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Les contours du plaisir en temps de crise

Enquête Harris Interactive pour les zOOms de l'Observatoire Cetelem

Enquête réalisée en ligne du 19 au 23 mai 2022. Échantillon de 1 108 personnes représentatif des Français âgés de 18 ans et plus. Méthode des quotas et redressement appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle et région de l’interviewé(e).

 

Paris, le 14 juin 2022,

 

Thème 2 : Les contours du plaisir en temps de crise

 

Enquête 2/3 : Du repli à l’évasion, quelles stratégies pour le quotidien ? 

 

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Que retenir de cette enquête ?

 

  • Si les Français trouvent leur plaisir dans des sources multiples et variées, les plaisirs les plus consensuels s’associent principalement à l’idée de détente : ainsi, regarder un film ou une série, se promener dans la nature, écouter de la musique, ou s’accorder un moment de far niente… sont des activités appréciées de plus de 9 personnes sur 10.
  • Les Français témoignent donc d’un goût pour des activités calmes, qui peuvent être réalisées seul(e), et/ou souvent associées à l’univers du foyer. Autant d’activités qu’ils ont également l’impression d’avoir intensifié depuis les 3 dernières années et l’irruption de la crise sanitaire, au détriment des activités les plus sociales. Ainsi, 40% ont le sentiment de regarder davantage de films ou de séries qu’il y a 3 ans, 40% de faire davantage la cuisine, 38% de passer plus de temps sur Internet et les réseaux sociaux… Quand ils sont une proportion similaire à estimer aller moins souvent au spectacle (39%) ou sortir, faire la fête (39%).
  • À ce titre, la crise sanitaire semble avoir profondément marqué les Français : 43% indiquent avoir moins de plaisir à être dans une foule qu’avant la pandémie. Ils préfèrent assez nettement la solitude aux grands rassemblements, mais n’ont pas perdu le goût de la compagnie des autres pour autant, à condition qu’elle soit en petit comité (une autre personne ou un petit groupe d’amis). Ils sont nombreux cependant à considérer que le rejet des foules n’est qu’une passade dans leurs habitudes, qui devraient revenir à la normale au moins à moyen terme.
  • Pour les Français, les moyens de s’évader les plus efficaces passent plutôt par le réel que par le virtuel. Une simple promenade dans la nature permet efficacement de s’évader pour 91% de la population. Mais ils reconnaissent également l’intérêt de la fiction pour permettre une forme d’évasion, notamment à travers les films et les séries, perçus comme au moins aussi efficaces pour s’évader qu’un voyage lointain (86% et 83% respectivement). D’ailleurs, plus souvent qu’ils ne le souhaiteraient dans l’idéal, les Français ont recours à des mondes imaginaires pour s’évader au quotidien.
  • Quoiqu’ils aiment s’évader grâce à des promenades et des voyages, les Français apprécient en réalité de rester dans leur cocon. 76% d’entre eux apprécient de passer toute une journée sans sortir de chez eux. Une tendance un peu casanière que certains regrettent néanmoins (29% de la population).

 

Pour trouver du plaisir, commencer par se détendre

 

