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Les maladies musculosquelettiques et inflammatoires chroniques au quotidien

Etude Harris Interactive pour la Fondation Hygie

Paris, le 26 novembre 2014 – Si les maladies musculosquelletiques et inflammatoires chroniques concernent aujourd’hui plusieurs centaines de milliers de Français, elles sont encore mal connues du grand public et peu de données sont disponibles à leur sujet. Les symptômes de ces maladies (rigidité des articulations, crises de douleurs intestinales ou articulaires intenses, crises diarrhéiques, éruptions cutanées, etc.) peuvent pourtant s’avérer très contraignants dans les activités quotidiennes des personnes atteintes et donc dans leur vie professionnelle. Dans ce contexte, la Fondation Hygie a souhaité donner la parole aux personnes aujourd’hui atteintes de ces maladies afin de mieux comprendre la manière dont elles se perçoivent et les conséquences éventuelles de leur pathologie sur leur quotidien, notamment au travail. Harris Interactive a donc interrogé un échantillon de 616 personnes atteintes par l’une de ces maladies afin de dresser un bilan de leur intégration sur le marché du travail, de mieux comprendre leur manière de concilier travail et maladie au quotidien, d’identifier les acteurs qui interviennent à leurs côtés pour améliorer leur situation et donc d’évaluer leur niveau de satisfaction quant à l’organisation de leur activité aujourd’hui.

Que retenir de cette enquête ?

  • Il n’existe pas de parcours professionnel « type » des personnes souffrant de maladie musculosquelletiques ou inflammatoires chroniques. La plupart des répondants ont en effet travaillé au cours de leur vie avec des situations relativement stables (CDI) y compris après leur diagnostic mais avec des manifestations plus ou moins contraignantes de leur pathologie puisque 38% n’ont pas du tout connu d’arrêts maladie au cours de leur dernière année d’exercice quand 23% ont au contraire été arrêtés plus de 3 mois.
  • Parmi les personnes actuellement sans emploi, les situations sont également très diverses, certains étant sortis « naturellement » du marché à l’occasion d’un départ en retraite quand d’autres ont connu de véritables ruptures (démission, licenciement, etc.), la durée moyenne d’inactivité – très longue : entre 2 et 3 mois en moyenne – témoignant pour ces profils d’une réelle difficulté à concilier maladie et vie professionnelle.
  • Lorsque l’on synthétise les réponses des enquêtés, il apparait que les jeunes, les personnes atteintes de la maladie de Crohn, en CDI, dans le secteur de la santé et du social, arrêtées seulement quelques jours au cours de la dernière année d’exercice témoignent d’un plus haut niveau de conciliation entre maladie et vie professionnelle, à la fois parce que ces profils en ont plus souvent besoin et parce qu’ils en ont davantage l’opportunité.
  • Les « professionnels » ainsi que les personnes avec lesquelles les relations de travail sont les plus fréquentes apparaissent être celles les plus en appui : le médecin du travail (69%), les collègues (60%) et le supérieur hiérarchique direct (59%) sont les acteurs à qui les personnes atteintes de maladie musculosquelettiques ou inflammatoires chroniques parlent le plus souvent de leur pathologie et ceux qui se montrent les plus aidants une fois informés.
  • Ainsi, 84% des personnes concernées indiquent avoir évoqué leur maladie auprès de leur entourage professionnel, à la fois pour expliquer pédagogiquement et partager avec eux les symptômes et les difficultés du quotidien mais aussi d’une certaine façon pour justifier les absences ou limitations dans leur activité. Les 16% qui n’ont pas évoqué le sujet mentionnent pour leur part leur pudeur ou le sentiment que cela serait inutile.
  • Au global, peu d’enquêtés déclarent avoir bénéficié d’aménagements lorsqu’ils ont évoqué leur maladie au travail (31%) même si tous n’en ont pas fait la demande. 46% de ceux qui n’ont pas vu de mesures mises en place indiquent pourtant qu’ils souhaiteraient en disposer.
  • Les personnes concernées estiment que les mesures d’aménagement déployées au travail ont largement amélioré leur quotidien, que ce soit au bureau (79%) ou dans leur vie personnelle (74%), et une courte majorité (55%) juge même que cela a permis de réduire leur nombre de jours d’arrêts maladie.
  • Selon ces personnes, la maladie peut parfois constituer un frein à différents niveaux dans leur activité professionnelle, mais elles se montrent globalement satisfaites de leur situation actuelle (75%), ce qui s’explique sans doute par leur connaissance du contexte économique dégradé.
  • Parmi les enquêtés aujourd’hui sans emploi, la plupart (58%) établissent un lien de cause à effet entre leur maladie et leur situation professionnelle, tandis que les personnes interrogées dans leur ensemble font part d’un regard sévère sur l’implication d’acteurs publics ou privés pour intégrer les salariés dans les entreprises, regrettant majoritairement un effort insuffisant de tous les acteurs.
  • Les enquêtés ne postulent pas une comptabilité universelle entre maladie et activité professionnelle : 59% estiment qu’il existe toujours une solution pour intégrer les salariés malades dans les entreprises, mais 49% concèdent que cette implication est « très compliquée ».
  • Pour expliquer les difficultés d’intégration des personnes atteintes de maladies musculosquelettiques et inflammatoires chroniques, les enquêtés rejettent l’idée que celles-ci seraient moins productives que les autres salariés (65% pas d’accord), mais ils pointent davantage du doigt le manque d’information sur ces maladies (87%).
  • Au final, parmi l’ensemble des personnes interrogées, 58% se considèrent au quotidien comme malades, mais leur maladie leur semble perçue comme davantage handicapante par leur famille (59%) ou leurs amis (51%) que par leurs collègues (35%) ou leurs supérieurs hiérarchiques (30%).

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