Les zOOms de l’Observatoire Cetelem / Des vacances sous garantie

ENQUÊTE HARRIS INTERACTIVE POUR LES ZOOMS DE L'OBSERVATOIRE CETELEM

L’enquête a été menée les 12 et 13 mai 2021, auprès d’un échantillon de 1 054 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.

 

Paris, le 27 mai,

 

Choc pour le monde entier au premier trimestre 2020, la pandémie fait aujourd’hui partie de nos vies, adaptées, réaménagées sous les contraintes sanitaires. Si la résilience face à la situation est le mot d’ordre pour les Français, comment perçoivent-ils la perspective d’une nouvelle période estivale sous restrictions (de destinations, d’activités, de possibilités, etc.) ? Si l’été 2020, après un premier confinement strict, avait permis aux Français de profiter d’une accalmie – qu’ils envisageaient à l’époque même comme la fin de la crise – qu’en est-il pour cette nouvelle année où les différents variants du virus et l’avancée lente de la vaccination peuvent encore faire vaciller les certitudes ?

Les zOOms de l’Observatoire Cetelem souhaitent s’intéresser pour ce second semestre 2021 aux significations du tourisme pour les Français, réinventées par les enjeux climatiques, sociaux et sanitaires, réinventées de manière subie ou volontaire, réinventées pour un an ou définitivement. Dans ce deuxième volet d’enquête, nous avons voulu connaître les perspectives des Français à l’approche de la période estivale, en interrogeant les adaptations que les contraintes sanitaires impliquent pour leurs vacances, entre volonté d’y croire et nécessité de garanties.

 

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Que retenir de cette enquête ?

  • Avec la réouverture progressive des infrastructures et l’arrivée de la période estivale, les Français connaissent un regain de joie à l’idée des vacances d’été par rapport au mois dernier (46%, +12 points). Signe d’une certaine impatience, 34% des Français déclarent avoir déjà effectué un voyage de loisir en France depuis la levée des restrictions de déplacement le 3 mai, et 27% l’envisagent avant leurs congés d’été.
  • Les incertitudes planent néanmoins toujours. En cette mi-mai, 4 Français sur 10 seulement déclarent avoir déjà planifié leurs congés d’été. Les autres ne l’ont pas fait, dans 69% des cas, pour des raisons liées à l’incertitude générée par la crise. Et pour leur programme de cet été, les Français s’adaptent et préfèrent rester prudents en choisissant des options peu contraignantes comme des solutions annulables ou remboursables sans frais au dernier moment (65%).
  • Dans la perspective du retour d’une plus grande liberté, l’instauration d’un pass sanitaire connaît un plébiscite élevé : 85% des Français y sont favorables dans au moins une situation, le plus souvent pour les arrivées sur le sol français et les départs à l’étranger. Quant au vaccin, il est impatiemment attendu par une partie des Français : 52% des non-vaccinés espèrent pouvoir se faire vacciner avant les vacances. Et 83% des personnes souhaitant se faire vacciner estiment que le fait de pouvoir voyager constitue une motivation importante de leur souhait.
  • Mais l’optimisme des Français n’est pas sans réserve : seuls 35% pensent que cet été va signer la fin de l’épidémie, contre 65% qui anticipent que de nouveaux variants et une nouvelle vague peuvent survenir. De plus, une très large majorité de Français (84%) prévoit des conséquences économiques importantes pour la France du fait de l’absence de tourisme international dans le pays. Outre cet effet purement économique, pour 8 Français sur 10, la crise va faire évoluer le secteur du tourisme dans sa globalité, une évolution qui s’inscrira dans le temps long pour 45% des Français.

Plutôt enthousiastes à l’idée de la période estivale, les Français adaptent leurs vacances à la situation

 

  • Alors que les chiffres de l’épidémie sont en baisse sur le territoire et que le calendrier des réouvertures a été dévoilé, les Français connaissent un regain d’enthousiasme pour les vacances d’été 2021. Ceux-ci se montrent aussi impatients qu’en avril à l’idée de la période estivale (43%, stable). En revanche, probablement parce que la perspective se rapproche mais également parce que l’espoir de passer un été plus libre se profile plus nettement, ils se permettent désormais davantage d’être joyeux à cette idée (46%, + 12 points), l’inquiétude régressant elle de 9 points (26%). Les émotions positives sont plus marquées chez les plus jeunes (89%) et les personnes qui ne se considèrent pas à risque face aux formes graves du coronavirus (79% contre 73% dans la population totale).

