Paris, le 5 juin 2015 –
Suez Environnement a demandé à Harris Interactive de mettre en œuvre un observatoire mondial du défi des ressources. Cet observatoire s’inscrit dans la lignée du Resource Revolution Tour initié par l’entreprise le 12 mars dernier via 3 conférences-débats tenues dans 3 villes – Paris, New-York et Pékin – pour un tour du monde d’idées et d’échanges entre grands témoins et experts autour du défi de la préservation des ressources naturelles. Soucieux de réfléchir à cet enjeu au centre de nos modèles de société, Suez Environnement a souhaité déployer une étude barométrique afin de connaître et comprendre le rapport des populations à travers le monde aux ressources, aux difficultés rencontrées aujourd’hui et aux solutions qui peuvent être trouvées.
La première vague de ce baromètre, menée dans neuf pays, avait vocation à identifier si les habitants des différents pays interrogés appréhendaient de la même manière l’enjeu des ressources : le caractère durable ou non du modèle actuel, l’optimisme ou le pessimisme à l’encontre de la gestion des ressources à l’avenir, l’adhésion à diverses solutions présentées, la confiance exprimée envers différents acteurs, la volonté de soi-même agir pour préserver les ressources…. Alors que se tiendra à la fin de l’année 2015 la COP21 à Paris, le caractère multi-pays de cette étude, intégrant sept pays européens, la Chine et les Etats-Unis, devait permettre de mettre au jour les convergences et les divergences d’opinion persistantes entre les différents pays et au sein même de chaque pays, notamment entre générations. En outre, le caractère barométrique de cette étude permettra dès la prochaine interrogation de déterminer si les jalons identifiés lors de cette première vague évolueront à l’avenir.
Que retenir de cette enquête ?
- Un consensus relatif dans les différents pays interrogés : L’enquête a été menée dans neuf pays présentant des niveaux de développement et de vie différents et n’ayant pas tous sur leur sol les mêmes ressources. En dépit de ces différences, on relève une forme de convergence des réponses, bien que l’intensité des opinions exprimées puisse varier d’un pays à l’autre. Les Européens apparaissent ainsi un peu plus sensibilisés aux menaces pesant sur les ressources que les Chinois ou les Américains, mais un peu moins optimistes sur l’avenir de la gestion des ressources.
- L’eau, ressource primordiale aux yeux de tous : L’eau, puis le pétrole et le gaz constituent les ressources qui viennent le plus spontanément à l’esprit des répondants dans l’ensemble des pays.
- Un modèle de gestion des ressources qui doit évoluer rapidement : Les ressources naturelles de la planète sont perçues comme menacées : en effet, aux yeux d’une grande majorité des répondants, et quel que soit leur pays d’habitation, le modèle actuel de gestion des ressources ne peut perdurer tel quel et doit évoluer de manière urgente. Les Européens sont particulièrement nombreux à établir ce constat, et parmi eux, les Français, les Allemands et les Italiens apparaissent comme les plus sensibilisés à cet enjeu.

- Des constats partagés sur l’état des ressources : Si ces réponses convergent, cela est sans doute dû au fait que les répondants partagent les constats de ressources insuffisantes, inéquitablement réparties dans le monde, à l’origine de conflits d’usage et exploitées trop intensivement. Et si tous n’éprouvent pas le même sentiment quant à la capacité de leur pays à être auto-suffisant en matière de ressources, ils s’accordent à considérer que l’enjeu des ressources est de plus en plus mondialisé et qu’il est nécessaire d’établir une meilleure gestion des ressources à une temporalité courte.
- Une préoccupation croissante mais plus en Europe qu’en Chine et aux Etats-Unis : La préoccupation à l’égard de l’enjeu des ressources est d’ailleurs jugée croissante, mais davantage à l’échelle du monde que des territoires locaux, et plus en Europe qu’en Chine ou aux Etats-Unis. Si ce sujet est adressé, les répondants donnent le sentiment que la prise de conscience à l’échelle mondiale peine à se concrétiser dans les territoires.
- Un optimisme mesuré sur la capacité à trouver des solutions pour mieux gérer les ressources : 66% des Américains, 61% des Chinois et 46% des Européens affichent leur optimisme sur la capacité à trouver des solutions pour mieux gérer les ressources. Relevons que ce sont les populations déclarant le plus qu’il faut faire évoluer en profondeur la manière de gérer les ressources qui se montrent le moins optimistes sur la capacité à trouver des solutions en ce sens.
- Des solutions proposées jugées efficaces, instaurant une économie moins linéaire et plus circulaire : recyclage, développement de produits économes, lutte contre l’obsolescence programmée, recherche de ressources alternatives, optimisation des techniques de dessalement de l’eau de mer, techniques permettant de mieux maîtriser sa consommation de ressources. Autant de solutions jugées efficaces par une majorité des répondants. Même la mise en œuvre d’une fiscalité écologique, si elle suscite moins l’enthousiasme, est majoritairement jugée efficace. Notons qu’on n’observe guère de corrélation entre le fait de se montrer optimiste pour l’avenir de la gestion des ressources et le fait de juger les différentes solutions avancées plus efficaces que la moyenne : bien que plus optimistes de manière générale sur la possibilité de trouver des solutions pour mieux gérer les ressources, les habitants des pays Anglo-Saxons et des pays nordiques ne s’avèrent pas les plus convaincus par les différentes solutions testées.
- Une multiplicité des acteurs ayant un rôle important à jouer mais ne suscitant pas toujours la confiance : Les Gouvernements et les entreprises grandes et moyennes sont particulièrement perçus comme ayant un rôle important à jouer, même si les autres acteurs se voient également imputés un rôle non négligeable : organismes internationaux, collectivités locales, particuliers, associations… Mais le déficit de confiance envers les Gouvernements, en dehors de la Chine, et en grande partie envers les grandes et moyennes entreprises pourrait constituer un frein à ce mouvement.
- Des individus volontaires, prêts à faire de multiples efforts, particulièrement en Europe, mais pouvant être freinés par le contexte économique : Les particuliers affichent une bonne volonté et déclarent majoritairement faire attention à leur consommation de ressources (83% en Europe, 71% aux États-Unis et 70% en Chine), mais le contexte économique influe nécessairement sur les investissements qu’ils sont prêts à consentir en ce sens. Trier ses déchets et privilégier les matériaux recyclés sont ainsi mieux acceptés que le fait d’investir personnellement dans la recherche ou d’accepter une tarification différente des ressources pour les usages de confort, même si ces idées sont également bien accueillies dans les populations.

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