Enquête réalisée en ligne du 25 au 27 septembre 2018. Échantillon de 1 091 personnes, représentatif des Français âgés de 18 ans et plus. Méthode des quotas et redressement appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle et région de l’interviewé(e).
À la demande de l’association ASMAE, et à l’approche de l’anniversaire des 10 ans de la disparition de Sœur Emmanuelle, Harris Interactive a interrogé les Françaises et les Français sur la façon dont ils perçoivent aujourd’hui la figure et l’héritage de celle qui était surnommée « la petite sœur des pauvres ».
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Quels sont les principaux enseignements de cette enquête ?
- La protection de l’enfance vulnérable fait aujourd’hui partie des combats les plus essentiels à mener dans le monde aux yeux des Français. Non seulement cet enjeu est jugé unanimement prioritaire (95%), mais ce sont même près de 2 Français sur 3 (65%) qui le qualifient de « tout à fait prioritaire ». Soit des proportions équivalentes à un autre grand objectif, lutter contre les violences faites aux femmes (93% prioritaire, dont 62% « tout à fait »). Quand d’autres enjeux apparaissent relativement moins urgents – quoique toujours prioritaires aux yeux d’une large majorité –, comme la lutte contre les discriminations liées à la couleur de peau (79% prioritaire, dont 42% « tout à fait ») ou liées à la religion (73%, dont 35%).
- Si la protection de l’enfance vulnérable apparaît toujours comme un combat incontournable, c’est sans doute parce que les Français ont le sentiment que les droits des enfants dans le monde n’ont pas spécialement progressé depuis 10 ans. Certes, la situation est perçue comme légèrement meilleure en France, où les droits des enfants sont mieux respectés (52%) ou du moins n’ont pas régressé (33%). Dans les autres pays développés, les Français identifient plutôt un statu quo (42%) qu’une réelle amélioration (37%). Mais surtout, 10 ans après la disparition de Sœur Emmanuelle, les Français ont le sentiment que les droits des enfants dans les pays en développement ont davantage tendance à régresser (26%) qu’à s’améliorer (22%), la situation semblant se figer dans l’inertie (50%).
- Or, de façon générale, la lutte contre la pauvreté souffre d’un déficit d’incarnation aujourd’hui en France. Invitées à citer spontanément une ou plusieurs figures françaises illustrant ce combat, 53% des personnes interrogées ne parviennent pas à citer le moindre nom, quand 9% évoquent des structures (Emmaüs, Les Enfoirés, etc.) plutôt que des personnes. Ainsi, parmi les principaux visages de la lutte contre la pauvreté restitués spontanément dans cette étude, figurent principalement l’Abbé Pierre (19%) et Coluche (10%). Dans une bien moindre mesure, Sœur Emmanuelle est citée par 1% des Français. En-dehors des ces trois personnalités aujourd’hui disparues, les seules figures citées sont issues des responsables politiques (au premier rang desquels Jean-Luc Mélenchon, cité par 3% des Français) ou de personnalités du monde du spectacle.
- 10 ans après sa disparition, Sœur Emmanuelle n’est donc plus présente au premier plan des figures de la lutte contre la pauvreté spontanément présentes à l’esprit des Français, mais sa notoriété et son image se maintiennent néanmoins. 9 Français sur 10 (89%) affirment ainsi avoir déjà entendu parler d’elle, dont 71% indiquent même savoir précisément de qui il s’agit. Avec toutefois une nuance : près d’un tiers des personnes âgées de 18 à 24 ans (31%) déclarent ne jamais avoir entendu parler de Sœur Emmanuelle. Dans la mémoire collective, la « petite sœur des pauvres » a marqué par son engagement (95%), sa générosité (95%) et son effort pour sensibiliser le public à la cause des enfants défavorisés (94%). 91% la qualifient aussi de « tolérante ». Son caractère révolté (71%) et drôle (65%) constitue un autre pan de sa personnalité restitué à un niveau sensiblement moindre par les Français interrogés. De façon transversale, les femmes et les personnes les plus âgées ont davantage tendance à lui prêter chacune de ces qualités.
- Aux yeux des Français, l’action de Sœur Emmanuelle auprès des enfants défavorisés se poursuit par l’association Asmae (80% d’accord), mais est toutefois perçue en perte de vitesse depuis la disparition de sa figure de proue (81%). Pour surmonter ces difficultés, les Français appellent de leurs vœux une générosité accrue de la part des particuliers (88%) mais aussi un soutien plus fort des pouvoirs publics (82%) envers l’action initiée par Sœur Emmanuelle auprès des enfants défavorisés.
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