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Les Français et la mobilité au niveau local

Enquête Harris Interactive pour CNPA et France bleu

Enquête réalisée en ligne du 25 au 27 février 2020. Echantillon de 1012 personnes, représentatif des Français âgés de 18 ans et plus. Méthode des quotas et redressement appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle et région de l’interviewé(e).

 

A la croisée d’enjeux économiques, environnementaux, technologiques, la mobilité s’inscrit au cœur du quotidien des Français et sera un défi majeur pour les territoires dans les années à venir. A quelques semaines des élections municipales et à l’heure où les Français sont confrontés à de nombreuses contradictions concernant leurs transports, les enjeux de la mobilité au niveau local sont plus que jamais un sujet important du quotidien.

Afin d’accompagner les réflexions issues de livre blanc « La mobilité, un droit pour tous », les professionnels de l’automobile, associés au sein du CNPA et France Bleu ont sollicité Harris Interactive afin de réaliser une enquête permettant de saisir l’état d’esprit des Français, à la veille à la fois d’un changement de gouvernance locale et d’une accélération des enjeux climatiques et environnementaux. Quels regards les Français portent-ils sur la mobilité au niveau local ? Souhaitent-ils et peuvent-ils se déplacer sans voiture près de chez eux ? Quelle perception ont-ils de la place de l’automobile dans la gestion de leur commune et vers où souhaitent-ils aller en termes de mobilité ?

 

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Dans le détail…

 

Le lieu d’habitation, un vécu choisi… qui implique la présence d’une voiture au quotidien

 

  • Les Français ont pour un grand nombre d’entre eux le sentiment de vivre dans une commune rurale (30%). Presque aussi nombreux sont ceux qui estiment habiter dans une grande ville, en centre-ville (27%), ou habiter en périphérie d’une grande ville 23%, quand 19% estiment vivre ni dans une commune de banlieue, ni une commune rurale, mais dans une commune à proximité d’une grande ville. Plus encore que la réalité de la taille de la commune dans laquelle ils vivent, cette représentation de leur espace de vie est significative dans la manière dont ils perçoivent l’environnement et les services auxquels ils ont accès, mais éclaire également leurs représentations, leurs choix et leurs contraintes. C’est ce critère, pourtant subjectif, qui permettra de mettre le mieux en lumière les divergences de point de vue selon son lieu d’habitation et son univers de référence.

 

  • Ruraux ou urbains, les Français estiment principalement avoir eu le choix dans leur lieu d’habitation (68%), et l’avoir sélectionné parce qu’il entrait en adéquation avec leurs envies personnelles (qualité de vie, surface, activités, accessibilité, etc.). Le sentiment de contrainte (31%), c’est-à-dire l’impression d’avoir choisi son lieu d’habitation surtout par nécessité (économique, proximité avec son travail, etc.) habite néanmoins près d’un tiers de la population et davantage ceux qui vivent aujourd’hui dans la banlieue des grandes villes (37%).

 

  • Ce sentiment de choix dans son lieu de vie entre en écho, à première vue, avec une perception positive de la mobilité au niveau local. Les Français sont contents, dans l’ensemble, de l’offre de transports en commun à laquelle ils ont accès, qu’ils estiment à la fois financièrement (74%) et géographiquement (69%) accessible ; moderne (63%) et efficace (60%). Ils sont néanmoins plus réservés sur la perception que ces transports proposent différemment d’horaires (54%) ou qu’elle répond totalement à leurs besoins en matière de transports. En réalité, l’ouverture de la mobilité locale et l’offre de transports en commun varie très largement selon le lieu de vie et ceux qui estiment vivre dans des communes rurales se montrent beaucoup plus durs à l’égard de l’offre à leur disposition. S’ils sont toujours près d’1 sur 2 à estimer que les transports en commun leur sont financièrement accessibles, ils sont 37% seulement à les trouver géographiquement proches, 23% qu’ils proposent suffisamment d’horaires, et 22% qu’ils répondent à leurs besoins en termes de mobilité. Sans surprise, il y a ainsi un décalage fort qui se crée entre les populations les plus urbaines et les plus rurales, à l’égard de la place de la voiture dans leur quotidien.

 

  • La voiture, reste, pour la plupart des Français, le premier moyen de transport utilisé au quotidien, que ce soit pour faire ses courses (69%), rendre visite à des proches (69%) travailler (61%) ou effectuer ses activités de loisir, loin devant les transports en commun ou la marche, qui constituent, selon le cas, le 2 ou 3ème moyen de transport le plus cité. Surtout, on constate que plus la zone d’habitation est éloignée d’une grande ville, plus l’utilisation prioritaire de la voiture est fréquente, pour atteindre entre 73% et 88% de recours en zone rurale.

