Enquête réalisée en ligne du 31 juillet au 6 août 2019. Échantillon de 1 020 personnes, représentatif des Français âgés de 18 ans et plus. Méthode des quotas et redressement appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle et région de l’interviewé(e).
En 2017, la Mutualité française a lancé, avec le concours de Harris Interactive, l’Observatoire Place de la Santé, afin de proposer régulièrement un état des lieux des représentations des Français à l’égard de leur système de santé et de leurs préoccupations quotidiennes en la matière.
L’édition réalisée cette année permet de mesurer les évolutions de ces représentations par rapport à 2017, et propose en complément deux zooms sur des thématiques particulières : la perception des enjeux de santé et du bien vieillir d’une part et celle de la situation de l’hôpital en France d’autre part.
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Quels sont les principaux enseignements de cette enquête ?
A l’exception de la question du reste à charge, les Français se montrent plus critiques à l’égard du fonctionnement de leur système de santé qu’en 2017*
- Si la majorité des Français estiment que leur système de santé fonctionne plutôt bien, ils en sont un peu moins convaincus qu’il y a 2 ans (63%, en baisse de 7 points par rapport à septembre 2017) et ne sont que 8% à estimer qu’il fonctionne très bien. De plus, ils ont tendance à se déclarer de plus en plus critiques sur ce point : 49% d’entre eux estiment que le système de santé fonctionne moins bien qu’il y a 5 ans, alors qu’ils n’étaient « que » 38% à le penser en 2017. Et seuls 41% d’entre eux se disent confiants quant à son avenir.
- Par ailleurs, à peine plus de la moitié des Français estiment aujourd’hui que le système de santé permet d’offrir à tous des soins de qualité (52%, en baisse de 6 points par rapport à 2017). Et près de 60% d’entre eux pensent que ce problème va s’aggraver et que, dans les années à venir, l’accès à des soins de qualité sera possible pour un nombre moins important de personnes qu’aujourd’hui. Les Français ont donc une forte conscience des inégalités en matière de santé, une perception qu’on peut relier au fait que la lutte contre les déserts médicaux reste selon eux, et d’assez loin, le principal enjeu qui doit être traité par le gouvernement en matière de santé.
- Seul point sur lequel, aux yeux des Français, la situation s’est légèrement améliorée : celui du reste à charge, même si la préoccupation reste très importante en la matière. En effet, 57% des Français estiment qu’au cours des 5 dernières années leur reste à charge a plutôt augmenté : un score qui demeure élevé, mais qui est en baisse de 9 points par rapport à 2017. Et 65% d’entre eux pensent que ce reste à charge va plutôt augmenter dans les années à venir (contre 74% en 2017). Si l’évolution semble aller dans la bonne direction, il reste donc beaucoup à faire pour rassurer les Français dans ce domaine.
Vieillissement et dépendance : des sujets qui préoccupent les Français
- Le vieillissement et ses conséquences apparaît comme un sujet de préoccupation majeur pour les Français. Ainsi, 72% d’entre eux se disent inquiets par rapport au risque de dépendance pour leurs proches ou pour eux-mêmes, 69% par rapport à leur santé, et 59% par rapport au fait de vieillir.
- Les Français se montrent d’autant plus préoccupés par le vieillissement qu’ils estiment que les efforts fournis pour accompagner celui-ci ne sont pas assez importants en France. Si c’est le cas en ce qui concerne la place des seniors dans la société en général (efforts pas assez importants : 58%), ça l’est particulièrement en ce qui concerne le montant des retraites (72%), l’offre de logement destinée aux seniors (71%) ou la prise en charge de la perte d’autonomie (69%). Et si les Français jugent majoritairement que certains acteurs sont mobilisés sur les questions liées au « bien-vieillir », comme les associations et les professionnels de santé, c’est loin d’être le cas pour d’autres acteurs comme les entreprises (considérées comme plutôt pas ou pas du tout mobilisées par 74% des Français), les pouvoirs publics (63%) et les medias (62%).
Le regard des Français sur la situation de l’hôpital : entre attachement et inquiétude
- La situation de l’hôpital apparaît aujourd’hui comme un enjeu de premier plan aux yeux des Français. D’abord parce que l’hôpital est considéré comme un pilier incontournable du système de santé. L’immense majorité des Français (92%) estiment ainsi que c’est une institution à laquelle ils sont attachés et seuls 20% pensent que le pays pourrait fonctionner avec moins d‘hôpitaux. La plupart lui associent d’ailleurs des valeurs comme la compétence (83%), la solidarité (68%), la performance (67%), l’accessibilité (66%) et l’équité (64%).
- Mais, au-delà de cet attachement, les Français jugent aujourd’hui que l’hôpital ne se porte pas bien. Quand ils en parlent de manière spontanée, ils évoquent avant tout le manque de personnel et des services d’urgences surchargés. De plus, s’ils reconnaissent presque unanimement des qualités de courage (90%), de compétence (86%) et d’écoute (74%) aux personnels soignants des hôpitaux, la majorité des Français estiment que ces derniers sont mal payés et pas suffisamment reconnus par l’Etat et par les patients. Enfin, s’ils sont très majoritairement attachés à l’hôpital en tant qu’institution, ils sont partagés sur le fait de lui associer des valeurs d’innovation (62%), de proximité (57%) et a fortiori de bonne gestion (seulement 42%).
- D’où le fait qu’aujourd’hui, la réforme de l’hôpital apparaît aux yeux des Français comme le 2ème enjeu le plus important à traiter par le gouvernement en matière de santé, juste derrière la question des déserts médicaux. Une réforme qui passerait avant tout, selon eux, par une augmentation des moyens, que ce soit en termes de nombre de personnels soignants (65%), de ressources financières (42%) ou d’implantation dans des territoires ne disposant pas aujourd’hui d’hôpitaux (21%). Et non pas par la fermeture de structures de proximité au profit d’hôpitaux plus importants et plus équipés, mais aussi plus éloignés des patients, une évolution jugée comme une « mauvaise chose » par 72% des Français.
* Les évolutions indiquées se réfèrent à la 1ère vague de l’Observatoire Place de la Santé : enquête réalisée en ligne du 31 août au 7 septembre 2017, auprès d’un échantillon de 2000 personnes, représentatif des Français âgés de 18 ans et plus (méthode des quotas et redressement appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle et région de l’interviewé).
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