Enquête réalisée en ligne entre du 27 au 29 octobre 2015. Échantillon de 1 014 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. Méthode des quotas et redressement appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle et région d’habitation de l’interviewé(e).
Alors que les débats entourant la COP 21 ont mis les questions écologiques au premier plan et que les scandales entourant les pilules contraceptives de dernière génération ont en partie sensibilisé l’opinion aux problèmes que peuvent poser les produits et substances interagissant avec le système hormonal, Harris Interactive a réalisé une enquête auprès d’un échantillon de personnes représentatif des Français âgés de 18 ans et plus afin d’identifier la notoriété et les risques associés aux perturbateurs endocriniens. Quel regard portent-ils sur les enjeux associés à l’environnement ? Quels liens perçoivent-ils entre santé et environnement ? Quel regard portent-ils sur les risques associés aux perturbateurs endocriniens ?
Que retenir de cette enquête ?
- Quand on les interroge sur leurs préoccupations concernant la santé et l’environnement, les Français citent principalement la pollution. Le réchauffement climatique, le cancer, les pesticides et les enjeux alimentaires émergent également comme des sujets préoccupants.
- Près de 8 Français sur 10 (78%) pensent que les enjeux associés à l’environnement ont un impact fort sur leur santé dont 29% un impact très fort. Cette perception est plus importante chez les CSP+ (82%), les salariés du privé (82%), les sympathisants EELV (95%) tandis que les personnes âgées de 50 ans et plus sont, au contraire, plus nombreuses à considérer cet impact comme faible (24% contre 19% pour la moyenne des Français), de même que les hommes (22%), traditionnellement plus en retrait sur les questions de santé.
- En matière de santé et d’environnement, les Français font surtout confiance aux scientifiques (84%), aux ONG (70%) et aux lanceurs d’alerte (69%) pour agir dans le bon sens. Dans une moindre mesure les agences de santé (64%) et les citoyens eux-mêmes (54%) bénéficient d’un jugement positif majoritaire. Les jugements exprimés à l’égard de l’Union Européenne (32%), des médias (28%), des économistes (23%), de l’administration (22%) et des entreprises (17%) sont plus sévères, un quart seulement des Français leur accordant leur confiance. Enfin les hommes politiques apparaissent comme étant les moins crédibles dans ce domaine, recueillant seulement la confiance de 9% des personnes interrogées. Il est à noter que les jeunes déclarent faire plus confiance aux différents acteurs que la moyenne des Français.
- La pollution de l’eau (84%), la sécurité alimentaire (84%) et les pesticides (79%) constituent des sujets qui doivent être traités en priorité par le gouvernement selon une majorité de Français. La pollution de l’air par les moteurs (79%), le dérèglement climatique (78%), les bactéries résistantes aux antibiotiques (78%) et les épidémies (76%) sont aussi, quoique dans une moindre mesure, considérés comme des enjeux prioritaires par plus de 7 Français sur 10. Enfin, les nanotechnologies (53%) et les ondes (47%) émergent comme des sujets plus secondaires, cités par un Français sur deux.
Dans le détail, on relève que la priorité accordée aux différents enjeux varie selon l’âge. Les jeunes se montrent particulièrement sensibles aux enjeux environnements à l’échelle planétaire comme la question des dérèglements climatiques notamment (88% chez les 18-24 ans contre 78% pour la moyenne des Français) là où leurs ainés mettent davantage en avant les questions de santé et d’environnement les concernant plus directement à un niveau individuel dans leur vie de tous les jours. Ainsi les personnes âgées de 65 ans et plus sont plus nombreuses à considérer les perturbateurs endocriniens (72%), les pesticides (85%) et les bactéries résistantes aux antibiotiques (86%) comme des sujets prioritaires pour le gouvernement.
- 8 Français sur 10 ont déjà entendu parler des perturbateurs endocriniens dont près de la moitié (37%) voit précisément de quoi il s’agit contre 20% qui ne savent pas. Les personnes âgées de 50 ans et plus (82%) et les CSP+ (86%) se révèlent mieux informées que la moyenne à ce sujet. A l’inverse les 18-24 ans et les ouvriers apparaissent moins au fait de cet enjeu avec seulement 68% et 59% respectivement qui en ont entendu parler.
- Spontanément, les Français associent les perturbateurs endocriniens aux hormones, au cancer, à la pollution et à la stérilité. Les thèmes de la santé, de l’alimentation, et des médicaments notamment sont aussi fréquemment mentionnés.
- Plus de 9 Français sur 10 pensent que certains pesticides (95%) et que les pilules contraceptives (94%) troublent le système hormonal, dont plus de 6 Français sur 10 que ça le trouble beaucoup. Ils sont plus de 80% à considérer à faire le même constat s’agissant du bisphénol A (86%) et du cannabis (81%), avec toutefois un effet jugé sensiblement plus relatif (49% et 46% respectivement « Oui, beaucoup »). Quant à certains médicaments, produits de consommation courante comme le café, produits à base de soja ou encore le sucre, ils ne sont jugés dangereux que par moins de trois quarts des Français. Les plus jeunes d’une part et les plus âgés d’autre part se montrent plus sensibles que la moyenne à l’incidence potentielle des substances proposées sur le système hormonal.
- Une majorité de Français serait favorable à l’interdiction, en priorité et uniquement, des perturbateurs endocriniens avérés (75%) quand 20% se positionnent en faveur d’une interdiction non seulement des perturbateurs endocriniens avérés mais également des substances naturelles ou de synthèse qui peuvent avoir un effet temporaire sur le système hormonal sans effet négatif sur la santé et d’une limitation de la consommation de certains produits de la vie courante. 4% ne pensent pas utile d’interdire les perturbateurs endocriniens.
Plus précisément, cette proportion de soutien à l’interdiction, en priorité et uniquement, des perturbateurs endocriniens avérés est plus élevée chez les jeunes âgés de 25 à 34 ans tandis que les 50-64 ans se prononcent davantage en faveur d’une interdiction stricte, étendue aux substances naturelles et de synthèse pouvant avoir un effet temporaire sur le système hormonal.
- Plus de 9 Français sur 10 (94%) pensent qu’il est prioritaire de mieux surveiller les restes de traitements chimiques qui se trouvent dans l’eau dont 56% pensent que c’est tout à fait prioritaire. Ce consensus est partagé par l’ensemble de la population, quelle que soit la catégorie considérée.
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