Enquête réalisée par Harris Interactive en ligne du 27 au 29 août 2019 auprès d’un échantillon de de 1000 personnes, représentatives de la population française. Méthode des quotas et redressement appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, catégorie socio-professionnelle et région d’habitation de l’interviewé(e).
15 février 2019, la cathédrale Notre-Dame de Paris est en flamme. La chute de la flèche, suivie en direct par le monde entier, a pu être perçue comme le symbole des risques pesant sur le patrimoine, et plus largement sur la culture en France. Quelques jours plus tard, les pouvoirs publics et les acteurs privés ont phosphoré sur la manière de reconstruire et préserver ce monument hautement symbolique. Les outils proposés par le numérique ont été au cœur des solutions proposées.
Cet événement nous invite à penser de manière plus générale le rôle que le digital pourrait avoir dans la préservation et l’accessibilité aux œuvres culturelles au sens large. Afin de mieux comprendre la perception que les Français ont de ces deux domaines et de leurs apports respectifs, la Fédération Française des Télécoms a sollicité Harris Interactive afin de mener une étude sur ce sujet. Plus précisément, comment les Français perçoivent-ils et vivent-ils leur rapport à la culture et au patrimoine ? Et quelles sont leurs perceptions et leurs attentes vis-à-vis de l’accès à la culture et au patrimoine grâce aux outils numériques ?
La perception de la culture et du patrimoine par les Français
- Lorsqu’ils évoquent le domaine de la culture en France, les Français pensent avant tout à sa large variété : les musées, le cinéma, le théâtre, les monuments, la littérature…
- Dans leur vie personnelle, les Français considèrent pour 66% d’entre eux que la culture occupe une place importante. Les plus diplômés affirment lui consacrer une place particulièrement importante, tout comme les plus âgés.
- La culture est considérée comme un domaine qui intéresse les Français (80%) et auquel ils sont attachés (79%). Notons que contrairement à certaines idées reçues, les plus jeunes ne font pas montre d’une indifférence vis-à-vis du domaine de la culture. Au contraire, ils sont 75% à indiquer s’y intéresser et 74% à y être attachés. Leur intérêt est même bien plus élevé que celui déclaré par leurs aînés dans certains des domaines testés, notamment en ce qui concerne la gastronomie (79% des moins de 35 ans intéressés contre 76% des Français âgés de 50 ans et plus), la création audiovisuelle (76% contre 71%), la décoration (61% contre 57%) et plus encore la mode (54% contre 35%).
- En termes de pratiques déclarées, les Français affirment avant tout effectuer des activités traditionnelles, qu’il s’agisse de la lecture de livres ou magazines papier (plutôt que numériques), du visionnage de contenus (films, documentaires, séries) à la télévision ou de l’écoute de musique sur CD. Néanmoins, les pratiques dont font part les plus jeunes s’avèrent plus diverses, et font la part belle aux contenus numériques, notamment en streaming (55% affirment écouter au moins quelques fois par semaine de la musique de manière dématérialisée contre 28% pour leurs aînés, 39% voir une série en streaming contre 8% pour les plus de 50 ans) ainsi qu’aux jeux vidéo (36% contre 17% pour leurs aînés). Des pratiques, exceptés la lecture et les jeux vidéo, que les Français préfèrent effectuer à plusieurs plutôt que seuls. Et à l’avenir, les Français disent vouloir conserver, voire intensifier ces activités culturelles. Avec un bémol : les pratiques qui mobilisent des supports physiques comme le DVD ou le CD apparaissent un peu moins pérennes que les autres.
- En termes de patrimoine, ils sont près de 9 sur 10 (87%) à indiquer visiter des monuments historiques. Et ces visites ne riment pas nécessairement avec les voyages : ils sont 22% à affirmer privilégier ce type de visites près de chez eux et 38% à les effectuer autant près de leur lieu de vie que lors de séjours ailleurs. Et ils estiment qu’il reste des monuments à visiter à proximité de leur domicile : 68% estiment ne connaître qu’une partie de ce patrimoine.
- Quand bien même les Français se montrent plutôt laudateurs à l’égard de la prise en compte du domaine de la culture par les pouvoirs publics (qu’ils soient locaux, 67%, ou nationaux, 60%), il pâtit néanmoins de certaines critiques : il semble notamment n’être pas suffisamment accessible géographiquement (seulement 42% sont d’accord avec cette affirmation) et financièrement (36%). Des défis pour lesquels le numérique peut proposer des solutions intéressantes.
Les apports perçus du numérique dans le domaine de la culture et du patrimoine
- Dans la lignée du fort intérêt des Français pour le domaine de la culture et du patrimoine, ils sont 71% à estimer que le développement des technologies numériques dans ce domaine est une bonne chose. Et plus précisément, une bonne chose à la fois pour les spectateurs (80%), les artistes (76%) et les musées ou lieux de patrimoine (76%). A noter que les principaux arguments des Français ne partageant pas cet avis, sont davantage liés à un regret transversal d’une « digitalisation » trop présente dans la vie d’une manière générale.
- Cette perception s’avère d’autant plus positive que le numérique dans le domaine culturel est vu comme une bonne solution pour favoriser l’accès aux œuvres et au patrimoine, notamment pour des publics qui n’y sont que peu exposés, ainsi que pour leur compréhension.
- Parmi les différentes options rendues possibles par le développement du numérique dans le domaine de la culture et testées dans l’étude, les Français privilégient les visites en réalité augmentée (qu’il s’agisse d’un monument historique, 61%, ou d’un musée, 57%). Ils s’avèrent plus sceptiques concernant la possibilité de se rendre dans une exposition uniquement numérique (38% seraient intéressés). Néanmoins, les plus jeunes font montre d’une appétence bien supérieure à celle déclarée par leurs aînés pour ces différents apports du numérique dans le domaine de la culture. Et les Français ne s’y trompent pas : 83% considèrent que les expériences numériques dans ce domaine répondent bien aux attentes des jeunes adultes et des adolescents. Ils sont plus de 8 sur 10 à en faire un enjeu d’avenir important, voire prioritaire, pour les lieux de patrimoine (84%) et pour les musées (83%) s’ils souhaitent continuer à attirer de nouveaux publics.
Télécharger le rapport et l’infographie