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L’Observatoire des Français confinés pour TF1-LCI – Vague 3

Enquête Harris Interactive pour TF1-LCI

Enquête réalisée en ligne du 6 au 7 avril 2020. Échantillon de 1005 personnes, représentatif des Français âgés de 18 ans et plus. Méthode des quotas et redressement appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle et région d’habitation de l’interviewé(e).

 

La troisième vague de l’observatoire des Français confinés réalisée par Harris Interactive pour TF1 et LCI montre que trois semaines après le début du confinement…

 

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  1. Une majorité des Français reste toujours positifs vis-à-vis du confinement (58% jugent la situation facile à vivre actuellement, 52% lorsqu’ils se projettent vers l’avenir). Alors que l’on aurait pu s’attendre, après 3 semaines de confinement, à un accroissement de la part de Français considérant qu’il est difficile de vivre confiné tel n’est pas le cas ;
  2. Une confiance dans le gouvernement qui baisse sans s’effondrer: 54% des Français lui accordent leur confiance pour faire en sorte que le confinement dure le moins longtemps possible (57% la semaine dernière), 50% pour prendre des mesures efficaces pour mettre fin à l’épidémie (-4 points), 44% pour donner une information sincère sur les délais de confinement (- 4 points) ;
  3. Une anticipation de la fin du confinement non uniforme : 81% des Français projettent que certaines régions seront déconfinées avant d’autres, 66% que les plus jeunes auront le droit de sortir avant que ce droit ne soit accordé à leurs aînés et, enfin, 67% que seuls les Français immunisés pourront sortir de chez eux.
    Autant l’idée d’un déconfinement progressif lié au niveau d’exposition au coronavirus ou à la zone géographique correspondent aux souhaits des Français, autant la volonté de maintenir au domicile des personnes les plus âgées, partage les personnes que nous avons interrogées (et même les jeunes) ;
  1. Une très forte appétence à la sécurité sanitaire. Dans le cadre d’un choix entre deux finalités, 86% des Français privilégient le fait que le déconfinement s’effectue lorsque le risque d’une nouvelle propagation du virus sera en partie levé, et non qu’il s’effectue le plus rapidement possible, au risque d’une nouvelle propagation du virus. Il est intéressant d’observer les franges de populations susceptibles, plus que les autres, de prendre le risque. Deux variables jouent : l’âge (27% des jeunes de moins de 35 ans) ainsi que les conditions matérielles : 22% des personnes habitant en HLM, 25% des personnes habitant dans de petites surfaces (Moins de 40m²), alors que les variables politiques ne semblent pas œuvrer en l’espèce.

Cette enquête visait aussi à explorer les libertés auxquelles les Français étaient prêts à renoncer dans le contexte du confinement et surtout du déconfinement. Qu’observons-nous ?

  1. Que moins d’un Français sur deux estime qu’il est possible de concilier garantie des libertés individuelles et exigence de sécurité sanitaire (41%). Au final, si un choix devait s’opérer, les Français privilégieraient la sécurité sanitaire au détriment des libertés individuelles (48%), 11% penchant pour la défense prioritaire des libertés individuelles.
    Les personnes âgées de 65 ans et plus (58%) comme les femmes (51%) sont les deux catégories à indiquer, de manière significative, être prêtes à rogner sur leurs libertés individuelles. L’enjeu, écrasant, du coronavirus semble avoir raison des clivages politiques traditionnels. On sait que, d’ordinaire, les électeurs de gauche sont plus rétifs à voir des mesures de restriction des libertés publiques ou d’accroissement de la surveillance étatique prises au nom de la sécurité. Tel est le cas ici, mais de manière modérée : 38% des proches de la France Insoumise, 43% de ceux du Parti socialiste par exemple se déclarent favorables à la préservation de la santé sanitaire au détriment des libertés individuelles.

 

  1. Que chacune des 11 mesures de restriction des libertés testées recueille un assentiment positif de la part d’une majorité des personnes interrogées[1].
  • Une de ces mesures est plébiscitée par 92% de la population : la multiplication des tests de dépistage, même sur les personnes qui ne présentent pas de symptômes apparents ;
  • Six ont un écho positif de la part de près de trois quart des Français : l’interdiction des déplacements en dehors de la France pendant quelques mois (85%), l’autorisation des entreprises à prendre la température de leurs salariés et en interdire l’accès aux personnes fiévreuses (83%, avec une proportion identique chez les salariés), l’imposition du port du masque pour sortir dans l’espace public (83%), l’interdiction des rassemblements de plus de 2 personnes (76%), l’autorisation donnée à la police de relever la température des passants afin de savoir s’ils peuvent être contaminés ou non (73%) voire l’interdiction des déplacements en dehors de sa région pendant quelques mois (71%) ;
  • Quatre, enfin, recueillent des avis certes majoritaires mais moins positifs : le fait de n’autoriser que les personnes immunisées à être déconfinées et obliger les autres à rester confinées (62%), la mise en place par le gouvernement d’un outil de suivi des déplacements des Français pour s’assurer qu’ils respectent bien les règles (61%), le suivi par GPS des personnes exposées au coronavirus et visant à confiner les personnes ayant été en contact avec elles (61%), et la réouverture des frontières tout en plaçant en quarantaine toutes les personnes arrivant de l’étranger (57%). Sur ce dernier point, la tension (préexistant le confinement) des Français à l’égard des frontières joue probablement dans les représentations.

Nous voyons donc que la gravité perçue de l’enjeu sanitaire entraine une moindre appétence à la défense des libertés. Que les Français sont prêts à rogner sur celles-ci, notamment lorsqu’il est question d’actions visant à limiter la transmission (notamment la prise de température et le port du masque) plus que de prévention. On observe également des Français favorables à une « surveillance numérique » (que ce soit un outil de suivi des déplacements des Français ou encore le suivi par GPS), mais dans une moindre mesure au regard des autres dispositifs. Enfin, alors que la puissance publique est généralement privilégiée à la surveillance privée, on notera la très faible proportion de Français considérant que les entreprises ne devraient pas prendre la température de leurs salariés.

Au final, lorsque l’on regarde les structurations d’opinion, observons que 19% des Français sont favorables à toutes les mesures et qu’une mesure au moins parmi celles testées est jugée favorablement par les Français.

 

[1] Ces mesures ont été identifiées comme étant présentes dans le débat public en France ou à l’étranger voire ayant été appliquées dans d’autres pays.

 

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