Enquête réalisée en ligne les 12 et 13 mars 2019. Échantillon de 1802 personnes, représentatif des Français âgés de 18 ans et plus. Méthode des quotas et redressement appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle et région de l’interviewé(e).
Harris Interactive présente la 3e vague du baromètre pour Transparency International France
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Que retenir de cette étude ?
Perceptions de la corruption des personnes ayant des responsabilités importantes/ayant du pouvoir
- Le sentiment des Français à l’égard des personnalités exerçant des hautes responsabilités ou ayant du pouvoir se confirme : plus de 9 Français sur 10 estiment que ces personnes, au moins pour une petites parties d’entre elles, sont aujourd’hui corrompues. 46% vont même jusqu’à estimer que ces figures de pouvoir seraient corrompues pour la plus grande partie d’entre elles. Toujours massif, ce sentiment d’une « classe dirigeante » en majeure partie corrompue est néanmoins en nette baisse (-11 points) par rapport à la mesure effectuée à la même période en 2017, où le contexte était très agité par les rebondissements de l’« affaire Fillon », au cœur de l’élection présidentielle.
- Les Français ne regardent néanmoins pas toutes les catégories exerçant des responsabilités avec la même sévérité : les personnalités politiques concentrent plus que les autres les doutes à l’égard de leur probité. Le soupçon de corruption marque tant le niveau national, de par les députés ou sénateurs (74% les estiment corrompus) ou l’exécutif national (Président, Ministres ; 69%) que le niveau européen, 73% des Français estimant que les députés européens sont corrompus. Pour 33% des Français, et encore davantage chez les Français âgés de 35 à 49 ans (41%) ou les Français les plus modestes (40%), l’intégralité des fonctions à caractère politique seraient au moins en partie corrompue. Le monde politique est ainsi perçu davantage touché par les « affaires » que le domaine privé, lui-même hautement mis en doute. Remise en lumière notamment par l’affaire Carlos Ghosn, la corruption (réelle ou supposée) des dirigeants des grandes entreprises est actée pour près de 67% des Français, qui expriment le même sentiment à l’égard de l’univers bancaire et financier (63%). Si certaines professions (journalistes, syndicalistes, fonctionnaires du droit) apparaissent comme sujettes à des enjeux de corruption, certaines sont plus aisément exemptées de soupçons, comme les militants associatifs, les dirigeants de TPE/PME ou les professions de santé, moins de 30% les estimant corrompues. Notons également que les Français disposant d’un diplôme peu élevé sont beaucoup plus nombreux que les plus diplômés à estimer que l’ensemble de ces acteurs sont corrompus.
Domaines d’action privilégiés pour l’Union Européenne au cours des prochaines années
- Dans ce contexte où la corruption des personnes exerçant des positions de pouvoir apparaît comme une donnée incontournable pour une grande partie des Français, la lutte contre la corruption s’affirme comme un enjeu majeur pour l’Union Européenne dans les années à venir. Plus de 8 Français sur 10 soutiennent ainsi l’importance de différentes mesures qui pourraient y contribuer, parmi lesquelles sont considérées comme les plus prioritaires à mettre en œuvre les mesures liées aux flux financiers : renforcer la lutte contre l’évasion fiscale (57% tout à fait prioritaire) et renforcer la lutte contre le blanchiment d’argent (53%). On note que les Français âgés de 50 ans ou plus soulignent davantage le caractère tout à fait prioritaire de chacune des mesures testées (renforcer l’éthique et la transparence des institutions européennes, règlementer de façon plus stricte le lobbying, etc.).
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