Paris, le 19 mai 2014 – A une semaine des élections européennes et à la demande de M6, Harris Interactive a interrogé les Français sur leur connaissance de l’Union européenne : ont-ils le sentiment de bien comprendre les institutions européennes et leur fonctionnement ? Ont-ils une idée précise du nombre d’Etats-membres, d’eurodéputés français, de la ville qui accueille le Parlement européen, ou encore de la date des prochaines élections européennes ? Connaissent-ils les personnalités candidates à la présidence de la Commission européenne ?
Que retenir de cette enquête ?
- De façon générale, les trois quarts des Français (74%) ont le sentiment de mal connaître les institutions européennes et leur fonctionnement, quand seulement une personne sur quatre (23%) a l’impression de bien connaître ces institutions. Plus précisément, qu’il s’agisse du Parlement européen (54%), de la Commission européenne (60%), du Conseil européen (71%) ou du Conseil de l’Union européenne (72%), une majorité absolue de Français déclare ne pas connaître le rôle et les missions de ces institutions. De façon transversale, les personnes les plus diplômées (diplôme supérieur à Bac +2) témoignent d’une connaissance légèrement meilleure des institutions européennes, tandis que les autres – et non uniquement les personnes les moins diplômées – indiquent davantage qu’elles connaissent mal ces institutions.
- De fait, les Français ne semblent pas avoir une idée extrêmement précise de certaines informations sur l’Union européenne : ainsi, moins d’une personne sur trois (29%) est capable de citer spontanément le nombre d’Etats-membres composant actuellement l’Union européenne, soit 28. Notons toutefois que 28% des Français citent un chiffre compris entre 25 et 27 pays, soit un ordre de grandeur globalement juste, tandis qu’un tiers des personnes interrogées (32%) cite au contraire un nombre très inférieur à la réalité (15 pays ou moins). Les Français sous-estiment également le nombre d’eurodéputés français au Parlement européen : seulement 14% citent spontanément le bon ordre de grandeur (entre 70 et 79 eurodéputés), dont 7% fournissant le nombre exact (74 eurodéputés). Mais 81% des personnes interrogées estiment que moins de 30 eurodéputés français sont présents au Parlement européen, soit une représentation très en-deçà de la réalité. Les sympathisants du Parti socialiste démontrent une connaissance légèrement meilleure que la moyenne de la représentation française au Parlement européen, puisque 21% citent un nombre d’eurodéputés compris entre 70 et 79. Les Français semblent également éprouver des difficultés à situer le Parlement européen, qui siège pourtant dans leur pays : une personne sur deux (47%) sait qu’il siège à Strasbourg, mais 30% estiment plutôt qu’il siège à Bruxelles et 2% dans une autre ville, tandis que 21% déclarent ne pas le savoir.
- S’ils éprouvaient des difficultés à citer le nombre d’Etats-membres, les Français semblent en revanche plutôt bien connaître l’appartenance – ou non – de différents pays du continent à l’Union européenne. Tout d’abord, l’adhésion de différents Etats-membres à l’Union européenne est connue par une nette majorité de Français. Ainsi, au moins trois personnes sur quatre affirment que des pays comme le Danemark (81%), la Roumanie (77%), le Royaume-Uni (75%) ou encore la Finlande (75%) font actuellement partie de l’Union européenne. Plus de deux Français sur trois émettent également ce jugement concernant deux Etats entrés dans l’Union européenne en 2004 : Chypre (70%) et la République Tchèque (67%). Ainsi, l’adhésion récente de la Roumanie à l’Union européenne (en 2007) semble tout autant présente à l’esprit des Français que l’est l’appartenance historique du Royaume-Uni (depuis 1973), dont 21% des Français pensent qu’il n’appartient pas à l’Union européenne. Si l’adhésion de la Roumanie a disposé d’une forte exposition médiatique en France, notamment pour en interroger les conséquences notamment en termes d’immigration, le Royaume-Uni reste sans doute associé par une proportion significative de Français à une entité extérieure à l’Europe, ce sentiment pouvant être entretenu par l’usage de la livre sterling et non de la monnaie unique européenne, l’euro. A l’inverse, seule une petite majorité de Français pense que l’Ukraine (seulement 20%) ou la Suisse (15%) font partie de l’Union européenne. Une forme d’incertitude persiste néanmoins concernant deux pays nordiques : la Norvège et l’Islande. Si ces deux pays ne font aujourd’hui pas partie de l’Union européenne, leur appartenance est supposée par 56% des Français concernant la Norvège et 45% pour l’Islande – un pays souvent comparé à la Grèce au moment de la crise budgétaire de 2011.
- L’échéance des prochaines élections européennes est bien identifiée par les Français : 80% d’entre eux savent que ce scrutin aura lieu en France le dimanche 25 mai 2014. En revanche, les personnalités qui pourraient accéder à la présidence de la Commission européenne à l’issue de ces élections sont quant à elles peu connues par les Français. La tête de liste du Parti socialiste européen (PSE), l’Allemand Martin Schulz, est connue par 57% des Français, soit une notoriété légèrement supérieure à celle de son concurrent de Droite, le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker (48%) – et ce alors même que l’ancien Premier Ministre luxembourgeois bénéficie d’une exposition médiatique plus forte en Europe que son vis-à-vis du PSE. Notons que ces deux personnalités sont aussi bien connues par les sympathisants du PS que par ceux de l’UMP. Les autres candidats sont connus par moins d’un Français sur cinq, qu’il s’agisse du candidat du groupe libéral, le Belge Guy Verhofstadt (15%, dont 22% au MoDem et 27% à l’UDI), du candidat du Parti de la Gauche européenne, le Grec Alexis Tsipras (13%, dont 34% chez les sympathisants du Front de Gauche) ou encore de la candidate écologiste, l’Allemande Franziska « Ska » Keller (12%, dont 18% chez ceux d’EELV).
1Enquête réalisée en ligne par Harris Interactive, du 16 au 23 avril auprès d’un échantillon de 1 000 personnes représentatif des Français âgés d’au moins 18 ans. Méthode des quotas et redressement appliquée aux variables suivantes : sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle et région d’habitation de l’interviewé(e).
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