Étude enseignants : Enquête réalisée en ligne du 08 au 21 décembre 2015. Échantillon de 5 555 personnes, représentatif des enseignants dans le primaire public. Redressement appliqué aux variables suivantes : sexe, âge, niveau d’enseignement et région d’exercice.
Étude grand public : Enquête réalisée en ligne du 03 au 05 novembre 2015. Échantillon de 1 000 personnes, représentatif des Français âgés de 18 ans et plus. Méthode des quotas et redressement appliqués aux variables suivante : sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle et région de l’interviewé(e).
Un an après avoir réalisé une première enquête sur le sujet dans un contexte marqué par la mise en place progressive de la réforme des rythmes scolaires, Harris Interactive a une nouvelle fois interrogé, à la demande du SNUipp, les enseignants de primaire sur leur perception de leur profession aujourd’hui et sur leurs préoccupations : sont-ils satisfaits de leur situation ? Comment décrivent-ils leur métier ? Quel est leur état d’esprit ? Quelles évolutions perçoivent-ils ? Quelles attentes expriment-ils pour l’avenir ? Plus précisément, quel regard portent-ils sur le travail en équipe, les APC et leurs relations avec l’inspection ?
En parallèle, une enquête miroir a été réalisée auprès des Français afin de comparer leur perception de l’école et du métier d’enseignant aujourd’hui à celle des professeurs des écoles eux-mêmes. Ce dispositif complet nous permet ainsi d’analyser de manière dynamique les enjeux actuels de l’enseignement en observant les évolutions de l’opinion au sein de chaque population.
Que retenir de cette enquête ?
- Le jugement porté par les enseignants de primaire sur leur situation professionnelle reste très majoritairement négatif, 58% ne s’estimant pas satisfaits contre seulement 42% (+5 points) déclarant l’être. Ils estiment par ailleurs que leur profession s’est dégradée au cours des dernières années (88%, -3 points par rapport à 2014) contre seulement 2% jugeant qu’elle s’est améliorée, et 10% que cela n’a pas évolué, un jugement partagé par les Français, quoique sensiblement plus mesuré (63%).
- Si le bilan sur la situation globale reste sévère, l’état d’esprit des enseignants apparait plus positif qu’en 2014. Le stress et le sentiment d’impuissance restent fréquemment évoqués s’agissant de leur profession, mais ils se disent parallèlement, et davantage qu’il y a un an fiers d’exercer leur métier (80%, +7 points) et motivés (75%, +6 points).
- La volonté de transmettre le savoir et la pédagogie (59%) ainsi que la réussite des élèves (54%, +5 points par rapport à 2014) constituent les principales motivations des enseignants dans l’exercice de leur métier, les aspects plus personnels liés à la carrière n’émergeant qu’au second plan, même si les attentes concernant le salaire notamment restent, comme les années précédentes, très vives.
- L’ambiance de travail (77%, +4 points) et de la diversité des contenus enseignés (73%, +5 points) représentent des éléments de satisfaction importants pour les enseignants alors que le temps et la charge de travail et le salaire constituent toujours des points de crispation majeurs. Si le travail en équipe est largement reconnu pour les bénéfices qu’il apporte (70% le jugent indispensable), les enseignants regrettent de ne pas disposer de suffisamment de temps pour le pratiquer.
- Le bilan concernant la qualité des relations des enseignants avec les différents acteurs de l’école est globalement positif, à l’exception de celles entretenues avec l’Inspection et a fortiori le Ministère, jugées, comme les années précédentes assez sévèrement. Une relation de confiance, plus dans le conseil et moins dans le jugement avec leur inspecteur est attendue de la part des enseignants.
- Les APC suscitent une insatisfaction majeure de la part des enseignants (81%), jugées inappropriées pour les élèves notamment, doublée d’un déficit de formation exprimé par une majorité d’entre eux (72%).
- Enfin, comme en 2014, au-delà de ces tendances d’ensemble, des différences statistiques significatives apparaissent régulièrement dans l’enquête selon le profil et l’environnement de travail des enquêtés: les femmes, les plus jeunes, les directeurs, les enseignants exerçant dans de petites écoles (1 à 3 classes) et en zone rurale témoignent ainsi d’un regard plus positif alors que les enseignants en Ile-de-France et ceux plus avancés dans leur carrière se montrent plus négatifs.
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