Enquête réalisée en ligne du 25 au 27 septembre 2018. Échantillon de 1 091 personnes, représentatif des Français âgés de 18 ans et plus. Méthode des quotas et redressement appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle et région de l’interviewé(e).
À la demande de We-Vibe, Harris Interactive a interrogé les Françaises et les Français sur la façon dont ils se représentent l’évolution de leur sexualité d’ici une dizaine d’années.
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Quels sont les principaux enseignements de cette enquête ?
- Invités à se prononcer sur l’évolution qu’ils envisagent concernant leur vie sexuelle, 68% des personnes interrogées s’attendent à ce que leur sexualité dans 10 ans soit relativement proche de ce qu’elle est aujourd’hui. Avec une certaine nuance toutefois : seuls 22% vont jusqu’à penser que leur vie sexuelle actuelle est « très proche » de celle qu’ils auront dans 10 ans, signe que des évolutions sont néanmoins attendues. Notons que l’évolution de la vie sexuelle semble perçue davantage par un prisme négatif : les personnes âgées sont plus nombreuses à penser que leur vie sexuelle sera différente, sans doute moins fréquente, à l’avenir ; quand les personnes plus jeunes, ayant des rapports sexuels réguliers, se projettent davantage dans une continuité.
- Une nette majorité de Français s’attend à ce que de multiples technologies liées aux pratiques sexuelles soient disponibles d’ici 10 ans. Toutefois, seules quelques-unes sont identifiées majoritairement comme existant aujourd’hui. C’est seulement le cas des poupées sexuelles (64% estiment qu’il en existe actuellement des modèles réalistes et personnalisables) et des sex-toys adaptés à la morphologie de chacun (53%). Dans une moindre mesure, près d’un Français sur deux pense qu’il existe aujourd’hui des appareils permettant d’amplifier l’orgasme (49%), des sex-toys s’adaptant aux désirs de leurs utilisateurs (46%) ou encore pouvant être contrôlés à distance par un partenaire (45%). En revanche, certaines solutions existant déjà actuellement sont associées, à tort, à des solutions futuristes, à l’image des sous-vêtements connectés, pouvant être stimulés à distance par un partenaire (seulement 33% estiment que cela existe actuellement). De même que les sex-toys fabriqués via une imprimante 3D (30%), les robots sexuels (29%), les sex-toys synchronisés avec du contenu pornographique (21%) ou encore les appareils permettant de s’embrasser à distance (17%). Plus largement, 25% des Français estiment qu’il existe aujourd’hui des solutions pour le sexe en réalité virtuelle (quand 49% l’envisagent plutôt dans un avenir proche) et 21% en pensent de même concernant le sexe « longue distance » de façon générale (que 34% envisagent plutôt d’ici 10 ans).
- Au-delà de leur jugement sur l’existence ou l’imminence de ces technologies, dans quelle mesure les Français se déclarent-ils prêts à les essayer ? En cumulé, près d’une personne sur deux (45%) affirme qu’elle pourrait envisager au moins l’une de ces solutions. Plus précisément, les technologies suscitant le plus fort intérêt sont les appareils permettant d’amplifier l’orgasme (32%), les sex-toys adaptés à la morphologie de chacun (32%) ou s’adaptant aux désirs des utilisateurs (31%), mais également des solutions supposant une interaction entre partenaires : sex-toy contrôlé à distance (28%) ou sous-vêtements connectés (25%). À l’inverse, moins d’un Français sur cinq se déclare tenté par les poupées (16%) ou robots (16%) sexuels, de même que par des appareils reproduisant un baiser à distance (15%).
- De façon transversale, soulignons que les personnes les plus jeunes sont à la fois celles qui estiment le plus souvent que ces différentes technologies existent déjà aujourd’hui, et celles qui s’imaginent le plus y avoir recours. Dans le même temps, les hommes font systématiquement part d’un intérêt plus prononcé que les femmes pour chacune de ces solutions.
- Plus largement, les personnes interrogées se déclarent particulièrement intéressées par des solutions proposant une interaction plus poussée avec leur partenaire. Qu’il s’agisse de vivre des expériences inédites avec lui ou elle (52% intéressés), d’aller plus loin dans leur expérience de la sexualité ou dans leurs fantasmes (47%), voire d’utiliser des technologies pour prendre davantage de plaisir avec leur partenaire (41%). Ces dimensions suscitent un intérêt plus prononcé que la perspective d’utiliser des technologies pour prendre davantage de plaisir seul(e) (33%).
- Au final, les solutions technologiques en matière de sexualité suscitent un accueil contrasté chez les Français. D’une part, une personne sur deux (52%) estime que cela constitue une opportunité de rapprocher des partenaires vivant à distance – une proportion qui monte à 67% chez les premières personnes concernées, à savoir des individus actuellement en couple mais ne vivant pas dans le même logement que leur partenaire. D’autre part, les technologies sont aussi identifiées par 68% des Français comme un risque de développement des pratiques individuelles au détriment des relations sexuelles entre partenaires. Les Français identifient donc une tension entre bénéfices et risques des technologies pour l’intimité, même si aujourd’hui, les personnes interrogées se projettent avant tout dans un usage concerté avec un partenaire.
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