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Un Président Epatant ? | Test d’une méthode de vote alternative à l’élection présidentielle – Vague 1

Enquête Harris Interactive pour Epatant

Enquête réalisée en ligne du 15 au 18 octobre 2021. Échantillon de 2544 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, dont 2006 personnes inscrites sur les listes électorales. Méthode des quotas et redressement appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle, région et comportement électoral antérieur de l’interviewé(e).

La méthode alternative de vote suivante a été établie en collaboration entre Harris Interactive et Epatant. L’idée est de proposer une méthode de vote permettant à chaque citoyen d’exprimer avec son vote, non plus un seul choix, mais de faire 3 vœux, avec le principe dit « 1 + 1 – 1 = 1 ».

C’est-à-dire que les répondants à l’enquête se voyaient proposer de choisir non plus un seul candidat mais trois choix :

  • Un 1er choix pour le candidat de leur choix qu’il souhaitait le plus voir élu
  • Un 2nd choix pour le candidat de leur choix qu’il souhaitait le plus voir élu après le premier
  • Un 3ème et dernier choix négatif (ou « malus ») pour le candidat qu’ils souhaitent le plus ne pas voir élu

Ainsi, chaque candidat se voyait attribuer une voix lorsqu’un répondant lui attribuait son 1er ou son 2nd choix, et se voyait soustraire une voix en cas de choix négatif (« malus »).

Cette méthode présente l’avantage de conserver le principe « Un Homme = Une voix », les deux votes « pour » et le vote « contre » permettant de conserver cet équilibre.

Cette méthode et les résultats présentés sont proposés comme une alternative à la règle électorale actuelle, mais ne peuvent en aucun cas être assimilés à une intention de vote, et n’ont aucune valeur prédictive.

Les répondants à l’enquête se voyaient proposer le texte introductif suivant :

« Nous allons vous présenter une nouvelle manière de voter au premier tour de l’élection présidentielle. Il s’agit d’une méthode qui n’existe pas encore mais que nous souhaitons tester. »

Imaginez qu’au lieu d’avoir un seul bulletin de vote vous puissiez effectuer trois choix :

  • Un 1er choix pour le candidat que vous souhaitez le plus voir élu
  • Un 2nd choix pour le deuxième candidat que vous souhaitez le plus voir élu (après le premier)
  • Un 3ème choix (malus) pour le candidat que vous souhaitez le moins voir élu.

Puis la question :

« Quels sont les candidats parmi la liste suivante auxquels vous attribueriez vos deux choix et votre « malus » ? »

NB : Les répondants avaient également la possibilité de n’attribuer leurs choix à aucun candidat
  • Un répondant ayant donné sa première voix à un candidat ne pouvait pas donner sa seconde voix au même candidat ni, évidemment, un vote négatif à ce même candidat.
  • Un répondant ayant affirmé en première intention n’accorder sa voix à aucun candidat ne pouvait logiquement pas attribuer un second vote positif, néanmoins il pouvait attribuer un vote négatif (ou « malus ») au candidat de son choix.

 

Paris, le 3 novembre 2021,

 

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« Notre démocratie est malade ». Le constat, implacable, endémique et… récurrent depuis plusieurs dizaines d’années prend une consonance particulière à quelques mois de l’élection présidentielle. La faible participation (euphémisme) aux dernières élections municipales comme départementales et régionales ont sonné comme un coup de tonnerre. Ces « avertissements » s’inscrivaient dans un bruit tu de l’abstention record au deuxième tour de l’élection présidentielle (1 Français sur 4 ne s’étant pas déplacé) comme des élections législatives (record – là encore – de non-participation et ce tant au premier qu’au second tour). Ils s’inscrivent dans ce même contexte de bulletins blancs et nuls glissés dans les urnes (12% des personnes s’étant déplacé au deuxième tour de la dernière élection présidentielle n’ont pris ni un bulletin Emmanuel Macron, ni Marine Le Pen). Ils s’inscrivent enfin dans un contexte d’interrogation forte de notre système représentatif : des revendications du référendum d’initiative citoyenne à la révocation des élus en passant par violences verbales ou physiques envers les représentants politiques on voit bien les signes d’une fracturation.

 

Pour répondre à cela, de nombreuses réflexions ont été entamées. Comment redonner confiance dans notre système démocratique ? Telle est la question taraudant acteurs comme observateurs. Une question même posée par l’Assemblée Nationale consacrant, ce mercredi 10 novembre, une journée de travail à la lutte contre l’abstention.

