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Les partis politiques, quelle utilité et quelle légitimité aujourd’hui ?

Quelles sont, aux yeux des Français, les missions des partis politiques ? Dans quelle mesure les différents partis politiques et leurs représentants sont-ils audibles aujourd’hui ?

Enquête réalisée en ligne du 27 au 29 avril 2016. Échantillon de 1 433 personnes, représentatif des Français âgés de 18 ans et plus. Méthode des quotas et redressement appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle et région de l’interviewé(e).

Les Français appellent de leurs vœux un profond renouvellement de la vie politique : environ 9 sur 10 estiment en effet nécessaire de la renouveler que ce soit au niveau de l’exécutif, du Parlement ou des institutions européennes. 7 sur 10 dressent le même constat au niveau régional et même 6 sur 10 au niveau municipal. 80% déclarent que dans cette optique, il faudrait davantage de personnes n’ayant jamais été membres de partis politiques [voir notre sondage Le rapprochement des Français à la politique].

Dans ce contexte de remise en cause du fonctionnement de la vie politique, LCP-AN a demandé à Harris Interactive de réaliser une enquête d’opinion sur la manière dont les Français conçoivent aujourd’hui l’existence des partis politiques : leur existence est-elle perçue comme une bonne chose ou une mauvaise chose ? Quelle est leur utilité ? A quelles tâches doivent-ils s’atteler en priorité ? Les formations politiques actuelles et leurs principaux représentants sont-ils audibles lorsqu’ils s’expriment aujourd’hui dans les médias ?

Que retenir de cette enquête ?

  • Les Français sont très partagés sur l’utilité des partis politiques aujourd’hui

    50% considérant qu’ils sont nécessaires, 44% exprimant l’avis contraire. 40% affirment même que leur existence est une mauvaise chose. Leur utilité est un peu plus établie pour la représentation des sensibilités politiques (56%) et l’organisation des campagnes électorales (52%) que pour la conception de mesures efficaces (42%) ou encore la compréhension des enjeux de société (41%).

 

  • Leur première mission aux yeux des Français devrait pourtant moins résider dans l’organisation des campagnes électorales

    (19% considèrent que cela devrait constituer un objectif prioritaire) que dans la conception de mesures efficaces (60%) et dans la facilitation de l’émergence de nouvelles idées (49%).

  • 41% des Français estiment que les propos d’aucune des formations politiques testées ne sont toujours ou souvent intéressants, ce qui amène à relativiser la légitimité apportée par une étiquette politique.

    Dans le détail, les propos des Républicains (26%) et du Front National (25%) ou encore du MoDem (23%) sont jugés intéressants par une proportion un peu plus importante de Français que ceux du Parti Socialiste (18%) ou des autres partis de Gauche ou d’Extrême-Gauche (de 12% pour LO à 17% pour EELV).

 

  • De même, 31% estiment que les propos d’aucun des responsables politiques testés ne sont intéressants.

    Les propos des représentants officiels des partis politiques sont en règle général jugés intéressants que par une faible proportion de Français : de 8% pour Jean-Christophe Cambadélis à 25% pour François Bayrou, en passant par 23% pour Nicolas Sarkozy et 24% pour Marine Le Pen.
    Si ce sentiment apparaît fortement corrélé à la sympathie partisane, chacun ayant davantage tendance à trouver intéressants les propos des représentants de son camp politique, relevons que ce sont les propos des personnalités hors parti ou prenant souvent leurs distances avec leur formation politique d’origine qui sont jugés intéressants par le plus grand nombre de Français : Emmanuel Macron (38%), Alain Juppé (36%) ou Daniel-Cohn Bendit (30%). Toutefois, auprès des sympathisants des Républicains comme du PS, les propos émis par la formation de référence sont souvent considérés intéressants par une proportion plus importante que ceux tenus par les différentes personnalités le composant, signe que le mouvement politique peut, encore, constituer auprès des sympathisants une somme plus audible que ses parties.  

 

40% des Français estiment que l’existence même des partis politiques est une mauvaise chose aujourd’hui en France, 44% qu’ils ne sont pas nécessaires

54% des Français estiment que cela est une bonne chose qu’il existe des partis politiques en France, tandis que 40% considèrent qu’il s’agit au contraire d’une mauvaise chose, et même 15% une très mauvaise chose.
Censés « concourir à l’expression du suffrage » en respectant « les principes de la souveraineté nationale et de la démocratie » selon l’article 4 de la Constitution de 1958, les partis politiques souffrent donc près de soixante ans plus tard d’une image assez dévalorisée chez une partie des Français. La proportion de personnes portant un regard dépréciatif sur leur existence s’élève même à 45% parmi les membres des catégories populaires, 55% parmi les individus peu ou plus diplômés, 53% parmi les personnes ne se sentant proches d’aucune formation politique et même 59% parmi les électeurs de Marine Le Pen en 2012.

