Les zooms de L’Observatoire Cetelem s’intéressent aux nouveaux modes de vie et proposent d’investiguer en profondeur des grands thèmes de société, sollicitant l’avis des Français sur chacun de ces thèmes au travers de trois vagues de sondage. Les zooms viennent ainsi compléter et enrichir le dispositif d’observation et d’études de L’Observatoire Cetelem.
L’année 2019 s’ouvre en France sur un contexte social particulièrement mouvementé par des tensions entre les citoyens et leurs représentants que rien ne semble pouvoir apaiser. La crise des Gilets Jaunes, point d’orgue de ces tensions sociales, trouve son origine même dans les enjeux de pouvoir d’achat, thème récurrent et central de la vie collective. Plus précisément, il s’agit de la mise en exergue des difficultés que rencontrent les Français, au moins pour une partie d’entre eux, à concilier des injonctions contradictoires : consommer, gérer son budget, se faire plaisir, faire fonctionner l’économie Française d’une part ; responsabiliser ses achats, s’inquiéter de l’environnement, réfléchir aux impacts de la consommation sur soi et sur la planète de l’autre. Les enjeux actuels amèneraient ainsi les Français à se sentir divisés entre deux versants d’eux-mêmes, le consommateur et le citoyen, dont les inspirations et motivations peuvent parfois paraître contradictoires. Les zooms de l’Observatoire Cetelem ont choisi d’explorer les nouvelles dynamiques de gestion du budget, afin de mieux comprendre la mise en pratique d’une consommation d’aujourd’hui, entre plaisir et engagement. La dernière enquête s’intéresse ainsi aux stratégies de gestion de son pouvoir d’achat au quotidien, dans une distinction entre consommation plaisir et consommation contrainte.
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La très grande majorité des Français estime bien gérer son budget au quotidien (89%). Cependant, on note que ce sentiment de bonne gestion reste relatif : seuls 30% estiment très bien gérer leur budget. Conformément à cet état d’esprit, la plupart des Français estiment consacrer juste le temps qu’il faut à la gestion de leurs dépenses (66%), et déclarent généralement bien savoir où ils se situent financièrement en milieu de mois (89%), les plus jeunes étant légèrement plus fragiles sur ces questions.
Les Français connaissent régulièrement des situations de difficulté concernant leur gestion financière. Près d’un tiers déclare ainsi craindre chaque mois de se trouver à découvert en fin de mois… et 42% estiment se trouver effectivement en situation de découvert au moins une fois par an, signe d’une gestion peut-être moins évidente qu’il n’y paraît. Heureusement, 72% affirment réussir au moins une fois par an (et 54% au moins une fois par trimestre) à mettre de l’argent de côté.
Si la plupart (83%), en cas de besoin d’argent, auraient tendance à chercher à réduire leurs dépenses, 15% essayeraient aujourd’hui plutôt d’augmenter leurs revenus, notamment en utilisant des solutions permises par l’économie collaborative (revente/location d’objets, location de son logement, etc.). Une tactique plutôt utilisée par les hommes (18%), les plus jeunes (20%) ou les personnes issues des catégories aisées (21%). Les mêmes catégories sont également plus friandes que la moyenne des applications de gestion de budget, qui semblent se démocratiser au sein de la population : 38% des Français déclarent aujourd’hui en utiliser ou envisager d’en utiliser dans un futur proche pour mieux gérer leurs finances.
Au quotidien, les Français ont très majoritairement le sentiment d’effectuer surtout des dépenses contraintes, obligatoires (74%). Néanmoins pour 25% de la population qui estime avant tout effectuer des dépenses pour son plaisir, la gestion de ses dépenses apparaît comme plus légère. On compte parmi ces Français plus optimistes davantage d’hommes, de jeunes, et de personnes issues des catégories aisées.
Comment les Français répartissent-ils ainsi les dépenses contraintes et les dépenses plaisir ? Pour certaines, la réponse des Français est évidente. Les dépenses liées à l’achat de carburant (91%), le loyer ou le règlement des mensualités (89%), l’achat de gros électro-ménagers (75%) ou encore les abonnements internet et téléphone (75%) appartiennent résolument au registre de la contrainte pour ceux qui sont confrontés à ce type de dépenses. L’achat de vêtements, s’il s’agit d’un plaisir pour 65% d’entre eux, n’en est réellement un que pour 57% des hommes contre 73% des femmes. L’achat de cosmétiques ne fait pas non plus l’unanimité, 53% estimant qu’il s’agit d’un plaisir (et 60% chez les femmes) 47% qu’il s’agit d’une contrainte (55% chez les hommes).