Enquête réalisée en ligne les 31 mars et 1e avril 2016. Échantillon de 1 173 personnes, représentatif des Français âgés de 18 ans et plus. Méthode des quotas et redressement appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle et région de l’interviewé(e).
Dans la dernière vague d’enquête du Baromètre de confiance dans l’exécutif, réalisée par Harris Interactive pour Délits d’Opinion (voir le baromètre de confiance dans l’exécutif de mars 2016), les deux finalistes de la dernière élection présidentielle peinent à bénéficier de la confiance d’1 Français sur 5 : 19% indiquent accorder leur confiance à François Hollande ; 18% à Nicolas Sarkozy.
Ces deux responsables politiques ne font plus l’unanimité au sein de leur propre camp : seuls 66% des sympathisants socialistes affichent leur confiance en l’actuel chef de L’État, et 62% des proches de la formation « Les Républicains » en ce qui concerne son prédécesseur. Dans ce contexte d’opinion aujourd’hui peu favorable, et à près d’un an de la prochaine échéance électorale majeure, LCP a sollicité Harris Interactive pour étudier les représentations que les Français associent à chacun de ces responsables politiques.
Que retenir de cette enquête ?
- Les Français se montrent particulièrement critiques vis-à-vis de Nicolas Sarkozy et surtout de François Hollande, le premier pouvant toutefois davantage compter sur la perception de son dynamisme, de son autorité et de sa capacité à savoir où il va, le second se différenciant davantage en positif (mais de manière minoritaire dans l’opinion) sur son honnêteté et sa sympathie supposées.
- Spontanément, les Français se montrent particulièrement critiques lorsqu’ils évoquent l’actuel locataire de l’Élysée. Au-delà de son statut de « président », nombre de Français interrogés font référence à ce qu’ils considèrent comme un manque de compétence (« nul », « incompétent », « incapable », « mauvais »). D’aucuns critiquent sa manière de gouverner et l’absence de direction donnée à son action (« mou », « girouette »), d’autres expriment leur « déception » (« promesses », « menteur »). Cette déception s’avère particulièrement présente parmi les électeurs de François Hollande au 2nd tour en 2012. Notons que ces électeurs sont néanmoins plus enclins à lui reconnaître spontanément un certain « courage » et à mettre en avant l’idée de « réformes ».

- Alors qu’il a quitté l’Élysée depuis près de 4 ans, Nicolas Sarkozy est principalement qualifié du titre de « président », ce terme se référant à son statut actuel de Président de la formation « Les Républicains », mais aussi à son ancien mandat de Président de la République.
Ces références à son mandat à la tête de l’État s’étendent également à ses résultats, le plus souvent sur un ton négatif (« menteur », « promesses »). Ainsi, sont spontanément émis des doutes sur sa capacité à incarner le futur (« ancien », « has been », « dépassé », « revanchard »), les « affaires » le concernant constituant également un frein (« Justice »). Notons enfin que les Français évoquent également les qualités (« ambitieux », « courageux », « compétent ») et les défauts supposés (« agité », « nerveux », « manipulateur », « autoritaire », etc.) de l’homme, Nicolas Sarkozy. Lorsque l’on regarde plus spécifiquement les termes utilisés par ses électeurs de 2 nd tour en 2012, est logiquement davantage mobilisée la notion plus positive de « courage ».
- Afin de mieux comprendre, et de comparer, l’image que les Français affirment avoir de ces deux responsables politiques, Harris Interactive a soumis 15 traits d’image aux Français en leur demandant, pour chacun, d’indiquer dans quelle mesure ils correspondent bien ou mal selon eux à François Hollande et à Nicolas Sarkozy.
