Enquête réalisée en ligne les 31 octobre et 1er novembre 2017. Échantillon de 1 081 personnes, représentatif des Français âgés de 18 ans et plus. Méthode des quotas et redressement appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle et région de l’interviewé(e).
Dans le cadre de son partenariat avec LCP, Harris Interactive réalise chaque mois une enquête auprès des Français afin de cerner leurs opinions, leurs préoccupations et leurs attentes à l’égard de différents enjeux liés à un sujet d’actualité.
Réalisée suite au vote par l’Assemblée nationale de la première partie du projet de loi de finances pour 2018, cette étude a vocation à faire le point sur la perception du budget de l’Etat pour 2018 par les Français : quel regard portent-ils sur celui-ci ? A quelles mesures sont-ils le plus favorables ou défavorables ? Quels postes budgétaires faudrait-il selon eux augmenter ou diminuer en priorité ?
Que retenir de cette enquête ?
Les Français ont un jugement contrasté à l’égard des principales mesures du budget de l’Etat 2018
- Lorsqu’on leur propose de réagir aux mesures les plus emblématiques de ce projet de budget 2018, les Français expriment un jugement nuancé. Les mesures perçues comme permettant de redonner du pouvoir d’achat à une grande partie de la population sont largement soutenues: c’est le cas de la baisse des cotisations salariales (79% des Français y sont favorables) ou de la suppression de la taxe d’habitation pour 80% des ménages en 3 ans (75%). Le projet de prélèvement unique de 30% sur les revenus du capital (« flat tax »), dont les effets sur le pouvoir d’achat des ménages sont sans doute moins bien anticipés, fait l’objet d’un jugement mitigé (48% favorables, 52% défavorables).

- En revanche, les mesures les moins soutenues sont celles assimilées à une hausse des impôts (ainsi, 81% des Français sont défavorables à la hausse de la CSG, 61% à l’augmentation progressive de la fiscalité du gazole) ou à ce qui est perçu comme un « cadeau » envers les catégories les plus privilégiées de la population, comme le remplacement de l’impôt sur la fortune par un impôt sur la fortune immobilière (69% y sont défavorables).
- Cette dernière mesure joue sans doute en grande partie dans le fait que ce projet de budget est perçu comme plutôt favorable aux « catégories supérieures » de la population par une grande majorité de Français (72%). A l’inverse, ces derniers ont tendance à considérer que celui-ci va à l’encontre des intérêts des « catégories populaires » (seulement 23% estiment qu’il leur est plutôt favorable, contre 54% qui pensent l’inverse) et, plus encore, des « classes moyennes » (plutôt favorable : 15%, plutôt défavorable : 69%).
- De manière générale si les sympathisants de La République En Marche sont, sans surprise, beaucoup plus favorables à ce projet de budget que les autres (même s’ils manifestent majoritairement leur désapprobation concernant la hausse de la CSG), on note que la suppression partielle de la taxe d’habitation et la « flat tax » recueillent davantage de soutien à gauche, alors que la suppression de l’ISF est mieux accueillie à droite. Notons également que ce projet de budget est majoritairement considéré comme favorable aux « catégories supérieures » par tous, indépendamment de la proximité politique ou de la catégorie socioprofessionnelle.
Un certain scepticisme quant aux conséquences macroéconomiques de ce budget
- La principale vertu attribuée par une courte majorité de Français à ce projet de budget est qu’il permet à la France de respecter ses engagements européens (52%). En revanche, ceux-ci se montrent nettement plus sceptiques en ce qui concerne d’éventuelles autres conséquences macroéconomiques de ce budget. Certes, environ 4 Français sur 10 estiment que celui-ci permet de réduire la dette et le déficit public (40%) et favorise la croissance économique (39%). Mais pour le reste, la grande majorité des Français ne croient pas qu’il permettra de redonner confiance à leurs compatriotes (seuls 28% le pensent), de lutter contre le chômage (27%) et de réduire les inégalités (23%).
- Là encore, les sympathisants de La République En Marche se montrent les plus positifs à l’égard de l’ensemble des effets attendus de ce budget. Les sympathisants LR et PS se montrent plus mitigés (tout en estimant majoritairement que celui-ci permet de respecter les engagements européens de la France), alors que les sympathisants FI et FN sont de loin les plus critiques.
La santé, poste budgétaire privilégié par les Français
- Quand on interroge les Français sur la façon dont les différents postes du budget de L’État devraient évoluer au cours des années à venir, ceux-ci accordent la première place à la santé : 69% d’entre eux estiment que ce poste devrait augmenter, contre seulement 11% qui pensent qu’il devrait diminuer. Parmi les autres domaines dont le budget devrait augmenter pour une majorité de Français, une place de choix est accordée à l’aide aux personnes handicapées (62%), à la sécurité intérieure (61%), à l’éducation (60%) et à l’agriculture (57%). En revanche, deux postes sont clairement considérés comme nettement plus secondaires par les Français, et concernent les engagements internationaux de leur pays: il s’agit de la contribution française au budget de l’Union européenne (55% estiment qu’elle devrait diminuer, contre seulement 8% qu’elle devrait augmenter) et l’aide au développement (devrait diminuer : 46%, devrait augmenter : 18%), la culture se situant dans une position intermédiaire (devrait diminuer : 30%, devrait augmenter : 26%).

- Les résultats sont assez différents selon la proximité politique. Le poste budgétaire à augmenter en priorité serait la santé pour les sympathisants FI, PS et FN, mais la sécurité intérieure pour les sympathisants LREM et LR. De manière générale, les sympathisants de gauche accordent une priorité plus importante que la moyenne à la santé, à l’éducation et au logement, alors que ceux de droite privilégient la sécurité intérieure.
En savoir plus
Le rapport
La note détaillée