Interrogés après l’annonce du Premier ministre du retrait provisoire de l’âge pivot et les différentes réactions dont celle de Laurent Berger, les Français ne changent pas radicalement d’opinion à l’égard de la mobilisation sociale : 60% des personnes interrogées indiquent la soutenir, soit la même proportion qu’il y a une semaine.
Tout se passe comme s’il y avait eu un avant et un après 11 décembre (date à laquelle Édouard Philippe a présenté les principales orientations devant le Conseil Économique Social et Environnemental) et comme si, depuis, les opinions s’étaient cristallisées. A la suite de la déclaration du Premier ministre mi-décembre, nous avons observé une inflexion tendancielle du soutien à la mobilisation des électorats de Marine Le Pen (supérieur aux trois-quarts préalablement, aujourd’hui plus près des deux-tiers) et surtout une baisse significative du soutien de la part des électeurs de François Fillon en 2017. Plus de la moitié affirmait, avant la mi-décembre, son soutien à la mobilisation ; ils ne sont plus qu’un tiers aujourd’hui.
Sur le fond,54% des Français estiment que l’âge d’équilibre est une mauvaise chose (52% la semaine dernière) et 56% doutent qu’un accord sera trouvé. Sur ce point, 58% des Français soutenant la mobilisation estiment que l’âge pivot fera – au final – partie de la réforme, tout comme près de 60% des électeurs de gauche, ainsi que d’extrême-droite. Seule une (petite) majorité d’électeurs (55%) d’Emmanuel Macron anticipe un accord.
La confiance à l’égard des organisation syndicales reste stable (45%, +1 point en une semaine), alors que celle dans le gouvernement baisse tendanciellement 28%, -3 points en une semaine, – 6 depuis la mi-décembre. Concernant l’exécutif, ce sont essentiellement chez les proches de la droite que la confiance s’érode : 40% des électeurs de François Fillon accordent leur confiance au gouvernement, contre 52% la semaine dernière.