Enquête réalisée en ligne entre du 2 au 5 octobre 2015.
Echantillon de 2098 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.
Méthode des quotas et redressement appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle, secteur d’activité et région d’habitation de l’interviewé(e).
Paris, le 8 octobre 2015
A la demande de l’Humanité Dimanche, Harris Interactive a interrogé les Français, et notamment les salariés, sur leur perception du niveau des salaires en France et de leur propre rémunération.
- 59% des salariés français considèrent que leur salaire net mensuel n’est pas suffisant pour « bien vivre ». Ce sentiment décroît au fur et à mesure que le salaire perçu augmente, 90% des personnes touchant moins de 1000€ nets par mois ayant cette impression contre 11% des personnes touchant plus de 3000€ nets mensuels. Pour « bien vivre », les salariés considèrent en moyenne qu’il faudrait augmenter leur salaire de 589€ par mois. Ce souhait fait écho à la perception d’une baisse du pouvoir d’achat, près de 2/3 des salariés (64%) ayant le sentiment d’avoir perdu du pouvoir d’achat.
- Les salariés (88%), comme les autres catégories de Français, jugent quasi-unanimement que le SMIC n’est actuellement pas suffisant pour « bien vivre ». Selon eux, le salaire minimum pour un emploi à temps plein devrait plutôt se situer en moyenne aux alentours de 1 392€ pour les salariés, et même 1 426€ pour l’ensemble des Français, contre 1 135,99€ nets mensuels aujourd’hui.
- D’après une large majorité de salariés, les écarts de rémunération entre les différents salariés sont aujourd’hui trop importants dans les grandes entreprises (83%). Les avis sont plus partagés lorsqu’il est question des PME, 50% estimant que les écarts de salaires y sont trop importants. 31% des salariés estiment également que cela est le cas dans les TPE. Les proportions relevées parmi l’ensemble de la population française sont quasi-identiques.
- Pour les salariés comme pour les Français, il s’agit d’une situation révocable, puisque 83% estiment que les dirigeants des grandes entreprises ont certainement ou probablement les moyens d’augmenter les salaires. 54% affirment que cela est également le cas des dirigeants de PME et 25% celui des dirigeants de TPE.
- Interrogés sur la situation de leur entreprise en particulier, 60% des salariés estiment qu’elle abrite de trop grands écarts de rémunération, 67% considérant en outre que leur dirigeant pourrait augmenter les salaires. Les salariés des grandes entreprises répondent davantage à l’affirmative sur ces deux points.
- Pour voir leur salaire augmenter, 2/3 des salariés français indiquent qu’ils seraient prêts à signer une pétition mais moins d’un sur deux indiquent qu’ils pourraient aujourd’hui dans cette optique organiser une manifestation sur leur lieu de travail (46%, dont 17% certainement), faire grève (46%, dont 17%), ou adhérer à un syndicat (42%, dont 18%).
- Aucune des raisons avancées pour justifier une baisse de salaire n’est acceptée par une majorité des salariés : 45% indiquent aujourd’hui qu’ils pourraient certainement ou probablement accepter une diminution de leur rémunération pour éviter d’être licencié et 35% pour éviter que d’autres membres de leur entreprise ne le soient. Enfin, 29% seraient prêts à être moins payés pour trouver un emploi dans une autre entreprise. Si les cadres sont plus susceptibles d’accepter ces perspectives de salaires à la baisse, à l’inverse, les membres des catégories populaires sont plus nombreux à se déclarer au contraire prêts à se mobiliser pour voir leur salaire évoluer à la hausse.
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