Sondage Harris Interactive pour Le Parisien-Aujourd’hui en France
Enquête réalisée en ligne par l’institut Harris Interactive du 17 au 20 juin 2011. Echantillon de 1653 individus issus de l’access panel Harris Interactive, représentatifs de la population française âgée de 18 ans et plus. Méthode des quotas et redressement appliquée aux variables suivantes : sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle et région de l’interviewé (e).
Paris, le 23 juin 2011 – Alors que le débat sur la dépénalisation du cannabis refait surface suite, notamment, à un rapport parlementaire élaboré par dix députés socialistes prônant la « légalisation contrôlée » de cette drogue, Harris Interactive a interrogé, à la demande du Parisien-Aujourd’hui-en-France, un échantillon représentatif de Français afin de connaître leur position et d’appréhender les conséquences que pourrait avoir selon eux cette dépénalisation de la consommation. A l’image de leurs responsables politiques, les Français se montrent assez divisés sur les retombées que pourrait engendrer une telle décision.
Quels sont les principaux enseignements de cette enquête ?
Dans le détail :
58% des Français se déclarent aujourd’hui opposés à la dépénalisation de la consommation de cannabis (24% plutôt et 34% tout à fait), tandis que 39% y sont favorables (12% tout à fait et 27% plutôt). L’âge influe assez peu sur les réponses, puisque même les 18-24 ans (54%) et les 25-34 ans (56%) sont majoritairement contre une telle mesure. En revanche, la ligne de fracture est politique : en effet, les sympathisants de Gauche (58%) et surtout d’extrême-gauche (70%) se déclarent majoritairement en faveur de cette décision, tandis que les sympathisants du MoDem (55%) mais surtout de Droite (78%) et du Front National (67%) y sont majoritairement opposés. Notons que les personnes ne déclarant aucune préférence partisane sont également majoritairement contre la dépénalisation de la consommation (63%).
Si une majorité de Français rejette une telle mesure, c’est sans doute avant tout parce qu’ils sont sceptiques quant aux arguments avancés par les partisans de la dépénalisation. En effet, seule une courte majorité estime que cela aurait pour effet de « désengorger la justice » (56%, dont 21% tout à fait), ou de permettre « un meilleur contrôle sur la qualité du cannabis » (50%, dont 18% tout à fait). Seuls 47% pensent également que cela aurait pour conséquence de « diminuer le trafic de drogue et la délinquance » (dont 20% tout à fait) et 42% que cela offrirait « une meilleure capacité de l’Etat et des pouvoirs publics à mener des politiques de prévention plus efficaces» (dont 16% tout à fait). Ces arguments convainquent surtout les « pro-dépénalisation » alors qu’ils n’ont qu’un faible écho auprès des opposants. On observe également que ces conséquences positives sont davantage anticipées par les sympathisants de Gauche et par les jeunes de 18 à 24 ans que par le reste de la population.
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