Paris, le 20 juin 2014 – A la demande des Editions « Débats Publics » et à l’occasion de la parution de l’essai « L’été numérique » de Thierry Jadot, Harris interactive a réalisé une enquête auprès d’un échantillon représentatif de Français concernant leur regard sur le numérique. De manière générale, comment les Français jugent-ils les avancées du numérique et des nouvelles technologies dans leur vie quotidienne ? Quels avantages et quels risques associent-ils à ces derniers ? Dans quelle mesure le numérique et les nouvelles technologies agissent-ils sur les « façons d’être » des Français ? Quels en sont les effets dans le milieu professionnel ?
Quels sont les principaux enseignements de cette étude ?
- Invités à décrire le numérique et les nouvelles technologies avec leurs propres mots, les Français mobilisent spontanément des termes renvoyant à des évocations positives : « rapidité », « progrès » voire « avenir ». Les Français citent également des outils numériques physiques tels que « l’ordinateur » ou la « tablette », ou dématérialisés comme « Internet ».
- Les Français accordent une place importante au numérique et aux nouvelles technologiques dans leur vie quotidienne, mais semblent néanmoins en percevoir certaines limites. En effet, plus de 8 Français sur 10 estiment que les nouvelles technologies sont devenues « indispensables » (84%) et qu’elles « améliorent leur vie quotidienne » (87%). Cette appréhension positive à l’égard des nouvelles technologies est transgénérationnelle puisqu’elle est à la fois partagée à la fois par les 15-24 ans (94%) que par les 65 ans et plus (87%). Cependant, 84% des Français considèrent que les nouvelles technologies « menacent la sécurité des données personnelles » et pour 59% d’entre eux, elles contribuent à dégrader les relations humaines, jugements notamment partagés respectivement par 95% et 73% d’ouvriers. Enfin, 9 Français sur 10 estiment que les plus grandes évolutions numériques et technologiques restent à venir. Les personnes âgées d’au moins 65 ans avancent particulièrement cette idée (97%).
- Sur les bénéfices que peuvent engendrer les nouvelles technologiques, on observe à la fois des spécificités selon l’âge et la position sociale. Les Français estiment que les nouvelles technologies peuvent engendrer des impacts positifs, car elles contribuent à leur « ouverture d’esprit » et à les rendre « efficaces » (78% dans les deux cas), mais aussi à « faciliter les relations et la communication avec leur entourage » (64%). Ces deux derniers effets sont notamment partagés par les plus diplômés (respectivement 82% et 70% des personnes ayant un niveau de diplôme supérieur à Bac+2). Notons que les effets socialisateurs que peuvent générer les nouvelles technologies sont accueillis positivement par les personnes âgées et par celles les plus exposées confrontées à des situations de solitude : 86% des personnes de plus de 65 ans indiquent que les nouvelles technologies contribuent à leur ouverture d’esprit et 70% à la facilitation de la communication avec leur entourage, position qui se retrouve également chez 67% des personnes vivant seules. Cependant, les nouvelles technologies peuvent se révéler une source d’angoisse et de « marginalisation » pour 3 Français sur 10, et plus particulièrement chez les catégories modestes et défavorisées socialement, c’est-à-dire chez celles qui ont un accès, notamment financier, le plus difficile aux nouvelles technologies. De plus, 38% des jeunes déclarent que les nouvelles technologies contribuent à les rendre anxieux.
- Pour les salariés français, l’impact du numérique et des nouvelles technologies dans le milieu du travail est d’abord ressenti dans les manières quotidiennes de travailler, davantage que dans la nature des relations entretenues avec les dirigeants. Selon les salariés, les nouvelles technologies permettent une plus grande « souplesse dans l’organisation quotidienne » (64%), et favorisent les « interactions et le travail collaboratif » au sein d’une équipe (62%). Ces deux bénéfices retirés du numérique et des nouvelles technologies sont notamment évoqués par les membres des catégories supérieures (71% et 68% respectivement). De plus, la moitié des salariés déclare que les nouvelles technologies les incitent à être plus créatifs (52%), particulièrement chez les salariés de la région parisienne (62%). Néanmoins les nouvelles technologies affectent pour seulement un tiers des salariés la nature et la qualité des rapports hiérarchiques : pour 36% des salariés elles contribuent à modifier positivement les rapports hiérarchiques, et pour 31% à changer positivement le comportement de leurs dirigeants.
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