 

  • Ainsi, plutôt enthousiastes à l’arrivée de la saison estivale, les Français semblent déjà s’adapter aux possibilités offertes par la période, en profitant de ce qui est disponible. Depuis la levée des restrictions de déplacement le 3 mai dernier, 34% des Français déclarent être déjà partis pour une destination en France, tandis que 27% indiquent l’avoir prévu avant les congés d’été. L’étranger, plus difficile d’accès pour le moment, n’est envisagé comme destination avant l’été que par 24% des Français. Les hommes ainsi que les cadres et professions libérales, des profils plus voyageurs que le reste de la population, sont plus nombreux à déclarer saisir cette opportunité de voyager, maintenant qu’elle est à nouveau possible. Si les profils les plus jeunes déclarent davantage avoir voyagé ou prévu de voyager en France avant les congés d’été, la différence est encore plus nette concernant les voyages à l’étranger : 53% des 18-24 ans déclarent avoir prévu un séjour à l’étranger depuis le 3 mai, contre seulement 9% des 65 ans et plus.

 

  • À ce stade, les Français oscillent donc entre regain de confiance et continuité des aléas de la crise, qui continue largement à influencer leurs perspectives pour l’été. À la mi-mai, seuls 4 sur 10 déclarent avoir commencé à planifier leurs vacances d’été. Les plus jeunes et les plus aisés (ceux qui déclarent déjà avoir le plus être partis ou avoir prévu de le faire depuis le 3 mai) sont davantage susceptibles d’avoir planifié leurs congés d’été au moment de l’enquête (55% chez les moins de 35 ans et 59% chez les cadres et professions libérales). Chez ceux qui n’ont pas encore commencé à programmer leurs vacances, les raisons invoquées sont le plus souvent liées à la crise sanitaire (69%) : en particulier, 25% d’entre eux préfèrent attendre le dernier moment pour voir ce qu’il sera possible de faire au vu de la situation. Les raisons d’ordre sanitaire pèsent plus sur les tranches de population les plus aisées, notamment celles dont les revenus sont situés entre 2 000 € et 4 000 € (77%) ou supérieurs à 4 000 € (81%), tandis que chez les foyers les plus modestes les questions de budget jouent davantage (21% chez les foyers aux revenus inférieurs à 2 000 € contre 13% de l’ensemble).

 

  • Dans leur ensemble, les Français se montrent prudents dans leurs engagements : 65% d’entre eux déclarent privilégier cette année des solutions de vacances annulables ou remboursables jusqu’au dernier moment, quand 54% indiquent privilégier des solutions évitant les réservations (hébergement chez la famille ou des amis, etc.). La perspective d’annulation de ses vacances étant toujours présente (du fait de son état de santé personnel ou des restrictions qui pourraient être décidées), les Français se concentrent ainsi sur des solutions soit garanties (40%), soit qui représenteraient peu de contraintes à annuler ou à perdre (solutions de réservations à bas prix, 45%) au dernier moment.

 

  • Outre les modalités de réservation, comment la crise influence-t-elle les choix de destination ? Les Français prêtent attention aux éventuelles restrictions en vigueur dans les destinations envisagées, ce qui influe sur leur choix final. 72% privilégient des lieux où les infrastructures (musées, bars, restaurants,…) seront ouvertes, et 70% souhaitent éviter les lieux où le virus circule trop fortement. Des précautions qui se manifestent plus souvent chez les plus de 50 ans (respectivement, 77% et 76%) plutôt que chez les moins de 35 ans (65% et 59%).

 

Le vaccin, un passe-droit pour les vacanciers ?

