substitué à l’anti-Sarkozysme. Nous n’en voyons pas la trace pour le moment. Rappelons qu’avant le vote, dans le cadre de notre baromètre avec Délits d’Opinion[2], et sans tenir compte des dynamiques et des débats, 30% des Français faisaient confiance à François Fillon, 58% de ceux de la droite et du centre, 61% des proches des Républicains et 20% de ceux du Parti Socialiste. Tandis qu’en comparaison 22% des Français faisaient confiance à Nicolas Sarkozy, 45% de ceux de droite et du centre, 63% des proches des Républicains et 4% de ceux du Parti Socialiste. L’acrimonie de la part de la gauche touchait nettement plus l’ancien Président que son Premier ministre de l’époque.A ce titre, les sympathisants PS critiques s’expriment plus de manière posée qu’éruptive. Comme par exemple :

    « Les bombardements d’Alep ; je ne comprends pas que François Fillon puisse vouloir négocier avec Bachar el-Assad » ; « Fillon, s’il devenait Président de la République, supprimerait 500 000 postes de fonctionnaires ; On manque de policiers, de gendarmes, de médecins et personnels soignants dans les hôpitaux, c’est l’anéantissement des efforts faits par les Français pendant 5 ans ! Déjà que Sarkozy avait supprimé des policiers et des enseignants, c’est par pour cela qu’il avait réduit le déficit» ; « Les résultats de la Primaire de la droite et du centre ; une grande surprise mais je pense que les votants s’en mordront les doigts quand ils verront la réalité du programme économique de François Fillon ».

    Ces quelques verbatim reflètent bien un état d’esprit critique mais moins émotionnel que lorsqu’il était question de Nicolas Sarkozy et que ce dernier était présenté comme un prétendant à la victoire. De la part de ses opposants politiques. Tout se passant comme si, désormais, la Primaire de la droite et du centre relevait des acteurs de ce camp.

    Ces critiques, nous n’en trouvons pas trace chez les proches des LR. Même parmi les électeurs d’Alain Juppé. A tout le moins en tout début de campagne d’entre-deux-tours.

 

Retrouvez l’analyse intégrale  sur http://compol2017.com/

[2] http://harris-interactive.fr/wp-content/uploads/sites/6/2016/10/Barom%C3%A8tre-de-confiance-dans-lex%C3%A9cutif-vague-53.pdf

 

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