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Référendum en Nouvelle-Calédonie

Sondage Harris Interactive pour France TV

Enquête réalisée par téléphone, du 12 au 22 septembre 2018. Échantillon de 1 038 personnes, représentatif des inscrits sur la liste référendaire en Nouvelle-Calédonie. Méthode des quotas et redressement appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle, communauté d’appartenance , province de l’interviewé(e) et vote aux élections précédentes.

 

À quelques semaines du référendum sur la pleine souveraineté et l’indépendance, qui sera organisé le 4 novembre en Nouvelle-Calédonie, Harris Interactive a interrogé un échantillon représentatif de personnes inscrites sur la liste référendaire pour mieux comprendre leur attitude à l’égard de ce scrutin. À titre de comparaison, certaines questions ont également été posées à un échantillon représentatif de personnes vivant en France métropolitaine , afin d’appréhender leur regard sur la situation actuelle en Nouvelle-Calédonie.

 
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Quels sont les principaux enseignements de cette enquête ?

 

  • Le référendum du 4 novembre posera aux inscrits sur la liste référendaire la question suivante : « Voulez-vous que la Nouvelle-Calédonie accède à la pleine souveraineté et devienne indépendante ? ». À quelques semaines du scrutin, 66% des personnes exprimant un choix de vote déclarent leur intention de glisser un bulletin « Non » dans l’urne, quand 34% privilégient un vote « Oui ».
  • Pour justifier leur choix, les électeurs du « Non » arguent principalement que la Nouvelle-Calédonie est concrètement dépendante de la France, que ce soit au niveau de sa sécurité, d’un point de vue économique ou plus précisément en ce qui concerne les subventions publiques nécessaires selon eux pour maintenir le niveau de vie en Nouvelle-Calédonie. À chaque fois, plus de 9 électeurs du « Non » sur 10 estiment que ces arguments vont peser de façon importante dans leur choix. En revanche, la crainte de perdre la citoyenneté française apparaît comme une motivation réelle mais secondaire (77%).
  • Les électeurs du « Oui », quant à eux, déclarent que leur choix est principalement motivé par des aspirations citoyennes et symboliques : 97% jugent que la reconnaissance de l’identité kanak a pesé dans leur préférence, quand 94% voient dans leur vote une façon de renforcer le vivre-ensemble en Nouvelle-Calédonie et 93% l’occasion pour l’archipel de commencer une nouvelle phase dans son développement. Plus de 9 électeurs du Oui sur 10 estiment également que leur choix permettrait à la Nouvelle-Calédonie de pouvoir faire ses propres choix en matière d’éducation, de défense ou de justice, mais également de nouer des relations plus étroites avec d’autres pays du monde.
  • Notons toutefois qu’une intention de vote ne saurait se substituer au vote et qu’une part d’incertitude demeure chez une partie des personnes inscrites sur la liste référendaire : 15% d’entre elles indiquent ne pas être encore sûres de leur choix, l’indécision étant plus prononcée parmi les électeurs du « Oui » (20%) que parmi ceux du « Non » (8%). De façon générale, les électeurs indécis justifient principalement leur hésitation par un déficit d’information, dont ils attendent qu’il soit comblé par les responsables politiques (80%) et, dans une moindre mesure, par les médias (71%).
  • Au-delà de leur intention de vote personnelle, les inscrits sur la liste référendaire portent un regard plutôt bienveillant sur l’initiative d’organiser un référendum : 72% estiment qu’il s’agit d’une bonne chose, un jugement certes davantage partagé par les électeurs du « Oui » (95%) mais également majoritaire parmi les électeurs du « Non » (62%). Et ce même si la proximité de ce scrutin suscite des sentiments mitigés chez les électeurs néo-calédoniens, entre espoir (51%, surtout présent chez les électeurs du « Oui ») et inquiétude (44%, légèrement majoritaire chez les électeurs du « Non »). Notons que l’organisation du référendum est également perçue positivement depuis la métropole (75% des personnes interrogées répondant qu’il s’agit d’une « bonne chose »).
  • Invités à se projeter dans une situation où la Nouvelle-Calédonie accèderait à la pleine souveraineté et à l’indépendance, les inscrits sur la liste référendaire anticipent des conséquences contrastées. Que ce soit en termes de sécurité, d’économie ou de services publics, plus d’une personne sur deux estime qu’un vote « Oui » au référendum aurait des conséquences négatives – comme nous l’avions vu, il s’agit d’ailleurs des principales motivations du vote « Non ». En revanche, en ce qui concerne le sentiment de citoyenneté ou la capacité à vivre ensemble de toutes les communautés, les électeurs sont un peu plus nombreux à anticiper des conséquences positives que négatives à la pleine souveraineté et à l’indépendance. Tous les jugements exprimés sont toutefois indissociables de l’intention de vote des personnes interrogées : les électeurs du « Oui » sont systématiquement majoritaires à identifier des conséquences positives, dans tous les domaines ; les électeurs du « Non » sont particulièrement enclins à anticiper les conséquences négatives – même s’ils se montrent plus partagés concernant la qualité du vivre-ensemble et le sentiment de citoyenneté.
  • 90% des personnes inscrites sur la liste référendaire ont une image positive de la France. Ce sentiment est unanime parmi les électeurs du « Non » (94%), mais il est également très largement majoritaire parmi les partisans du « Oui » à la pleine souveraineté et à l’indépendance (83%). D’ailleurs, lorsque l’on invite les personnes interrogées à citer les pays avec lesquels la Nouvelle-Calédonie devrait renforcer ses relations à l’avenir, la France arrive en tête des réponses (94%), aussi bien chez les électeurs du « Oui » (87%) que chez les électeurs du « Non » (97%). De façon transversale, les personnes interrogées souhaitent que l’archipel se rapproche davantage des pays du Pacifique (Nouvelle-Zélande 86%, Australie 84%, Fidji 73%, Vanuatu 72%) que d’États asiatiques (Japon 64%, et a fortiori Chine 37%). Plus précisément, soulignons que les électeurs du « Oui » souhaitent une proximité particulièrement marquée avec les îles Fidji (88%), Vanuatu (91%) et la Papouasie Nouvelle-Guinée (82%).
  • Enfin, les habitants de métropole font part de jugements contrastés et dépassionnés sur la Nouvelle-Calédonie. Ils sont 83% à déclarer avoir une bonne image de l’archipel. 61% des métropolitains déclarent avoir entendu parler du référendum du 4 novembre, dont 33% se sentant bien informés à ce propos. L’indépendance et la pleine souveraineté serait perçue plutôt comme un événement positif (65%) que négatif (33%), même si cette préférence est exprimée avec une intensité particulièrement faible : 15% seulement pensent que la pleine souveraineté et l’indépendance serait « une très bonne chose » et 7% « une très mauvaise chose ». Cette distance s’explique sans doute parce que les métropolitains anticipent un impact (économique, commercial, culturel) neutre pour la France, sauf peut-être au niveau militaire (34% conséquences négatives). En revanche, les habitants de métropole partagent le sentiment que la pleine souveraineté et l’indépendance présenterait davantage un risque qu’une opportunité pour la Nouvelle-Calédonie, particulièrement en ce qui concerne l’activité économique (51%) et la qualité des services publics sur place (55%).

 

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