Enquête réalisée en ligne du 11 au 13 avril 2016. Échantillon de 1 535 personnes, représentatif des Français âgés de 18 ans et plus. Méthode des quotas et redressement appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle et région de l’interviewé(e), ainsi que le comportement électoral aux élections précédentes pour les intentions de vote.
Le 11 avril 2016, Nicolas Hulot s’est exprimé devant les caméras de LCI à propos de son expérience en tant qu’envoyé spécial pour la protection de la planète, mais également sur la vie politique et son renouvellement par la prise en compte des initiatives citoyennes. Cette volonté de se ménager un temps de rencontre et de réflexion au cours des prochains mois est exprimée dans un contexte particulièrement difficile pour les représentants politiques : en mars 2016, Harris Interactive a réalisé une étude pour la Fondation Auchan[voir notre étude] montrant que seuls 9% des Français affirment leur faire confiance. De plus, les Français montrent aujourd’hui une forte appétence pour un renouvellement de la vie politique, notamment au niveau de l’exécutif (90% d’entre eux l’estimant nécessaire) et environ 8 Français sur 10 souhaiteraient voir investies davantage de personnes n’ayant jamais exercé de mandat électif ou n’ayant jamais été membres de partis politiques[consulter l’étude].
Au regard de ces éléments, la revue We Demain a sollicité Harris Interactive pour réaliser une étude d’opinion permettant de mieux comprendre les perceptions que les Français peuvent avoir de Nicolas Hulot, ainsi que de mesurer les intentions de vote qu’il recueille à une an de l’échéance s’il décidait de se présenter à l’élection présidentielle de 2017.
Que retenir de cette enquête ?
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Si, aux yeux des Français, Nicolas Hulot bénéficie d’une bonne image, des doutes sont émis quant à sa capacité à se muer en véritable homme d’État.
Ainsi, l’appétence pour une candidature de sa part pour l’élection présidentielle de 2017 est loin d’être anecdotique : il recueillerait entre 9% et 11% des intentions de vote exprimées en recueillant essentiellement des suffrages se portant anciennement sur les candidats de Gauche et du Centre de 2012.
- Lorsque les Français sont invités à se prononcer spontanément à propos de Nicolas Hulot, ils évoquent très majoritairement « l’écologie » (« nature », « environnement », etc.), mais également les médias (« Ushuaïa », « télévision », « émissions », etc.). Notons que son engagement « politique » (« verts ») est moins souvent évoqué, tout comme des traits de caractères personnels (« sympathique », « honnête », « opportuniste », etc.).

- Afin de pouvoir mieux comprendre quelle image les Français peuvent avoir de Nicolas Hulot, Harris Interactive a testé 16 traits d’image. Parmi ceux-ci, 5 sont attribués à l’ex-envoyé spécial pour le climat par plus des 2/3 des Français : 79% considèrent que Nicolas Hulot est sympathique, 75% honnête, 73% qu’il a de bonnes solutions pour l’écologie, 70% qu’il est courageux et 67% dynamique.
Pour chacun de ces qualificatifs, au moins 1 Français sur 5 considère même qu’il correspond « très bien » à Nicolas Hulot. Une majorité de Français, bien que moins nette, considère que l’ancien candidat à la primaire écologiste de 2011 a de bonnes idées pour la France, 53% qu’il est crédible et capable de tenir ses engagements, 51% qu’il est compétent et qu’il sait où il va, et 1 Français sur 2 qu’il est rassurant.
Enfin, les Français se montrent plus partagés lorsqu’il s’agit de considérer que Nicolas Hulot comprend bien leurs préoccupations (46%), qu’il représenterait bien la France à l’étranger s’il était élu Président (41%) ou qu’il peut réformer le pays dans le bon sens (37%). Les doutes s’avèrent plus important encore lorsqu’il s’agit d’évoquer la stature présidentielle de Nicolas Hulot : moins d’1 Français sur 3 pense qu’il sait faire preuve d’autorité (32%) ou, qu’une fois élu à l’Élysée, il dirigerait bien la France (31%).
Notons que les sympathisants de Gauche attribuent davantage ces différentes qualités que les sympathisants de Droite et du Centre, et plus encore que les proches du Front National. Par ailleurs, notons qu’en comparaison avec François Hollande et Nicolas Sarkozy[voir les résultats du sondage], Nicolas Hulot est perçu comme ayant davantage ces différentes qualités que le premier, et est uniquement devancé par le second sur la capacité à faire preuve d’autorité. Alors qu’il n’a jamais était à la tête de l’Etat, Nicolas Hulot est donc davantage jugé apte à bien diriger la France que les deux derniers Présidents de la République (31%, contre 27% pour Nicolas Sarkozy et 14% pour François Hollande). Enfin, notons que Nicolas Hulot se voit affublé de qualités qui correspondent d’une part aux points forts (relatifs) de l’actuel locataire de l’Elysée (sympathie, honnêteté), et d’autre part à ceux de son prédécesseur (dynamisme, courage).
- Si les Français reconnaissent des qualités personnelles à l’ex-animateur de l’émission Ushuaïa, mais se montrent davantage sceptiques sur sa capacité à diriger le pays, ils sont – malgré tout – 27% à indiquer souhaiter le voir se présenter à l’élection présidentielle de 2017 (contre 72% exprimant l’opinion contraire). Notons qu’une telle candidature est mieux accueillie à Gauche qu’à Droite, avec néanmoins des scores assez limités : seul 1 sympathisant écologiste sur 2 affirme souhaiter une telle candidature, et seulement 1 sympathisants socialiste sur 3. D’un point de vue socioéconomique, notons que les femmes (31%), les jeunes (39% des moins de 35 ans) et les catégories populaires (36%) appellent davantage de leurs vœux une candidature de Nicolas Hulot que la moyenne de leurs concitoyens.
Appelés à justifier leur réponse, les Français soutenant une candidature de Nicolas Hulot évoquent principalement le motif de « l’écologie », ainsi que le besoin de « changement ». A l’inverse, ceux qui ne souhaitent pas d’une telle candidature font davantage référence à la « politique », et notamment à son supposé manque de « compétences » et de « crédibilité ».

- A un an de l’élection présidentielle, et alors que l’offre électorale est encore loin d’être définitive, Harris Interactive a testé l’hypothèse d’une candidature de Nicolas Hulot (dans un premier cas, en présence de Nicolas Sarkozy et de François Bayrou, dans un second opposé, entre autre, à Alain Juppé). Dans le premier cas, Marine Le Pen obtiendrait 27% des intentions de vote exprimées, devançant Nicolas Sarkozy (19%) et François Hollande (14%). François Bayrou obtiendrait alors 12%, soit 2 points de plus que Jean-Luc Mélenchon (10%). Nicolas Hulot, dans cette configuration, recueillerait 9% des intentions de vote, bien davantage que l’hypothétique candidate d’Europe Ecologie Les Verts, Cécile Duflot (1%).
La seconde possibilité testée voyait Nicolas Hulot obtenir 11% des intentions de vote exprimées, soit bien moins que celles se portant sur les noms de Marine Le Pen (29%) ou d’Alain Juppé (26%), mais à seulement 2 points de François Hollande (13%), et au même niveau que Jean-Luc Mélenchon (11%).Notons, comme pour le souhait de voir Nicolas Hulot participer au scrutin, que ce sont les femmes, les plus jeunes, les catégories populaires et les proches de la Gauche qui indiquent davantage qu’ils voteraient pour Nicolas Hulot.
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