Enquête réalisée en ligne le 8 janvier 2018. Échantillon de 1 018 personnes, représentatif des Français âgés de 18 ans et plus. Méthode des quotas et redressement appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle et région d’habitation de l’interviewé(e).
Quels enseignements retirer de ce sondage réalisé le 8 janvier 2018, à la veille de la réunion du conseil interministériel de sécurité routière devant statuer sur la possible réduction de la vitesse maximale autorisée sur certaines routes secondaires à 80 km/h au lieu de 90 km/h ?
- Que les Français se montrent plutôt critiques à propos d’une possible limitation de la vitesse à 80 km/h au lieu de 90 km/h sur les routes nationales et départementales à double sens sans séparateur central : 59% se disent opposés à cette mesure et 41% s’y montrent favorables. Notons que le soutien à cette proposition, notamment portée par le Premier ministre, s’avère peu structurée par la proximité politique. Elle l’est davantage par le rapport à la voiture : les automobilistes font majoritairement part de leur opposition à cette mesure (63%) alors que les Français ne possédant pas de véhicule s’y montrent favorables (67%).
- Que les Français estiment avant tout que l’objectif poursuivi par le gouvernement lorsqu’est proposée cette mesure est la capacité à accroître le montant des contraventions collectées par l’Etat (82%). Notons néanmoins qu’une majorité de Français (59%) croit également, et sans que cela soit antinomique, que le gouvernement vise à réduire par cette réforme la mortalité sur les routes. Enfin, l’objectif d’une moindre consommation de carburant s’avère moins perçue comme une préoccupation du gouvernement (42%).
- Que les Français anticipent effectivement des hausses du nombre de contraventions liées aux excès de vitesse suite à l’adoption de cette mesure (83%), et qu’ils se montrent pour une majorité sceptiques sur sa capacité à permettre de réduire le nombre de morts sur les routes : 56% ne croient pas en cette hypothèse et 44% estiment que cette réforme peut atteindre cet objectif. Notons que les Français favorables à cette réduction de la vitesse autorisée pensent que cette nouvelle règle aura d’abord comme effet de faire diminuer la mortalité (83%), avant même de constituer un revenu supplémentaire pour l’Etat (75%).
- Que 72% des Français pensent que cette limitation qui, nous l’avons vu, partage les Français, ne sera plutôt pas respectée par leurs concitoyens. Notons néanmoins, que 73% des Français indiquent qu’eux-mêmes suivront cette nouvelle règle, un enseignement qu’il faut toujours lire à l’aune de leur propension (connue) à sur-déclarer leurs comportements vertueux…
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