Enquête réalisée en ligne du 06 au 08 décembre 2016. Échantillon de 1 009 personnes, représentatif des Français âgés de 18 ans et plus. Méthode des quotas et redressement appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle et région de l’interviewé(e).
LCP a sollicité Harris Interactive pour interroger chaque mois les Français tout au long de la période pré-électorale afin de cerner leurs attentes face aux échéances électorales à venir, et ce sur différentes thématiques. Cette deuxième étude porte sur les perceptions des Français à l’égard du système de santé, mais aussi sur leurs attentes en termes de réformes pour améliorer ce dernier.
A quelques mois de l’élection présidentielle française, cette étude a vocation à identifier dans quelle mesure les personnalités politiques pourraient proposer des solutions intéressantes pour réformer le système de santé français : qu’est-ce que le système de santé évoque aux yeux des Français ? Qui aujourd’hui apparaît capable de proposer des solutions pertinentes ? Au-delà de cette capacité à proposer des réformes, quelles sont celles qu’attendent le plus les Français ?
Que retenir de cette enquête ?
- Plus de 3 Français sur 4 (77%) estiment que les propositions des candidats concernant le système de santé seront un critère déterminant de leur vote à l’élection présidentielle de 2017.Les sympathisants de Gauche et les personnes les plus diplômées se déclarent encore plus attentifs à cet enjeu que la moyenne des Français, pour faire leur choix en 2017.
- De manière générale, aucune personnalité politique ne fait consensus quant à sa capacité supposée à proposer des pistes intéressantes pour réformer le système de santé.Jean-Luc Mélenchon arrive en tête des personnalités citées, même si seulement 38% des Français estiment qu’il pourrait proposer de bonnes solutions en la matière. Les différents candidats positionnés plutôt à gauche ou au centre de l’échiquier politique sont davantage crédités de cette capacité que ceux qui se situent à sa droite (à noter que seulement 26% des Français considèrent que François Fillon pourrait proposer de bonnes solutions).
- Les Français se montrent favorables à la plupart des propositions de réforme testées, la plus essentielle à leurs yeux étant de « mettre en place plus de contrôles contre les fraudes et les abus » (« tout à fait prioritaire » pour 62% d’entre eux).En revanche, ils sont nettement plus réticents quant à l’idée de laisser le financement du « risque léger » aux complémentaires santé, et de concentrer l’Assurance Maladie sur les affections graves ou de longue durée (38% des Français estiment qu’elle « ne devrait pas être mise en œuvre »).
Dans le détail…
Le système de santé est perçu par les Français comme un atout majeur, mais en danger
- Invités à exprimer de manière spontanée ce à quoi fait référence pour eux leur système de santé, les Français se montrent relativement nuancés.En effet, ils évoquent tout d’abord sa qualité et sa nécessité, soulignant par exemple leur « chance d’avoir un système de santé où l’on n’a quasiment rien à payer», mais également le fait que cela permet à chacun de pouvoir se soigner.
En revanche, ils se montrent en même temps conscients des difficultés auxquelles doit faire face ce système de santé. Ils évoquent ainsi autant le « trou de la sécu » que les remboursements de plus en plus restrictifs, ou encore les gaspillages, la perte de qualité des soins, voire un « système de santé à deux vitesses ».

- La réforme du système de santé apparaît ainsi comme étant un enjeu majeur pour l’élection présidentielle de 2017, et les propositions des différents candidats pour résoudre ses difficultés seront scrutées à la loupe.En effet, si les Français se montrent globalement positifs et conscients de l’avantage qu’ils ont à bénéficier d’un tel service, ils font également part d’opinions plus négatives en mettant en lumière les limites actuelles du système de santé.
Les propositions pour réformer le système de santé français : un déterminant du vote ?
- Plus des 3/4 des Français (77%) déclarent que les propositions des candidats à l’élection présidentielle concernant le système de santé seront un critère déterminant pour leur vote.28% d’entre eux estiment même que cela sera « très déterminant » dans leur choix. Si cette opinion est majoritaire parmi l’ensemble des Français, elle l’est encore davantage chez les personnes les plus diplômées (82% parmi celles qui ont un diplôme supérieur à Bac + 2). A l’inverse, seuls 4% des Français indiquent que cela ne sera pas du tout un critère déterminant de leur vote.

