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Les préoccupations des enseignants en 2014

Etude Harris Interactive pour le SNUipp

Paris, le 27 août 2014 – Alors que ces dernières années ont été marquées par différentes évolutions (notamment sur la formation initiale) et que la réforme des rythmes scolaires se met progressivement en place en France, Harris Interactive a interrogé, à la demande du SNUipp, les enseignants de primaire sur leur perception de leur profession aujourd’hui : sont-ils satisfaits de leur situation ? Comment décrivent-ils leur état d’esprit aujourd’hui ? Quels sont selon eux les avantages et les inconvénients de leur métier ? Quelles évolutions perçoivent-ils ? Quelles attentes expriment-ils pour l’avenir ? Plus précisément, comment envisagent-ils leurs perspectives de carrière et le rapport à la hiérarchie ?

En parallèle, une enquête miroir a été réalisée auprès des Français afin de comparer leur perception du métier d’enseignant aujourd’hui à celle des professeurs des écoles eux-mêmes.

Que retenir de cette enquête ?

  • Plus de six enseignants sur dix (63%) se déclarent insatisfaits de leur situation professionnelle actuelle et ce constat s’accentue nettement avec l’ancienneté. Près de neuf enseignants sur dix (88%) ont le sentiment que leur profession a une mauvaise image dans la société française.
  • Dans le détail, les dimensions qui apparaissent comme insatisfaisantes aujourd’hui et urgentes à améliorer pour l’avenir sont la place des tâches administratives, la formation et l’accompagnement, les perspectives de carrière, la charge de travail mais surtout le salaire. L’organisation du temps de travail, élément central de la réforme des rythmes, émerge également comme un enjeu, mais d’ordre plus secondaire.
  • Si le constat général est donc plutôt négatif, c’est surtout le sentiment d’une dégradation au cours des dernières années qui fait consensus : 91% estiment ainsi que la profession s’est dégradée, 89% que son image auprès des Français s’est dégradée et 68% que leur propre situation professionnelle s’est dégradée. La réforme des rythmes scolaires ne semble pas étrangère à ce constat puisque 74% estiment qu’elle a eu ou qu’elle aura un impact négatif sur leur travail mais elle semble davantage constituer un révélateur du malaise actuel que son origine.
  • De manière générale, les enseignants tendent à se montrer plus négatifs sur la situation de leur profession que le grand public : seuls 27% déclarent ainsi qu’ils conseilleraient à quelqu’un de leur entourage de devenir professeur des écoles contre 45% des Français et 12% que leur métier jouit d’une bonne image alors que c’est ce qu’affirment 41% des Français.
  • L’Ecole maternelle semble légèrement préservée de l’ensemble de ces critiques, une majorité d’enseignants estimant qu’elle fonctionne bien (61% contre 29% « fonctionne mal ») alors qu’ils sont plus divisés sur l’Ecole élémentaire (44% contre 45%). Les professeurs des écoles exerçant en maternelle témoignent également d’un regard plus positif dans l’ensemble de l’enquête.
  • Le métier en lui-même intéresse néanmoins toujours autant : non seulement les enseignants se disent fiers de leur activité mais la volonté de transmettre un savoir et la réussite des élèves sont également présentées comme les principales motivations des enseignants, nettement devant les avantages pratiques de cette profession (sécurité de l’emploi, rythme de travail et vacances).
  • Si plus de sept enquêtés sur dix se déclarent « fiers d’exercer leur métier » (73%), une proportion similaire se déclare toutefois « stressée » (79%), « impuissante » (77%), « déçue » (72%) voire « en colère » (70%). Moins d’un sur dix se présente néanmoins comme « indifférent » (6%).
  • Si la plupart des enseignants envisagent une mobilité professionnelle dans les années à venir (66%), seuls 19% déclarent souhaiter quitter l’Education Nationale, 89% indiquent en outre ne pas se sentir suffisamment informés sur les reconversions possibles dans ce cadre.
  • Les enseignants se déclarent satisfaits de la relation aux élèves (90% dont 36% « tout à fait »), aux collègues (87% dont 34%) et de l’ambiance dans l’école (76% dont 27%) et dans la classe (84% dont 32%). La relation au Ministère est en revanche qualifiée d’insatisfaisante par 87% dont 46% qui indiquent même ne pas en être satisfaits du tout. Le rapport à l’inspection est plus nuancé (49% de satisfaits contre 50% d’insatisfaits) mais principalement décrit comme « administratif et de contrôle » (82%).
  • Au-delà de ces tendances d’ensemble, des différences statistiques significatives apparaissent régulièrement dans l’enquête selon le profil et l’environnement de travail des enquêtés : les femmes, les plus jeunes, les directeurs, les enseignants exerçant dans de petites écoles (1 à 3 classes) et en zone rurale témoignent ainsi d’un regard plus positif alors que les enseignants en Ile-de-France et en Outre-mer se montrent particulièrement négatifs. Les enseignants exerçant dans des écoles ayant appliqué la réforme en 2013 sont en général un peu moins satisfaits de leur situation mais cette dimension n’apparait pas comme le facteur le plus déterminant.

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