 

L’interrogation sur le bien-fondé des partis politiques semble avant tout être la résultante d’un sentiment de distance entre ces organes, devant animer le débat et organiser la représentation politique, et les électeurs.
En effet, interrogés sur ce que leur évoquent spontanément les partis politiques de façon générale, les Français regrettent que ceux-ci apparaissent « déconnectés de la réalité »,  pensant davantage à leurs propres « intérêts » et cherchant surtout à arriver au « pouvoir » plutôt qu’à faire vivre leurs idées, maniant « la langue des bois » pour formuler des « promesses » qui ne seront pas tenues. Ils sont dès lors qualifiés de « menteurs », de « pourris », de « profiteurs », voire de « magouilleurs », d’« escrocs » ou de « corrompus ». De ce fait, ils sont également jugés « nuls », « inutiles », « incompétents », « incapables ». Ces représentations spontanées apparaissent assez partagées, que l’on se sente proche ou non d’une formation politique, et quelle que soit cette formation.

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L’utilité des partis politiques est interrogée, notamment pour concevoir des solutions efficaces pour le pays, alors que cela devrait être leur première fonction aux yeux des Français

Au-delà du bien-fondé de leur existence, les partis politiques ne sont jugés aujourd’hui nécessaires que par un Français sur deux. 44% considèrent au contraire qu’ils n’ont pas fait montre de leur nécessité, dont 16% pas du tout. Les différences d’appréciation sont avant tout politiques : 65% des sympathisants d’une formation de Gauche estiment qu’ils sont nécessaires, soit la même proportion que les sympathisants d’une formation de Droite. Près de ¾ des sympathisants socialistes l’affirment même (74%). En revanche, seuls 40% des sympathisants du FN et 40% des personnes sans préférence partisane partagent cette opinion.
La grille de lecture est cependant également sociale : 55% des membres des catégories supérieures considèrent les partis politiques nécessaires, contre seulement 42% des membres des catégories populaires.

 

Plus précisément, la nécessité des partis politiques suscite des avis partagés sur de nombreux points. 56% des Français estiment qu’ils sont nécessaires pour « permettre à toutes les sensibilités politiques d’être représentées », les partis étant alors considérés comme les reflets ordonnés des clivages d’opinion. Pour 52% des Français, leur nécessité est également établie pour « permettre une stabilité suffisante de l’action politique ». Une même proportion les juge utiles pour « organiser des campagnes électorales » et 44% pour « sélectionner des personnes capables d’exercer des responsabilités importantes ».
Au-delà de la fonction de représentation, les partis politiques apparaissent donc aux yeux d’environ un répondant sur deux comme des machines logistiques nécessaires à l’organisation des mécanismes de la démocratie représentative. Pour une proportion équivalente de Français, ils ont en outre une fonction d’information en période d’élections, 48% estimant qu’ils sont nécessaires pour « aider à comprendre les intentions des candidats lorsqu’ils se présentent aux élections ». Les Français sont un peu plus sceptiques sur leur utilité pour « susciter l’intérêt des citoyens pour la politique » (43%) et « permettre de mieux comprendre les enjeux de la société française » en général (41%). Enfin, moins d’un répondant sur deux considère également qu’ils sont indispensables pour « permettre l’émergence de nouvelles idées » (47%) ou « concevoir des mesures efficaces » (42%).

 

Représentation des opinions, organisation de la vie politique, élaboration des idées et information des citoyens : autant de missions pour lesquelles les partis politiques n’apparaissent pas unanimement aujourd’hui comme les mieux placés.

Sans doute ces représentations partagées sur l’utilité des partis politiques sont-elles nourries par le sentiment que ces derniers ne jouent pas correctement aujourd’hui leur rôle programmatique ni leur rôle de « courroies de transmission » entre les citoyens et les candidats et les élus. Sur l’ensemble de ces points, les membres des catégories populaires, les personnes aux faibles revenus, les personnes sans préférence partisane et les électeurs de Marine Le Pen en 2012 se montrent plus sceptiques sur l’utilité des formations politiques.
Au final, près d’un tiers des Français (31%) estime que les partis ne sont nécessaires sur aucun de ces points, cette proportion atteignant 35% parmi les femmes, 36% parmi les personnes âgées de 35 à 49 ans, 41% parmi les CSP-, 37% parmi les sympathisants FN et 38% parmi les personnes sans préférence partisane.harris-lcp-an-partis-politiques-2

Ces critiques sont d’autant plus dommageables que les Français considèrent que les partis politiques devraient de manière tout à fait prioritaire concevoir des mesures efficaces (60%) puis favoriser l’émergence d’idées nouvelles (49%). C’est donc avant tout sur le champ des idées et de leur implémentation que les partis politiques sont attendus, avant même les autres fonctions.
En effet, les Français considèrent qu’il est moins crucial que les partis politiques participent à la sensibilisation et à l’information des citoyens, même si une majorité y voit une de leurs attributions : ainsi, à titre d’exemple, 39% estiment important mais pas prioritaire qu’ils aident à comprendre les intentions des candidats pour 32% qui jugent cela prioritaire.