- D’un point de vue partisan, les sympathisants de Gauche se déclarent plus attentifs que la moyenne à l’enjeu de la réforme du système de santé.Une large majorité d’entre eux (89%) déclarent ainsi que ce sujet sera déterminant pour leur vote en 2017 ; c’est également le cas parmi les électeurs de François Hollande au 1er tour en 2012 (84%).
Si la réforme du système de santé est affichée comme un déterminant important du vote des Français pour l’élection présidentielle, peu de personnalités sont vues comme étant à même de proposer de bonnes solutions, en dehors de leur seule famille politique
- De manière générale, aucune personnalité politique ne fait consensus quant à sa capacité à trouver de bonnes idées pour réformer le système de santé. Jean-Luc Mélenchon arrive en tête des personnes citées, mais seulement 38% des Français estiment qu’il pourrait proposer de bonnes solutions en la matière, quand 53% pensent l’inverse.Derrière le candidat du Front de Gauche, environ un tiers des Français jugent Arnaud Montebourg, François Bayrou, Emmanuel Macron et Manuel Valls à même de proposer de bonnes solutions de réformes. Benoît Hamon quant à lui en serait capable selon 28% des Français. A noter que les personnalités de Gauche et du Centre sont davantage créditées de cette capacité de proposition que celles de Droite.En effet, un peu plus d’un quart des Français (26%) estiment que Marine Le Pen et François Fillon seraient en capacité de faire des propositions allant dans le bon sens, 16% pour Nicolas Dupont-Aignan. Yannick Jadot quant à lui, reste en retrait aux yeux des Français (14%).
- Au-delà de ce constat, il est intéressant d’analyser les profils particuliers qui ont tendance à se montrer plus optimistes que la moyenne sur la capacité des différentes personnalités à faire des propositions pertinentes.
On observe ainsi que les personnes âgées de 65 ans et plus se montrent un peu plus enclines à juger ces personnalités en mesure de proposer de bonnes solutions concernant le système de santé. On remarque également que les catégories aisées se montrent légèrement plus optimistes que la moyenne de manière générale.
- Sans surprise, les différentes personnalités sont considérées comme plus crédibles que la moyenne par les sympathisants de leur formation politique.Dans le détail, la quasi-majorité des sympathisants du Front de Gauche (92%) jugent Jean-Luc Mélenchon comme étant capable de proposer de bonnes solutions pour le système de santé français, loin devant les autres personnalités. Manuel Valls arrive quant à lui en tête auprès des sympathisants PS.Plus des 3/4 d’entre eux (76%) estiment que l’ancien Premier ministre pourrait faire de bonnes propositions, et un peu plus de deux tiers pour Arnaud Montebourg (67%), son concurrent à la Primaire de la Gauche. Benoît Hamon quant à lui ne convainc qu’un sympathisant PS sur deux (55%), derrière le leader du Front de Gauche (59%) et au même niveau qu’Emmanuel Macron (55%).

Les sympathisants Les Républicains placent quant à eux François Fillon en tête des personnalités les plus crédibles, mais à un niveau inférieur à ceux de Manuel Valls chez les sympathisants PS et de Jean-Luc Mélenchon chez les sympathisants Front de Gauche. Si 64% d’entre eux jugent François Fillon capable de proposer de bonnes solutions pour le système de santé (+38 points par rapport à la moyenne des Français), on observe que près d’un sympathisant LR sur deux (47%) juge Emmanuel Macron capable de faire de bonnes propositions, et 31% pensent de même concernant Manuel Valls.
- Enfin, si Jean-Luc Mélenchon était « plébiscité » par les sympathisants du Front de Gauche, Marine Le Pen l’est aussi fortement par ses propres partisans.83% des sympathisants FN déclarent en effet qu’elle pourrait proposer de bonnes solutions concernant le système de santé français, contre 26% pour la moyenne des Français.
Vers quelles réformes pour le système de santé ?
- Invités à donner leur opinion sur certaines propositions de réforme du système de santé, les Français se montrent globalement favorables à la plupart d’entre elles.En effet, 4 propositions sur 5 sont jugées importantes ou prioritaires par plus d’un Français sur deux, et deux d’entre elles sont mêmes jugées « tout à fait prioritaires » par une majorité. Ainsi, 62% des Français jugent « tout à fait prioritaire » de lutter contre les fraudes et les abus en mettant en place davantage de contrôles.

D’un point de vue partisan, les sympathisants LR et FN sont plus nombreux que la moyenne à approuver cette mesure (respectivement 81% et 79% d’entre eux la jugent « tout à fait prioritaire »). La seconde proposition la plus populaire, jugée prioritaire par plus d’un Français sur deux (52%), propose de « limiter les dépassements d’honoraires par les professionnels de santé ».Contrairement à la mesure précédente, ce sont cette fois les sympathisants PS et Front de Gauche qui se montrent les plus favorables à cette proposition (respectivement 62% et 66% d’entre eux la jugent « tout à fait prioritaire »). La lutte contre les déserts médicaux suscite également un intérêt important : 41% des Français la jugent « tout à fait prioritaire » et 34% « importante mais pas prioritaire ». La réorganisation de la carte hospitalière est quant à elle considérée comme importante ou prioritaire par plus d’un Français sur deux (57%)
- En revanche, le fait de laisser le financement du « risque léger » aux complémentaires santé et de concentrer l’Assurance Maladie sur les affections graves et/ou de longue durée suscite beaucoup plus de réticences de la part des Français. En effet, non seulement moins de la moitié d’entre eux (44%) considèrent qu’il s’agit d’une réforme prioritaire ou importante, mais surtout cette proposition suscite même une certaine crispation, puisque 38% des Français estiment qu’elle « ne devrait pas être mise en œuvre ». Portée par François Fillon, cette mesure fait un peu plus écho chez les sympathisants LR, (24% la jugent « tout à fait prioritaire », contre 15% en moyenne).
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