  • Pour se faire plaisir, les Français comptent surtout sur des activités favorisant la détente. Ainsi, environ 1 Français sur 2 déclare aimer « beaucoup » regarder un film ou une série (55%), se promener dans la nature (55%), ou encore écouter de la musique (49%). Et 43% avouent même aimer beaucoup le far niente : s’accorder un moment de détente pure, sans rien faire. On peut noter que passer du temps sur Internet et les réseaux sociaux constitue un véritable plaisir pour 28% de la population : les Français apprécient donc cette activité presque autant que de se rendre à un spectacle (30%). Nombreux sont les plaisirs et loisirs partagés par l’ensemble des tranches d’âge : ainsi, le goût du 7e art se retrouve tant chez les jeunes que chez leurs aînés. Mais d’autres plaisirs sont plus marqués du point de vue générationnel. Par exemple, les promenades dans la nature et la lecture sont plus appréciées des 50 ans et plus, contrairement à la musique, le sport, Internet et les jeux vidéos, plus souvent affectionnés par les moins de 35 ans. Aussi, bien que la cuisine soit également vue comme un plaisir par toutes les tranches d’âge, les plus jeunes apprécient nettement davantage le fait se faire livrer un repas à la maison.
  • La plupart de ces activités sources de plaisir semblent être pratiquées avec la même fréquence qu’il y a 3 ans, avant la crise sanitaire : ainsi, pour la plupart des activités évoquées (13 parmi les 19 activités au total), plus de la moitié des Français indiquent les pratiquer autant qu’il y a 3 ans. Mais lorsqu’on observe la nature des activités qui ont le plus progressé ou régressé, force est de constater une dichotomie assez marquée entre les loisirs d’intérieur ou solitaires d’une part, et les activités sociales et festives d’autre part. Les premiers, centrés sur le domicile, comme la cuisine, le visionnage de films ou de séries ou encore la fréquentation d’Internet et des réseaux sociaux, ont eu plutôt tendance à augmenter. Les secondes – visites à des amis, sorties au spectacle, au restaurant, soirées à l’extérieur etc. – ont au contraire plutôt subi un ralentissement. Aussi, parmi les activités que les Français ont l’impression d’avoir réduit depuis 3 ans, figurent le shopping et le lèche-vitrine, une diminution qui peut être interprétée à la lumière du contexte de tension économique actuel. À noter que les promenades dans la nature figurent parmi les seules activités extérieures qui connaissent une progression chez de nombreux Français, en réaction, peut-être, aux mois passés en confinement.

 

S’évader : un possible au quotidien, selon certaines modalités

 

  • La possibilité de s’évader, de se couper de la vie quotidienne, est loin d’apparaître comme un souhait irréalisable aux yeux des Français. 72% affirment qu’il est facile pour eux de s’évader dans leur cadre de vie actuel. Une perception de facilité à nuancer cependant, car seuls 18% voient cela comme « très facile », contre 54% qui trouvent cela seulement « plutôt facile ». Femmes et hommes ne partagent pas exactement les mêmes perceptions sur ce point, celles-ci ayant plus de mal à trouver la possibilité de s’évader (68% pour elles, contre 76% pour eux) dans leur quotidien. Une inégalité selon le genre qui se retrouve aussi dans une inégalité selon les ressources financières : en effet, les Français les plus modestes parviennent plus difficilement à se couper de leur quotidien.
  • Quelles sont les activités les plus propices à l’évasion aux yeux des Français ? Les escapades courtes et les vacances bien sûr (88%), mais aussi plus simplement les promenades dans la nature (91%), qui ont d’ailleurs augmenté pour de nombreux Français au cours des dernières années. Des activités qui sont plus souvent citées que le voyage lointain (83%), probablement vu comme efficace mais moins accessible au quotidien. Même s’ils privilégient les stratégies d’évasion dans le réel (déplacements physiques), les Français ne renient pas l’évasion « immobile », dans un monde fictionnel par exemple : ainsi, pour 86% d’entre eux, regarder un film ou une série permet efficacement de couper avec le quotidien, et 77% en disent de même à propos des livres. Internet apparaît également comme une source d’évasion pour 60% des Français. On note néanmoins de vraies différences d’appréciation concernant les possibilités d’évasion offertes par les mondes imaginaires. Les jeunes sont bien plus nombreux que leurs aînés à apprécier les mondes numériques – notamment à travers les jeux vidéos – tout comme les hommes. Mais les femmes et les plus âgés ne rejettent pas non plus les univers fictionnels, ils préfèrent seulement davantage les découvrir via des moyens plus traditionnels, en pointant plus que la moyenne la capacité des films et des livres à leur permettre de s’évader.
  • Interrogés sur leur idéal d’évasion, les Français indiquent pour la plupart d’entre eux qu’ils choisiraient, libres de toute contrainte, de s’évader principalement via des sorties dans le monde réel (73%), qu’ils trouvent, on l’a vu, plus efficaces pour leur permettre de se libérer. Néanmoins, leur réalité s’y confronte souvent, puisque seuls 51% indiquent qu’ils réussissent à répondre à cette envie d’extériorité dans leur quotidien. 49% confient avoir plus souvent l’occasion de s’évader dans des mondes virtuels ou fictionnels (films, jeux vidéo).