 

  • Omniprésente, la voiture est, pour tous ceux qui en possèdent au moins une, une condition sine qua non de la vie locale, sans laquelle ils se sentiraient isolés (66%) ou incapables de faire tout ce qu’ils font aujourd’hui (64%). Toujours, dans les grandes villes et les villes de banlieue, qui peuvent bénéficier d’une offre de transports en commun plus importante, ce sentiment est légèrement atténué, mais il est exacerbé par les habitants des zones plus périphériques ou rurales : respectivement 71% et 83% des habitants de ces zones se sentiraient isolés sans leur voiture. Elle apparait alors pour eux moins un choix qu’une contrainte (69% dans les zones rurales, 51% dans les zones périphériques) face à l’absence de transports en commun. A l’inverse, ceux qui utilisent régulièrement leur voiture dans les villes, qui ont davantage la possibilité d’utiliser d’autres types de transport, la vivent avant tout comme un privilège et un choix (56% dans les centres, 61% en banlieue).

 

  • Pris dans une relation complexe avec leur voiture, qui est à la fois une contrainte et la condition même de leur liberté de mouvements, comment les Français envisagent-ils les solution alternatives qui existent actuellement ? S’ils y avaient accès près de chez eux, ils seraient nombreux à considérer que les transports en commun pourraient répondre à leurs besoins en termes de mobilité (68% et jusqu’à 79% dans les grandes villes qui en bénéficient déjà). Les solutions telles que la voiture électrique (57%), le vélo (48%) ou le vélo électrique (46%) ainsi que le covoiturage (47%) apparaissent comme des options viables pour près d’un Français sur deux, quand les deux-roues, l’auto-partage ou les trottinettes électriques semblent moins correspondre aux besoins des Français (moins d’un tiers estime cette solution adaptée). Evidemment, les habitants des grandes villes, où se concentrent également davantage les jeunes, plus ouverts aux nouvelles formes de mobilité, les accueillent toutes plus facilement, soit qu’ils en bénéficient déjà et qu’ils aient pu en mesurer l’efficacité, soit qu’ils aient des besoins différents, notamment en termes de distance, avec les habitants des zones rurales. Pour ces derniers, envisager d’autres modes de transport que la voiture s’avère encore difficile. 1 sur 2 seulement (54%) estime que des transports en commun, s’ils étaient plus accessibles, pourraient couvrir leurs besoins; une vision qui reflète, au fond, le sentiment de distance qu’ils ont aujourd’hui avec ces modes de transport (peu d’horaires, manque de proximité, etc.). Si la voiture électrique demeure pour eux une possibilité (53%), les autres modalités de transport comme le vélo (40%), le vélo électrique (40%), l’autopartage (24%) ou encore la trottinette électrique (14%) sont nettement moins envisageables pour les ruraux que pour la moyenne des Français.

 

 

La prise en compte de la voiture et des nouveaux transports dans les politiques locales d’aménagement

 

  • La voiture occupant une place prépondérante au sein de la vie de nombreux Français, ceux-ci s’attendent à ce qu’il s’agisse d’un sujet important dans la politique de leur commune. Ils se montrent néanmoins relativement modérés dans leur jugement à l’égard de la façon dont la place de la voiture est gérée au quotidien par leur mairie : seuls 54% que cette gestion est satisfaisante. Alors même que les grandes villes et les banlieues, confrontées à davantage de problématiques de congestions du trafic, pourraient se montrer plus critiques, c’est dans les communes rurales (et auprès des Français les plus âgés) que le jugement est le plus sévère.

 

  • Si les Français se montrent relativement satisfaits de l’action de leur commune concernant la gestion du parc automobile, c’est qu’ils en attendent plus de sa part en matière de mobilité au quotidien. Pour plus de la moitié d’entre eux, ils plébiscitent le développement de hubs de transports permettant de combiner plusieurs types de transports, l’aménagement de pistes cyclables, le développement d’infrastructures de recharge pour les voitures électriques ou encore le développement d’aménagements favorisant le covoiturage et l’autopartage et encouragent leur commune à agir davantage qu’elle ne le fait aujourd’hui, et ce, quelle que soit le type de commune, hyper-urbaine ou rurale. L’accès à des places de stationnement (59% dans les grandes villes pour 48% en moyenne) et la lutte contre la congestion du trafic (60% contre 43%) apparaissent comme des enjeux majeurs dans les grandes villes et leurs périphéries, les habitants réclamant davantage d’initiatives qu’aujourd’hui, la situation apparaissant plus satisfaisante dans les zones rurales (une majorité ne souhaitant pas d’action particulière sur le sujet). La mise en place des ZFE, un sujet encouragé par seulement 23% des habitants de zones rurales, l’est cette fois par 42% des habitants des banlieues et 46% des habitants des grandes villes, semble plutôt soutenue par les Français, et a fortiori les plus concernés, qui, malgré les interdictions de circulations, perçoivent les effets positifs (environnement, qualité de l’air) qu’elles peuvent engendrer.

 

  • Les Français se montrant particulièrement en attente d’actions sur les questions de mobilité dans leur ville, en ont-ils, pour le moment, identifié dans les programmes des candidats aux élections municipales dans leurs communes ? C’est le cas pour 47% d’entre eux au total, par chance, la plupart du temps, au moins chez un candidat pour lequel ils ont l’intention de voter (44% ; 3% seulement ayant identifié des mesures uniquement chez des candidats pour qui ils ne souhaitent pas voter). Plus enthousiastes et plus demandeurs en ce qui concerne les nouvelles mobilités, les Français les plus jeunes et ceux habitant dans les villes, visées par les enjeux de circulation et de stationnement, ont davantage repéré des mesures concernant la mobilité dans les programmes (entre 54% et 58%, contre 28% seulement dans les communes rurales).