De même, les Français leur attribuent moins des missions d’organisation de la vie politique et par exemple la sélection des candidats (sans doute moins considérée comme relevant exclusivement de leur fait à l’heure des primaires) et surtout l’organisation des campagnes, qui était pourtant considéré comme une des missions dont ils s’acquittent le mieux : 34% jugent ainsi que l’organisation des campagnes devrait être secondaire pour les partis politiques.

Relevons que les hommes, les personnes âgées de 50 à 64 ans, les Franciliens et les personnes les plus diplômées ont tendance à davantage assigner ces différentes tâches aux partis politiques. En revanche, les différences sont moins nettes sur ces différentes missions selon la proximité politique des répondants.

41% des Français estiment qu’aucun parti politique ne tient des propos toujours ou souvent intéressants, ce qui interroge sur la légitimité des partis en tant qu’émetteurs

26% des Français estiment que les propos du parti Les Républicains sont toujours ou souvent intéressants, 34% rarement et 25% jamais, quand 15% déclarent ne pas entendre ce parti s’exprimer dans les médias ou ne se prononcent pas. Viennent ensuite le Front National (25% intéressants, dont 7% toujours, contre 39% jamais), le MoDem (22%, dont 2% toujours, contre 24% jamais) et l’UDI (21%, dont 1% toujours, contre 23% jamais).
Le Front National est le parti qui recueille à la fois le plus haut score de personnes le jugeant toujours intéressant et le plus haut score de personne ne le jugeant jamais intéressant, alors que le MoDem et l’UDI clivent beaucoup moins.

 

Debout la France (20%, dont 3% toujours, contre 28% jamais) devance ensuite les différents partis de Gauche : le Parti Socialiste (18%, dont 2% toujours, contre 29% jamais), Europe Ecologie Les Verts (17%, dont 3% toujours, contre 35% jamais), Le Parti de Gauche (16%, dont 3% toujours, contre 34% jamais), le Parti Communiste (12%, dont 2% toujours contre 39% jamais), Lutte Ouvrière (12%, dont 2% toujours, contre 37% jamais) et le NPA (11%, dont 2% toujours, contre 37% jamais).

 

Logiquement, les réponses diffèrent sensiblement selon la sensibilité politique des répondants, chacun ayant tendance à juger plus intéressants les propos de la ou des formations politiques dont il se sent le plus proche. Les plus susceptibles d’être laudateurs concernant l’intérêt des prises de parole de leur formation politique sont les sympathisants FN : 86% d’entre eux jugent les propos du parti toujours ou souvent intéressants, alors que 79% des Républicains sont du même avis pour le parti de Droite et tandis que seuls 58% des sympathisants du Parti Socialiste portent le même regard sur le parti aujourd’hui au gouvernement.

 

Alors que le nombre de Français déclarant ne se sentir proches d’aucune des formations politiques actuelles augmente régulièrement, relevons que 41% des Français répondent que les propos d’aucun des partis politiques testés ne sont toujours ou souvent intéressants. 49% des femmes, 51% des 25-49 ans, 50% des CSP- et même 62% des personnes sans préférence partisane partagent cet avis, tout comme 40% des anciens électeurs de François Hollande de 1er tour. L’étiquette politique ne suffit donc à garantir l’intérêt des propos tenus, ni même, nous allons le voir, à doter d’une plus grande légitimité ses représentants.

 

 

Au-delà des partis, les propos des responsables politiques peinent à susciter l’intérêt des Français, voire même de leurs sympathisants  

 

En effet, ont également été testés dans l’enquête l’intérêt accordé aux propos tenus par 26 responsables politiques appartenant à différentes formations politiques. Or, 31% des répondants estiment que les propos d’aucun de ces responsables politiques testés ne sont toujours ou souvent intéressants. Le crédit accordé aux propos s’échelonne de 6% pour les représentants de l’Extrême-Gauche (Nathalie Arthaud et Philippe Poutou) à 38% pour Emmanuel Macron, qui vient de lancer son mouvement En Marche. Précisons qu’il varie également au regard de la notoriété et de la présence médiatique de chacune des personnalités testées.