L’actuel locataire de l’Élysée est perçu avant tout comme sympathique (39%) et honnête (32%). Notons que ces traits d’image, comme tous les suivants, sont considérés comme correspondant bien à François Hollande par une minorité de Français (toujours moins de 4 Français sur 10). Dans une moindre mesure, 30% des Français considèrent que le Président de la République représente bien la France à l’étranger et 27% qu’il est courageux. Plus préoccupant pour l’actuel président, seuls 20% des Français estiment qu’il a de bonnes idées pour la France, 19% qu’il comprend bien les préoccupations des Français et 19% qu’il est compétent. En bas de classement, seuls 14% des Français estiment que François Hollande dirige bien la France, et seulement 11% qu’il est capable de tenir ses engagements. Si les sympathisants des formations de Gauche et ses électeurs en 2012 se montrent en moyenne davantage prompts à lui attribuer les différents traits d’image testés ici, ils restent néanmoins très réservés sur sa capacité à bien diriger la France (une idée partagée par seulement 43% des sympathisants socialistes et 35% de ceux de Gauche) et à tenir ses engagements (21% des Français ayant glissé un bulletin « François Hollande » dans l’urne du 2nd tour de la présidentielle de 2012).
Ce qualificatif est le dernier attribué aujourd’hui à François Hollande, alors que l’abandon de la révision constitutionnelle et les atermoiements sur le projet de loi « Travail » participent sans doute à ce sentiment. Notons par ailleurs, que depuis le début de son mandat, les dimensions testées ici s’avèrent de moins en moins associées au Président de la République par les Français (à l’exception de la période post-attentats de Paris qui lui avait permis momentanément d’enrayer cette tendance) Les baisses depuis mars 2013, date à laquelle ses traits d’image étaient déjà relativement dégradés, s’échelonnent de 6 points (concernant son autorité et sa capacité à bien représenter la France à l’étranger) à 15 points (concernant sa compétence ou la fermeté de ses engagements), voire 16 points (concernant son honnêteté).
- Le même exercice de qualification a été réalisé pour Nicolas Sarkozy, qui apparaît aux yeux d’une majorité de Français comme dynamique (59%) et sachant faire preuve d’autorité (58%). Néanmoins ces traits de caractères sont les deux seuls lui étant attribués par une majorité de Français, seuls 46% considérant qu’il est courageux, 45% qu’il sait où il va, 41% qu’il représenterait bien la France à l’étranger s’il était de nouveau Président de la République et 36% qu’il est compétent. Notons qu’alors qu’il pourrait prendre part à la campagne des primaires de la Droite, seuls 34% des Français estiment que Nicolas Sarkozy a de bonnes idées pour la France (+14 points par rapport à François Hollande), et 29% qu’il peut réformer le pays dans le bon sens (+13 points par rapport à François Hollande). Notons également, que les Français affichent des doutent quant à sa transparence, moins d’1 sur 5 considérant que l’ancien chef de l’Etat est « honnête » (18% contre rappelons-le, 32% pour l’actuel Président), un doute qui est également partagé, bien que dans une moindre mesure, par ses électeurs de 2nd tour en 2012 (39%). Néanmoins, contrairement aux sympathisants socialistes qui se montrent critiques vis-à-vis du candidat ayant porté leurs couleurs à l’élection présidentielle de 2012, les proches de la formation « Les Républicains » affirment majoritairement (voire parfois très majoritairement) que les différents traits d’image correspondent bien à Nicolas Sarkozy.
Comme pour François Hollande, la part des Français estimant que les différents traits d’image correspondent bien à Nicolas Sarkozy a fortement diminué au cours des 3 dernières années, et dans des proportions relativement similaires à celles enregistrées pour François Hollande (baisses de 13 à 18 points depuis octobre 2013), alors même qu’il n’est pas en position de responsabilité en dehors de sa formation politique.
Au final, les deux hommes souffrent d’une image assez dégradée dans l’opinion, aucun des deux n’apparaissant aujourd’hui aux yeux d’une majorité de Français en mesure de bien présider aux destinées du pays. Toutefois, Nicolas Sarkozy apparaît aujourd’hui plus dynamique et davantage en mesure d’imposer une autorité et une direction. François Hollande conserve un avantage concernant la perception de son honnêteté et de sa sympathie, ces deux représentations s’étant toutefois étiolées depuis le début de son mandat.
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