 

 

Renouvellement du parc automobile : quelles attentes de la part des Français ?

 

  • Dans l’ensemble, alors même qu’ils se montrent sensibles aux enjeux de mobilité et qu’ils encouragent leurs communes à agir davantage pour la développer, les Français se montrent assez mal informés sur nombre de ses enjeux, toujours en évolution. Alors même qu’il s’agit d’un sujet qui leur est proche et dont sur lequel ils devraient se montrer les mieux informés, les Français confessent pour 47% d’entre eux se sentir dans le flou concernant la motorisation (moteur thermique essence ou diesel, hybride, électrique) qui correspondrait le mieux à leurs besoins aujourd’hui. Cette méconnaissance est sous-tendue par de nombreux facteurs qui pèsent sur les véhicules aujourd’hui et sur lesquels ils se sentent encore moins bien renseignés : le malus écologique qui pénalise financièrement les véhicules neufs les plus émetteurs de CO2 (54% mal informé(e) ; le prix des véhicules neufs à moteur hybride ou électrique (53%) ; les aides financières qui accompagnent le renouvellement du parc automobile (57%) ou les zones urbaines susceptibles de passer ZFE près de chez eux (69%). Autant d’éléments sur lesquels les Français sont aujourd’hui mal informés et qui les empêchent de percevoir plus clairement quelles solutions de mobilité seraient les plus avantageuses pour eux demain, quoique les hommes et ceux qui sont les plus concernés par l’usage de la voiture au quotidien se sentent légèrement mieux informés que la moyenne.

 

  • L’information permettant de mieux connaître les véhicules les mieux adaptés à ses besoins est d’autant plus primordiale que plus de 7 Français sur 10 déclarent leur intention d’acquérir un nouveau véhicule au cours des prochaines années (dont 59% au cours des 5 prochaines années), et légèrement plus encore chez les hommes, les Français les plus aisés ou utilisant leur voiture au moins une fois par semaine. 46% indiquent leur préférence pour l’achat d’un véhicule neuf, 29% choisissant plutôt le marché de l’occasion et 25% ne savant pas encore ce qu’ils voudront (ou pourront) se procurer. Dans tous les cas, les véhicules hybrides (44%) sont ceux qui attirent le plus les Français aujourd’hui dans le cadre d’un renouvellement automobile, les véhicules thermiques représentant aujourd’hui moins de la moitié des intentions d’achat (essence, 27% ; diesel, 20%) et les véhicules électriques représentant un marché grandissant mais toujours à part (9%). Reste à savoir dans quelle mesure ces intentions seront modifiées à la confrontation aux réalités du marché automobile.

 

  • Chez ceux qui se montrent motivés par l’achat d’un véhicule hybride ou 100% électrique, la motivation environnementale, le sentiment qu’il s’agit d’une solution de mobilité plus écologique que le moteur thermique représente, de loin, le premier enjeu (62%). Les autres motivations évoquées par les Français dans cette situation oscillent entre leur pratique personnelle de la mobilité (trajets courts, 33% ; autonomie suffisante, 32%) et des évolutions positives du secteur (véhicules offrant les mêmes qualités que les véhicules traditionnels, 33% ; modèles dont les gabarits conviennent désormais à davantage d’usages, 32% ; modèles esthétiques, 19%). Le critère prix, qui n’est que peu mis en valeur de manière objective dans le prix d’achat (10%) reste un levier intéressant grâce aux facilités mises en place pour le renouvellement du parc, 30% espérant bénéficier d’avantages fiscaux en optant pour un véhicule plus vert.

 

  • A l’opposé, ceux qui privilégieraient plutôt un véhicule à moteur thermique mettent eux aussi l’argument de l’environnement en haut de leurs motivations à choisir ces véhicules, 38% estimant que les hybrides ou électriques sont également polluantes, du fait des composants rares et difficiles à recycler (cobalt, lithium) qu’ils contiennent. Ils mettent, eux aussi, leurs besoins en matière de mobilité au premier plan : manque d’autonomie des hybrides ou électriques (35%), insuffisantes pour les déplacements longs qu’ils effectuent régulièrement (23%), le critère prix se montrant également très puissant, 27% estimant qu’ils proposent des tarifs plus attractifs à l’achat aujourd’hui et 20% estimant qu’ils proposent également de meilleurs tarifs à l’entretien. On note ainsi que leur préférence n’est pas due à l’esthétisme (11%) ou au gabarit (11%) des voitures hybrides ou électriques, qui ne correspondrait pas à leurs besoins et les empêcheraient d’opter pour ces types de véhicules, signe qu’ils perçoivent les efforts des constructeurs pour répondre à leurs attentes sur ces points.

 

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