 

« Home, sweet home » : des Français plutôt casaniers

 

  • Passer une journée sans sortir de chez soi, le cauchemar des Français après les confinements successifs ? Loin s’en faut. D’une part, plus de 9 Français sur 10 indiquent que cela peut leur arriver, dont 1 sur 2 affirment le faire souvent. Une habitude qui traverse l’ensemble des territoires, même si elle se fait plus fréquente chez les habitants de zones rurales, et, dans une moindre mesure, chez les femmes. D’autre part, plus des ¾ des Français (76%) indiquent même qu’ils apprécient le fait de ne pas sortir de chez eux pendant toute une journée, dont ¼ affirment que cela leur plaît « beaucoup ». Ce goût de l’intérieur traverse les différentes populations, les hommes comme les femmes, les jeunes comme les plus âgés.
  • Appréciant plutôt l’idée de passer une journée sans sortir de chez eux, une majorité de Français est satisfaite de l’équilibre entre l’intérieur et l’extérieur dans sa vie quotidienne, puisque 54% estiment ne passer ni trop, ni pas assez de temps chez eux. Néanmoins, près d’1/3 (29%), peut-être dans l’auto-critique d’une tendance un peu casanière, estiment passer trop de temps chez eux. Un sentiment plus fréquent chez les jeunes et les habitants de grandes agglomérations.
  • Lorsqu’on les interroge sur leur choix idéal entre rester chez soi et sortir, les Français se montrent assez divisés sur leur préférence, mais une courte majorité d’entre eux (56%) indiquent choisir le cocooning au détriment de la sortie. Et ils sont 70% à indiquer, dans les faits, rester le plus souvent chez eux dans leur temps libre : on observe donc un léger écart entre l’idéal et la réalité perçue, mais ce différentiel n’est pas si marqué qu’on pourrait le croire. Là encore, hommes et femmes témoignent de réalités un peu différentes : elles restent plus souvent dans le cocooning, sans pour autant le souhaiter beaucoup davantage dans l’absolu.

 

Le goût de la foule, en déclin ?

 

  • Sociables, les Français préfèrent généralement la compagnie des autres à la solitude. Mais pas n’importe quel type de compagnie : ils préfèrent les petits comités (91%) ou les échanges à deux (93%) aux grands rassemblements (48%) et à la foule (35%), qui ne sont appréciés que d’une minorité. La solitude, elle, occupe une place intermédiaire, 77% des Français déclarant l’apprécier. Ce goût pour la solitude touche indifféremment les jeunes et les plus âgés.
  • Nombreux sont les Français qui ont le sentiment que la pandémie a porté atteinte à leur goût pour les autres, au moins en ce qui concerne les grands rassemblements. Ainsi, 39% indiquent avoir moins de plaisir à se trouver dans des grands événements (mariages, etc.) qu’avant la pandémie, et 43% affirment que faire partie d’une foule leur plaît moins qu’avant. Respectivement, seuls 18% et 14% rapportent au contraire y trouver plus de plaisir qu’avant.
  • Cette perte d’intérêt pour les rassemblements de grande ampleur, lorsqu’elle est ressentie, est la plupart du temps perçue comme transitoire (73%) et non définitive. 54% pensent que leur goût pour ces événements va revenir à la normale à moyen terme.

 

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