 

  • Alors que le pass sanitaire et ses modalités sont au centre des préoccupations du gouvernement à la mi-mai, les Français l’accueillent plutôt favorablement. 85% d’entre eux y sont favorables dans au moins une situation, le plus souvent pour les voyages. En effet, 73% sont pour l’instauration du pass pour pénétrer sur le sol français et 73% y sont également favorables pour voyager à l’étranger. Un peu moins nombreux sont ceux qui souhaitent conditionner l’accès aux infrastructures (musées, bars, restaurants) à l’obtention du fameux sésame (67% à l’étranger et 66% en France). Les personnes qui s’estiment à risque, mais également celles qui sont déjà vaccinées sont, comme on peut s’y attendre, plus disposées à accepter qu’un pass soit exigé pour accéder à ces infrastructures.

 

  • La manière d’aborder les vacances diffère assez nettement selon que l’on est vacciné contre le Covid-19 ou non. 9 Français vaccinés sur 10 (90%) indiquent être rassurés qu’une preuve de vaccination ou un test PCR négatif soit actuellement exigé aux frontières de différents pays (dont la France). Chez les non-vaccinés, le soutien à cette mesure est toujours fort (64%), mais largement moins important. Si les Français qui ne sont pas vaccinés refusent de se sentir majoritairement défavorisés dans leur choix de vacances par rapport aux autres (41%), ce sentiment reste largement partagé, et particulièrement prégnant chez les moins de 35 ans (46%), une population moins prioritaire pour la vaccination. L’impression d’être libre dans ses choix de destination est d’ailleurs largement inférieure (51%) à celle exprimée par les Français déjà vaccinés (71%), qui eux, n’hésitent pas à se déclarer privilégiés par rapport aux autres (78%).

 

  • 45% des Français non vaccinés indiquant qu’il s’agit d’un facteur de stress dans l’organisation de leurs congés, la perspective de partir en vacances peut constituer une motivation pour se faire vacciner. En effet, 83% des personnes qui souhaitent se faire vacciner estiment que le fait de pouvoir voyager joue un rôle important dans leur souhait de vaccination. Chez les non-vaccinés, 52% espèrent pouvoir le faire avant les vacances et 46% pensent y parvenir, signe que l’espoir est bien présent dans l’esprit des Français (notamment les plus âgés qui ne sont pas encore vaccinés mais demeurent prioritaires).

 

La crise, un impact important et durable sur le tourisme ?

 

  • Malgré un état d’esprit plutôt enthousiaste concernant la perspective de l’été 2021, les Français n’arborent pas le même optimisme à plus long terme, et peinent à croire que l’épidémie sera définitivement derrière nous dès cet été : 35% pensent que l’été permettra de tourner la page de l’épidémie contre 65% qui pensent qu’elle peut encore perdurer (par de nouvelles vagues, de nouveaux variants, etc.). On note que les plus optimistes sont les hommes, les jeunes, les franciliens et les catégories populaires. Au contraire, les femmes et les Français les plus âgés se montrent plus inquiets de l’évolution de la situation.

 

  • Quoi qu’il en soit, l’impact de cette crise sur le tourisme est nettement ressenti par une majorité de Français (87%), parmi lesquels une petite moitié estime cet impact de courte durée (42%) quand l’autre moitié juge au contraire qu’il s’inscrira sur le long terme (45%). Quant à leur propre rapport aux vacances, 8 Français sur 10 estiment qu’il sera affecté par la séquence, dont 38% sur le long terme. En particulier, la crise semble avoir orienté les Français vers un tourisme plus national. Près de 3 Français sur 10 (29%) pensent voyager plus souvent au sein du territoire français à l’avenir (jusqu’à 38% chez ceux qui avaient l’habitude de voyager à l’international), quand ils sont seulement 11% à en dire de même pour les voyages à l’étranger. 81% des Français pensent d’ailleurs qu’il faut particulièrement soutenir le secteur du tourisme français au vu de la période et 74% indiquent que, par leur choix de vacances cette année, ils ont le sentiment de contribuer à cet effort de soutien.

 

À un niveau plus global, les Français s’inquiètent de l’impact économique de la crise sur le secteur du tourisme, que ce soit en France ou à l’étranger : des pertes de revenus importantes pour le pays sont anticipées par 84% des Français, et ils sont également 84% à craindre des retombées économiques néfastes à l’étranger. Une inquiétude particulièrement présente chez les femmes et les Français les plus âgés.

 

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