 

Relevons que les dirigeants des partis politiques ne recueillent guère des chiffres plus élevés que la moyenne, Nicolas Sarkozy (23% jugent ses propos toujours ou souvent intéressants ; 67% des sympathisants LR) ou Jean-Christophe Cambadélis (8% ; 27% des sympathisants PS) obtenant un crédit moins important que d’autres membres de leur formation politique (l’explication pour ce dernier résidant pour partie dans son déficit de notoriété). Au contraire, les personnalités qui se positionnent en dehors ou à la marge des partis politiques sont souvent créditées de propos intéressants par une proportion plus importante de Français mais aussi des cercles resserrés de leur famille politique : Emmanuel Macron en est un parfait exemple (38% ; 52% des sympathisants PS) mais Alain Juppé (36% ; 68% des sympathisants LR), Daniel Cohn-Bendit (30% ; 59% des sympathisants EELV) ou, dans une moindre mesure, Christiane Taubira (20% ; 54% des sympathisants PS) ou Arnaud Montebourg (19% ;  34% des sympathisants PS) peuvent en incarner d’autres. Il s’agit d’une preuve supplémentaire de la dé-crédibilisation dont souffrent les partis politiques.

 

Marine Le Pen (25% ; 83% des sympathisants FN) est en revanche jugée intéressante par un nombre plus important de répondants que Marion Maréchal Le Pen (21% ; 69%) ou Florian Philippot (17% ; 48%), ce qui s’explique en partie par leur audience. Le score de Marine Le Pen égale ou avoisine celui du FN aussi bien auprès de l’ensemble des Français (25% et 25%) qu’auprès des sympathisants FN (83% et 86%), ce qui démontre sans doute qu’elle tend à incarner le parti de manière prédominante. Alors que les motifs du vote FN résident encore souvent dans un rejet de la Gauche et de la Droite, notons que les sympathisants FN ne jugent pas uniquement intéressants les propos des représentants de cette formation politique. Seuls 3% déclarent trouver toujours ou souvent intéressants les propos de ces trois personnalités politiques à l’exception de toutes les autres, montrant une écoute envers d’autres responsables politiques n’appartenant pas au FN (38% Nicolas Dupont-Aignan, 38% Nicolas Sarkozy, 32% Bruno Le Maire, 25% Emmanuel Macron).

 

Si l’on s’intéresse aux candidats déclarés ou potentiels à la primaire des Républicains, notons que selon les Français dans leur ensemble, Alain Juppé (36%) et dans une moindre mesure Bruno Le Maire (28%) et François Fillon (27%) tiennent des propos jugés plus souvent intéressants que ceux tenus par le parti Les Républicains (26%), à la différence de Nicolas Sarkozy (23%) ou Nathalie Kosciusko-Morizet (21%).  La parole du parti prédomine en revanche lorsqu’on resserre la focale sur les sympathisants LR : 79% jugent la parole du parti intéressante, pour 68% celle d’Alain Juppé, 67% celle de Nicolas Sarkozy, 64% celle de François Fillon, 63% celle de Bruno Le Maire et 45% celle de Nathalie Kosciusko-Morizet, signe que la somme peut dépasser le total de ses parties.

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Au sein du Parti Socialiste, les propos de Manuel Valls sont jugés un peu plus souvent intéressants que ceux du parti en général (24% contre 18%). Martine Aubry, l’ancienne Première secrétaire du PS égale le score de la formation (18%), tandis que l’actuel Premier Secrétaire souffre d’un déficit d’audience (26% déclarant ne pas l’entendre s’exprimer ou ne pas avoir d’avis) et d’une vision négative de ses propos (27% les jugeant rarement et 39% jamais intéressant). Lorsqu’on regarde les scores de ces personnalités parmi les sympathisants PS, on constate, comme pour Les Républicains, qu’aucune des personnalités n’obtient un meilleur score que la formation politique. Ainsi, si l’étiquette politique ne garantit pas une écoute, elle semble néanmoins pouvoir dépasser l’aura des personnalités.

 

Enfin, si l’on regarde les membres de l’exécutif testés, les chiffres s’étalonnent cette fois-ci de 8% pour Emmanuelle Cosse à 38% pour Emmanuel Macron, en passant par 24% pour Manuel Valls et 15% pour François Hollande. Le fait de s’exprimer en tant que Président de la République ou membres du Gouvernement n’apparait donc guère davantage comme une condition suffisante pour garantir l’écoute attentive des Français. 31% ne trouvent d’ailleurs intéressants les propos d’aucun de ces quatre membres de l’exécutif.

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