Certaines approches ont été déjà mises dans le débat public. On retiendra, par exemple, la diversification des modes participation électorale (vote électronique, vote par correspondance, accroissement du nombre de procurations accordées à une même personne…). On observera que la question du mode de scrutin n’est que très peu évoquée. Certes revient comme une arlésienne la proportionnalité ou la comptabilisation des votes blancs et nuls. La question des modalités de vote reste si ce n’est un impensé un thème peu abordé dans l’espace public.

S’appuyant notamment sur les réflexions de Michel Balinski et de Rida Laraki, le journal Epatant et Harris Interactive ont invité un échantillon représentatif de Français inscrits sur les listes électorales à se prononcer en votant différemment. Avec trois bulletins à sa disposition, il peut voter pour… et contre.

 

La méthode alternative de vote suivante a été établie en collaboration entre Harris Interactive et le journal Epatant. L’idée de départ était de proposer une méthode de vote permettant à chaque citoyen d’exprimer avec son vote, non plus un seul choix, mais de faire 3 vœux, avec le principe dit du « 1 + 1 – 1 = 1 ».

C’est-à-dire que les répondants à l’enquête se voyaient proposer de choisir non plus un seul candidat mais trois choix : un pour le candidat qu’ils souhaitaient le plus bénéficier de leurs suffrages,un pour le candidat auquel ils souhaitaient en second le plus accorder leur vote, un 3ème et dernier choix « malus » pour le candidat qu’ils souhaitent le moins voir bénéficier de votes.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que les Français interrogés ont compris la règle et se sont pris au jeu.

 

Que pouvons-nous retenir ?

    1. Déjà, que 57% des Français indiquent, à froid, qu’ils préfèreraient ce mode de scrutin à celui actuel. L’idée d’avoir plusieurs modalités pour exprimer ses préférences semble être apprécié. L’attrait est d’autant plus que net que l’on est jeune (plus des deux tiers des moins de 50 ans), et (cela étant corrélé à l’âge) politiquement marqué très à gauche ou très à droite ;
    2. Avec cette méthode, Xavier Bertrand recueillerait 23% des suffrages, Emmanuel Macron et Marine Le Pen 18%, Yannick Jadot 10%. Éric Zemmour, suscitant non seulement une adhésion mais également un fort rejet, 7% ;
    3. Que les Français adoptent des comportements mêlant choix « de cœur » et stratégie. Choix de cœur : le premier bulletin de vote virtuel saisi par les personnes interrogées ne correspond pas tout-à-fait à celui qu’ils prendraient s’ils n’avaient qu’un seul choix. Ainsi ils voteraient un peu plus à l’extrême-gauche et un peu moins pour Emmanuel Macron. Aucun grand bouleversement mais une petite variation d’intentions ;
    4. Qu’il y a une prime à ceux ne suscitant pas de rejet ou… n’étant pas susceptibles – aux yeux des répondants – d’accéder au second tour. Ainsi seuls 3% des inscrits donneraient un « malus » à Xavier Bertrand, alors qu’Emmanuel Macron (15% des « voix »), Jean-Luc Mélenchon (12%), Marine Le Pen (10%) et surtout Éric Zemmour (18%) recueillent à eux quatre 55% des votes de refus ;
    5. Que les Français ne se précipitent pas pour se saisir d’un bulletin malus : près d’un sur cinq (22%) ne profite pas de l’occasion qui lui est offerte ;
    6. Que quatre candidats sont les meilleurs « second choix » : Xavier Bertrand (12%), Marine Le Pen (même score), Emmanuel Macron (10%) et Éric Zemmour (même niveau) ;
    7. Que certains candidats disposent d’électorats prêts à voter pour eux et pour personne d’autre. Ainsi 24% des Français indiquent en première intention vouloir voter Emmanuel Macron indiquent ne pas privilégier d’autre candidat en deuxième intention. C’est le cas pour 20% des personnes choisissant Xavier Bertrand ;
    8. Que les électeurs Emmanuel Macron penchent à Droite (34% choisissent Xavier Bertrand en seconde intention), alors que ceux du potentiel candidat soutenu par Les Républicains se scindent en trois (29% Emmanuel Macron, 18% Éric Zemmour et 11% Marine Le Pen) et que les électorats des deux candidats les plus à droite sont poreux : 54% des électeurs potentiels du polémiste choisissent en deuxième choix Marine Le Pen et 42% de la candidate du RN l’ancien journaliste ;
    9. Qu’Éric Zemmour génère le plus de rejet : il est celui qui capte le plus de vote malus et ce de la part d’électorats divers allant de la Gauche à Emmanuel Macron. Cette méthode, au final, semble offrir un espace politique plus important aux candidats apparaissant les moins clivants.

 

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