Quelle place pour la cigarette électronique dans le cadre du sevrage tabagique ? – Clopinette

Un sondage Harris Interactive pour Clopinette

Enquête réalisée en ligne du 10 au 12 avril 2018. Échantillon de 1 011 personnes, représentatif des Français âgés de 18 ans et plus. Dont 278 personnes déclarant fumer régulièrement du tabac (« fumeurs ») et 145 personnes déclarant utiliser régulièrement une cigarette électronique (« vapoteurs »). Méthode des quotas et redressement appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle et région de l’interviewé(e).

 

À la demande de Clopinette, Harris Interactive a invité un échantillon représentatif de Français à se prononcer sur leur perception de la cigarette électronique et sur son usage dans le cadre du sevrage tabagique. Au lendemain de la dernière hausse à 8 euros du paquet de cigarettes au 1er mars 2018, avec comme perspective un paquet à 10 euros d’ici novembre 2020, il s’agissait de mieux comprendre le regard que les Français portent sur le tabac et la cigarette électronique. Afin d’essayer de saisir leur perception du risque tabagique, de recueillir leur jugement à l’égard des moyens pour favoriser la lutte contre le tabac ainsi que de mesurer leur niveau d’information sur la mobilisation de différents acteurs en faveur du sevrage tabagique.

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Quels sont les principaux enseignements de cette enquête ?

 

