Sondage Jour du vote – Vote au premier tour de l’élection présidentielle de 2012 et motivations du vote des sympathisants de Droite
Etude Harris Interactive pour Valeurs Actuelles
Echantillon de 844 sympathisants d’Extrême-Droite et de Droite, issu d’un échantillon de 2955 inscrits sur les listes électorales, issu d’un échantillon représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, à partir de l’access panel Harris Interactive. Méthode des quotas appliquée aux variables suivantes : sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle, et région de l’interviewé(e), et redressement sur le vote au premier tour de l’élection présidentielle de 2012.
Paris, le 02 mai 2012 – Dans le cadre de son partenariat avec Viadeo à l’occasion de l’élection présidentielle, Harris Interactive a réalisé ce dimanche 22 avril une enquête auprès des électeurs et des abstentionnistes afin de comprendre leur comportement en ce premier tour de l’élection présidentielle. Plus spécifiquement, il s’agissait ici d’appréhender pour Valeurs Actuelles comment se sont structurés le vote et les motivations de vote des sympathisants de Droite : Quel a été leur comportement électoral ? Quelles sont les thématiques qui ont pesé dans leur choix de vote ? Quelles explications avancent-ils pour rendre compte de leur choix ?
Que retenir de cette enquête ?
- A l’occasion du premier tour du scrutin, les personnes se déclarant proches de la Droite qui se sont déplacées aux urnes ont largement voté pour Nicolas Sarkozy : celui-ci a recueilli 76,5% des suffrages des sympathisants d’un parti situé sur la droite de l’échiquier politique. Au sein de cette catégorie de population, l’actuel chef de l’Etat devance Marine Le Pen, préférée par 12% des sympathisants de Droite, pour 11,5% ayant voté pour un autre candidat. En revanche, la candidate frontiste a recueilli 91% des suffrages exprimés par les personnes se déclarant proches du Front National, dont seulement 6% indiquent avoir voté pour Nicolas Sarkozy lors de ce premier tour, et 3% pour un autre candidat. Notons que Marine Le Pen a obtenu les suffrages de 45% des sympathisants de Droite et d’Extrême-Droite âgés de 25 à 49 ans, ainsi que de 51% des membres des catégories populaires de Droite, tandis que les jeunes de 18 à 24 ans ainsi que les personnes âgées de 65 ans et plus ont davantage voté en faveur de Nicolas Sarkozy (respectivement 60,5% et 67,5%).
- Les électeurs de Nicolas Sarkozy et de Marine Le Pen se distinguent par la place importante qu’ils attribuent à l’immigration dans leur processus de décision : cette thématique est celle qui a le plus compté dans le choix des électeurs frontistes (86%), et elle n’est devancée que par la question des déficits publics et de la dette parmi les personnes ayant voté pour reconduire l’actuel Président (58% pour 44%), alors qu’elle est citée par 24% des Français en moyenne. Les électeurs de Nicolas Sarkozy et de Marine Le Pen portent également un regard convergent et spécifique sur la thématique de l’emploi, en lui accordant dans leur choix une importance réduite par rapport à l’ensemble de la population : seuls respectivement 34% et 36% d’entre eux affirment que cela a beaucoup pesé dans leur choix, alors que cette thématique est clairement celle qui a le plus influencé le choix de la moyenne des Français (44% de citations). Le regard sur les finances publiques apparaît en revanche comme un facteur clivant entre les électeurs de la candidate du Front National et les électeurs du candidat de l’UMP, les premiers y accordant une importance bien moindre (31% contre 58% pour les seconds), cette thématique étant devancée non seulement par l’immigration (86%), mais également par la sécurité des personnes et des biens (58% contre 28%), le pouvoir d’achat (38% contre 26%), et l’emploi (36%). Soulignons que si Nicolas Sarkozy avait largement axé sa campagne présidentielle de 2007 autour du pouvoir d’achat, cette thématique apparaît désormais secondaire dans le choix de vote des personnes lui ayant exprimé leur confiance en 2012, tandis que les électeurs de Marine Le Pen y accordent davantage d’importance – signe que la dimension sociale du programme de Marine Le Pen a contribué à convaincre une partie de son électorat. Enfin, constatons qu’un quart des électeurs de Marine Le Pen indique parmi les thèmes de campagne ayant le plus compté pour eux la moralisation de la vie politique contre seulement 7% des électeurs de Nicolas Sarkozy tandis que ces derniers évoquent davantage la compétitivité des entreprises françaises, l’Europe et la politique étrangère de la France. De façon générale, notons que ces clivages observés entre électeurs de Nicolas Sarkozy et électeurs de Marine Le Pen correspondent à ceux qui opposent plus largement les sympathisants de Droite et sympathisants du Front National.

- Selon qu’ils aient accordé leur vote à Nicolas Sarkozy ou Marine Le Pen, les sympathisants de Droite et d’Extrême-Droite mobilisent des dimensions très différentes pour motiver leur choix en faveur de leur candidat. Ainsi, les électeurs de Nicolas Sarkozy font relativement peu référence aux valeurs du candidat de l’UMP pour expliquer leur choix en sa faveur (53% déclarent que cela a « beaucoup » joué), et ils indiquent avoir davantage pris en compte des éléments liés à sa stature présidentielle : son expérience et son parcours (74%), sa capacité à être un bon Président de la République (66%) et sa capacité à être présent au second tour (65%), quand 56% citent son appartenance politique. En revanche, les électeurs de Marine Le Pen citent d’abord sa capacité à parler de leurs préoccupations (67%) et ses valeurs (65%) ou encore sa personnalité (55%), en valorisant peu son expérience et son parcours (23%). 39% des électeurs de Marine Le Pen mentionnent également que sa manière de mener la campagne électorale a beaucoup joué contre 28% des électeurs de Nicolas Sarkozy.
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