Enquête réalisée par Harris Interactive en ligne du 12 au 14 juin 2018. Échantillon de 1 001 personnes, représentatif des Français âgés de 18 ans et plus. Méthode des quotas et redressement appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle et région de l’interviewé(e).
Les zooms de L’Observatoire Cetelem s’intéressent aux nouveaux modes de vie et proposent d’investiguer en profondeur des grands thèmes de société, sollicitant l’avis des Français sur chacun de ces thèmes au travers de trois vagues de sondage. Les zooms viennent ainsi compléter et enrichir le dispositif d’observation et d’études de L’Observatoire Cetelem.
La culture est-elle un objet de consommation comme les autres ? En choisissant la culture pour second grand thème des Zooms 2018, l’Observatoire Cetelem se propose d’explorer le rapport des Français à un objet dont les contours kaléidoscopiques sont définis aussi bien individuellement que collectivement. Élitiste ou ouverte, sclérosée ou toujours en mouvement, objet de contemplation ou de consommation, qu’est-ce après tout, que la culture et comment les Français entrent-ils en dialogue avec elle ? Si elle reflète de nombreuses réalités pour les Français, qui la vivent à la fois dans ses héritages classiques et dans toute sa modernité, la culture est aujourd’hui perçue comme accessible à tous, partout, tout de suite et sur tous les supports. Cette instantanéité du rapport aux œuvres change-elle le rapport des Français à la culture ? Acceptent-ils encore d’attendre pour accéder à leurs contenus culturels ?
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Que retenir de cette enquête ?
Planification ou spontanéité : plusieurs temporalités pour les activités culturelles
Concerts, visites de monuments et visites de musées ne sont pas des activités culturelles que les Français déclarent laisser au hasard, elles font pour eux l’objet d’une organisation, sont prévues à l’avance. Pourtant, un peu moins de la moitié d’entre eux (44%) poussent la planification jusqu’au bout et indiquent acheter leurs billets à l’avance sur Internet lorsqu’ils souhaitent se rendre dans un musée ou une exposition – une démarche cependant davantage envisagée par les Franciliens (56%).
Les séries, une pratique de masse et une pratique multi-supports
Alors que les Français hésitent à qualifier le fait de regarder une série comme une activité culturelle (37%), force est de constater qu’il s’agit d’une pratique de masse : 92% des Français déclarent en regarder. Si la télévision apparait comme le support principal de visionnage, les plateformes comme Netflix, Amazon, CanalPlay ou encore les sites replay des chaînes TV semblent privilégiées aux DVDs et aux visionnages illégaux, notamment chez les plus jeunes (64% déclarent avoir régulièrement recours à ce support).
Les Français, series-addicts ?
La série, pour ceux qui en regardent, s’impose comme un élément important dans l’organisation de la vie quotidienne des Français, qui reconnaissent en regarder beaucoup (61%), aimer regarder plusieurs épisodes à la suite (76%), pouvant aller jusqu’à réserver leur soirée (52%) pour regarder une série. Des comportements à nouveau beaucoup plus fréquents chez les jeunes que les nouveaux modes de diffusion et notamment la mise à disposition par les plateformes de saisons complètes ne feraient qu’encourager, vers un visionnage plus intensif (77%), plus rapide (63%) et plus étendu (72%).
Visionner sans attendre, les séries comme incarnation de la culture de l’immédiat ?
Les plus jeunes font émerger le sentiment d’une attente impossible, et affirment davantage privilégier les solutions légales et illégales leur permettant de regarder leurs séries sans attendre qu’elles soient disponibles sur les chaînes gratuites (jusqu’à 55% contre 27% en moyenne). Mais il s’agit également d’une génération qui privilégie plus que les autres un visionnage collectif (49%) ou un visionnage boulimique (41%), dans un rapport à la série qui s’affranchit du rythme imposé par les médias traditionnels.
Culture : Quand expérimenter, c’est immédiatement partager
Les œuvres ou les expériences vécues semblent ainsi se vivre non seulement pour elles-mêmes, mais également s’inscrire dans un partage et une collectivité immédiats. Plus d’un tiers des Français indiquent ainsi avoir déjà consulté les réseaux sociaux ou interagi avec leurs proches au sujet des émissions de télévision, des séries ou des visites de musées qu’ils étaient en train de vivre. Les jeunes se démarquant à nouveau de leurs aînés à la fois par une pratique déclarée plus développée et plus régulière.
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