  • Invités à se prononcer de façon ouverte à propos du tabac, les Français l’associent spontanément à ses conséquences sur la santé : « cancer », « maladie », « poumons », « mauvais » ou encore « nocif », etc. Les fumeurs quant à eux évoquent plus que la moyenne le prix du tabac qu’ils trouvent particulièrement « cher ». Cette considération relative au prix n’est pas propre aux fumeurs : elle est également partagée, au sujet du tabac classique, par les consommateurs de cigarette électronique (« vapoteurs »). Concernant justement la cigarette électronique, les Français évoquent spontanément la potentielle dangerosité (« nocif », « dangereux ») de ce « substitut » au tabac. En revanche, les vapoteurs mettent spontanément en avant le « bon goût » de la cigarette électronique. Au sujet de la cigarette électronique (que certains ont sans doute déjà testé), les fumeurs de tabac s’accordent aussi pour lui reconnaître un bon goût, mais s’inquiètent tout de même du « manque de recul » quant aux possibles effets néfastes que pourrait avoir la cigarette électronique sur la santé, notamment du fait de la « toxicité » des produits qu’elle contient.
  • 72% des Français jugent prioritaire de lutter contre la consommation de tabac en France. Cette priorité est également partagée par près de 6 fumeurs sur 10 (59%), ce qui est certes inférieur à la moyenne des Français, mais demeure une proportion nettement majoritaire. La lutte contre la consommation de tabac est donc bien perçue comme un objectif politique et citoyen, auquel peuvent adhérer même des personnes qui fument elles-mêmes régulièrement.
  • Les Français associent un risque nettement plus élevé à la consommation de tabac (note de 9/10 sur une échelle de dangerosité perçue) qu’à l’utilisation de la cigarette électronique (6,8/10). Ce risque plus fort associé au tabac qu’au vapotage est valable qu’il s’agisse d’être un fumeur actif, ou simplement en se trouvant à proximité de quelqu’un qui fume. La cigarette électronique est donc unanimement identifiée comme moins dangereuse que le tabac, que ce soit par les consommateurs actifs ou passifs des deux produits, même si les vapoteurs sont les plus convaincus de la relative innocuité de la cigarette électronique (note de dangerosité de 5,2/10).
  • Afin de favoriser la lutte contre le tabac, pour près des trois quarts des Français, ce sont avant tout la prévention auprès des jeunes (75%) et l’information sur les méthodes de sevrage (73%) qui constitueraient les solutions les plus efficaces pour réduire la consommation de tabac dans le pays. Les Français – et tout particulièrement les fumeurs – se montrent plus sceptiques à l’égard de mesures coercitives telles que l’augmentation des taxes pour que les cigarettes soient plus chères (54% des Français jugent cela efficace, seulement 41% parmi les fumeurs), ou encore la meilleure application des lois et restrictions actuelles liées au tabac (63% parmi les Français, 50% parmi les fumeurs). Les vapoteurs, quant à eux, jugeraient particulièrement efficace d’encourager les fumeurs à passer à des produits potentiellement moins nocifs comme la cigarette électronique (78% parmi les vapoteurs, 51% auprès de l’ensemble des Français).
  • Parmi différents moyens concrets existant pour aider à arrêter de fumer, les Français n’établissent pas de hiérarchie très nette en termes d’efficacité. Le recours à des produits nicotiniques, sans accompagnement particulier, est jugé efficace par moins de six personnes sur dix : c’est le cas des patchs nicotiniques (jugés efficaces par 57% des Français), des pastilles et gommes à mâcher contenant de la nicotine (42%) ou encore de la cigarette électronique (40%). D’autres méthodes sont jugées un peu plus efficaces par les Français, comme le recours à un tabacologue (69%), l’hypnose (64%) ou encore l’acupuncture (61%). Soulignons toutefois qu’aux yeux de 73% des vapoteurs, la cigarette électronique constitue un moyen efficace pour arrêter de fumer. Les consommateurs de cigarette électronique sont donc particulièrement convaincus de son efficacité, même si ce n’est pas toujours l’avis de leur entourage : les proches de vapoteurs ne sont que 50% à trouver ce moyen efficace pour arrêter de fumer.
  • La cigarette électronique dispose aujourd’hui d’une image ambivalente : ses effets et conséquences sont mal identifiés par 88% des Français. Elle constitue en outre un effet de mode pour près de 80% d’entre eux. 62% déclarent même penser qu’elle présente des risques identiques à ceux du tabac pour la santé. Toutefois, la même proportion de Français (62%) la considère comme étant une alternative préférable à la cigarette classique, et 68% d’entre eux l’envisagent comme un moyen qui peut permettre de réduire sa consommation de tabac. Une nouvelle fois, les vapoteurs se font les plus fervents défenseurs de la cigarette électronique : ils sont 81% à déclarer qu’elle constitue une alternative préférable à la cigarette, ou encore qu’elle est un moyen qui peut permettre d’arrêter de fumer. Ils sont également 72% à déclarer penser que la cigarette électronique devrait être reconnue comme un moyen pouvant permettre d’arrêter de fumer, au même titre que les patchs et les pastilles contenant de la nicotine (contre seulement 40% auprès de l’ensemble des Français).
  • 65% des Français ont le sentiment d’être bien informés sur les moyens proposés pour aider à arrêter de fumer. Cette proportion est quasi identique (67%) chez les fumeurs, qui sont donc 32% à se sentir mal informés sur les moyens de sevrage tabagique. Paradoxalement, les personnes les plus concernées par la consommation de tabac ne se sentent donc pas mieux informées sur les moyens de sevrage que le grand public.
  • Plus encore que sur l’éventail des moyens proposés pour arrêter de fumer (57%), les fumeurs de tabac souhaiteraient globalement disposer de plus d’informations à propos de l’efficacité de ces moyens (60%). Les jeunes fumeurs se déclarent d’ailleurs particulièrement intéressés par différents types d’information pour arrêter de fumer, notamment sur la cigarette électronique. Ce désir d’information baisse toutefois nettement avec l’âge : par exemple, alors que 47% des fumeurs âgés de moins de 35 ans déclarent souhaiter disposer de plus d’information sur le recours à la cigarette électronique, cette proportion tombe à 21% chez les fumeurs âgés de 50 ans et plus.
  • Enfin, parmi les nombreux acteurs qui se mobilisent en faveur du sevrage tabagique, 84% des fumeurs affirment faire confiance aux médecins pour s’informer sur les effets du tabac. Près de 7 fumeurs sur 10 font également confiance à ce titre à l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), aux institutions locales (ARS, etc.) ou nationales (DGS, HAS, Inpes, etc.) de santé, à l’Assurance Maladie ou encore aux associations de lutte contre le tabagisme. En revanche, la confiance est sensiblement moins prononcée envers les médias généralistes et les sites Internet/blogs (moins de 50% de confiance). Chez les jeunes fumeurs, la confiance attribuée aux différentes sources existantes est toutefois relativement homogène : ils déclarent faire presque autant confiance à Internet (58%) qu’à des sources officielles comme les institutions nationales (61%) ou le ministère de la Santé (64%). À l’inverse, leurs aînés maintiennent une confiance beaucoup plus élevée envers les médecins (92%) et se montrent particulièrement sceptiques à l’égard d’Internet (26%).

 

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