Les Françaises plus enclines à parler du don d’organes que leurs homologues masculins

Les Françaises plus enclines à parler du don d’organes que leurs homologues masculins.

Pour ou contre le don d’organes, l’essentiel est encore d’en faire part à ses proches. La Journée Nationale de réflexion sur le don d’organes, qui aura lieu le 22 juin, a justement pour objectif d’inviter chaque Français à exprimer sa position auprès de son entourage.

A cette occasion, Harris Interactive a souhaité connaître la position des Français sur le don d’organes, les personnes avec lesquelles ils en ont parlé et les contextes dans lesquels ils en ont discuté avec leurs proches ou seraient incités à le faire.

 

Les principaux enseignements de cette enquête sont les suivants :

Les Françaises parlent plus facilement du don d’organes que leurs concitoyens masculins.

  • Un peu plus de la moitié des Français (51%) a eu l’occasion de discuter du don d’organes depuis le début de l’année.
    • Le sujet a été évoqué presque exclusivement auprès de proches (famille, amis), minoritairement auprès des relations (travail, école, etc.) (respectivement 83% contre 17%).
    • Par ailleurs, tandis qu’1 femme sur 2 en a discuté avec l’un de ses proches, seulement 34% des hommes en ont fait de même. C’est plus précisément les jeunes femmes de moins de 24 ans qui en ont le plus discuté avec leurs proches (60%).
    • Seulement 41% des Français de plus de 50 ans en ont discuté avec leurs proches.
  • Si les occasions de parler du don d’organes apparaissent liées globalement aux médias, c’est en premier lieu la télévision qui provoque la discussion sur le sujet.
    • 37% des Français disent avoir discuté du don d’organes suite à la diffusion d’un reportage à la télévision sur le sujet. Les femmes semblent plus particulièrement réceptives à ce type de média (41% contre 32% pour les hommes).
    • Les informations issues de la presse écrite sont citées par 16% des Français ayant discuté du don, celles issues de la radio par seulement 3,5% d’entre eux.
    • Peu de Français disent avoir abordé le sujet suite à une campagne d’information diffusée sur Internet : seulement 3% des Français en ont par exemple parlé suite au visionnage du clip « Une minute pour en parler ». Ce chiffre atteint 8% lorsque l’on interroge les hommes âgés entre 25 et 34 ans.
    • Enfin, 28% des Français expliquent avoir discuté de ce sujet suite à des questions posées par quelqu’un de leur entourage.

 

Une majorité des Français déclare avoir pris une décision sur le don d’organes.

  • 62% des Français ont pris position concernant le don d’organes.
    • Plus de la moitié d’entre eux souhaitent faire don de leurs organes après leur mort (52%). Cette position est partagée par 57% des femmes, contre seulement 46% des hommes.
    • Près d’1 personne sur 4 souhaite faire don de ses organes de son vivant dans l’éventualité où un proche aurait un besoin de greffe (24%). Les jeunes de moins de 24 ans sont près d’un tiers à prendre cette position (32%), contre 21% chez les personnes de plus de 35 ans.
    • Parmi ceux n’ayant pas encore pris position sur le don d’organes (de façon générale), on trouve essentiellement les seniors (43%), et plus particulièrement les hommes : 47% des hommes de plus de 50 ans disent ne pas avoir pris position sur le sujet.

 

Sur le don d’organes du vivant de la personne, le message suivant était précisé aux répondants : « Le don d’organes de son vivant ne peut concerner, en France, que des personnes apparentées ou extrêmement proches du patient. Ce type de don se pratique presque exclusivement pour le rein ».

 

La question du don d’organes de son vivant apparaît trop abstraite aux yeux des Français pour prendre position.

  • 38% des Français s’opposent ou hésitent sur le don d’organes de leur vivant parce ce qu’ils ne se sentent pas concernés.
    • Près d’un quart des Français (24%) se justifient par leur souhait de conserver l’intégrité de leur corps. Cette raison est essentiellement invoquée par les plus jeunes, et jusqu’à 43% des moins de 24 ans.
    • 28% avouent, pour leur part, avoir des craintes pour leur santé. Etonnamment, ce sont les « 25 – 34 ans » qui invoquent le plus fréquemment cette raison (38%) et les personnes de plus de 50 ans le moins (21%).

 

Du point de vue de la communication, on observe des dissymétries importantes au sein des familles.

  • Les enfants se confient plus volontiers sur le sujet à leurs parents que l’inverse.
    • Alors que 65% des personnes interrogées disent avoir communiqué leur position à leurs parents, seuls 36% d’entre elles disent avoir fait de même auprès de leurs enfants. Si l’on observe la catégorie des 35 à 49 ans, 72% des personnes disent avoir fait part de leur position à leurs parents, 37% à leurs enfants.
    • 58% des Français disent par ailleurs avoir parlé de leur position sur le don d’organes à leurs amis, quand ils ne sont que 44% à déclarer avoir fait de même auprès de leurs frères et sœurs.

 

Communiquer ou informer sur le sujet, à la télévision notamment, s’avère d’autant plus important que bon nombre de Français avouent ne tout simplement pas y penser.

  • Parmi les Français n’ayant pas encore fait part de leur position, 42% donnent pour raison le fait qu’ils n’y pensent pas.
    • Elément inquiétant : 19% des personnes interrogées pensent ne pas avoir besoin d’en discuter avec leurs proches parce qu’ils disposent d’une carte de donneur.

 

Si l’initiative de l’information par les médias est importante, elle ne suffit pas à engager la discussion avec les proches.

  • Ainsi pour 45% des Français n’ayant pas encore évoqué le don d’organes avec leurs proches, une discussion avec une personne sur le sujet serait le meilleur moyen de les inciter à passer à l’acte.
    • Pour 37% d’entre eux, le fait qu’un membre de la famille initie la conversation sur le sujet constitue un élément d’incitation. Elément d’autant plus important que 14% des Français n’ayant pas fait part de leur position expriment une difficulté à aborder le sujet avec leurs proches.
    • Enfin, ils sont seulement 9% à estimer qu’une campagne de communication en ligne pourrait les inciter à échanger avec leurs proches. Sans surprise, les jeunes de moins de 24 ans se démarquent significativement sur ce type de campagne : 20% d’entre eux estiment qu’ils seraient incités à en parler suite au visionnage de ce type de campagne.

 

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Ce sondage a été réalisé en ligne par Harris Interactive du 5 au 12 mai 2010, auprès d’un échantillon de 864 personnes représentatives de la population française, âgées de 15 ans et plus. Les répondants ont été sélectionnés au sein de l’access panel d’Harris Interactive et gérés par quotas et redressements sur les critères de sexe, d’âge, de région, et de catégorie socioprofessionnelle.

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