Enquête réalisée en ligne les 10 et 11 mars 2016. Échantillon de 1 284 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. Méthode des quotas et redressement appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle et région d’habitation de l’interviewé(e).
À la demande de M6, Harris Interactive a interrogé les Français sur le don d’organe : comment les Français envisagent-ils cette éventualité, que ce soit de leur vivant ou après leur décès ? Comment pensent-ils qu’ils réagiraient dans différents cas de figure impliquant des proches ? Sont-ils « au clair » sur la législation française en la matière et ses conséquences ?
Que retenir de cette enquête ?
- Le don d’organe est perçu comme un geste « généreux » qui permet de « sauver des vies ». Spontanément, les Français associent le don d’organes à ses conséquences : la capacité à « sauver des vies ». Cette association génère un jugement très positif sur le geste du don, qui est identifié comme un signe de « générosité » ou de « solidarité » par une proportion importante de Français. Seule évocation spontanée à consonance négative : les Français assimilent également le don d’organe à la « mort », sans doute parce qu’ils se projettent davantage dans le prélèvement post-mortem que dans le don d’un organe non-vital.

- De leur vivant, des Français se déclarent majoritairement enclins à accepter un don d’organe mais aussi à en proposer à leurs proches. Se projetant dans l’hypothèse où ils auraient besoin d’une greffe, les Français estiment unanimement (92%) qu’ils accepteraient de recevoir un organe d’un donneur inconnu. Lorsque les rôles s’inversent, et que les Français sont invités à considérer leur volonté de donner une partie de leurs organes non-vitaux (foie ou rein, par exemple) à un tiers, plus de sept personnes sur dix partent du principe qu’elles pourraient faire ce geste pour leur enfant (78%) ou pour leur conjoint(e) (73%).Presque autant l’envisagent pour un parent (68%), mais les avis sont plus nuancés pour un ami (58% s’y déclarent prêt, 33% pas prêts). Un Français sur trois déclare même être prêt à donner un organe à un inconnu. Au global, quand bien mêmes ces données déclaratives restent à prendre avec précaution, plus d’un Français sur deux (56%) se déclareraient toujours prêt à faire ce geste pour un membre de sa famille, dont quatre personnes sur dix (42%) qui incluraient également leurs amis.
- Après leur décès, les Français se montrent largement favorables au prélèvement de leurs organes, et peu s’y opposeraient pour un proche en cas de décès. Plus de huit Français sur dix (84%) se déclarent favorables au don de leurs organes après leur décès, dont la plupart (61%) l’envisagent pour tous leurs organes, contre 23% pour seulement une partie. En cas de décès d’un membre de la famille, qu’il s’agisse du conjoint ou d’un enfant, moins de 15% des personnes interrogées jugent qu’elles refuseraient que ses organes soient prélevés si nécessaire.
L’aversion au prélèvement d’organe chez un enfant décédé est néanmoins légèrement plus forte parmi les femmes (16%). Une nouvelle fois, il s’agit ici d’une question de principe, dans la mesure où les personnes interrogées peuvent éprouver des difficultés à se projeter réalistement dans cette situation tragique.

- La législation française sur le don d’organe est majoritairement méconnue, et seule une moitié de Français déclare avoir fait part de sa préférence à ses proches. Interrogés sur ce que prévoit la loi concernant les organes des personnes décédées, une nette majorité de Français (59%) pense – à tort – qu’il faut avoir donné son accord préalable pour pouvoir faire don de ses organes. Or, c’est l’inverse : le prélèvement constitue la règle et l’opposition à ce prélèvement est l’exception, dont il faut avoir fait part à ses proches au préalable, un principe connu par seulement 39% des Français (45% parmi les personnes les plus diplômées).
Quoi qu’il en soit, un peu moins d’une personne sur deux (47%) déclare avoir fait part de sa préférence à ses proches, ce qui est plus fréquent parmi les catégories supérieures (54%), tandis que 51% des Français indiquent ne pas avoir partagé leur point de vue à ce sujet (58% parmi les plus âgés).
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