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Les femmes en politique, différentes des hommes ?

Etude Harris Interactive pour La Parisienne

A la demande de La Parisienne, Harris Interactive a réalisé une étude auprès des Français sur leur perception des différences entre hommes et femmes en politique : dans un contexte de forte impopularité des responsables politiques en général, les Français portent-ils un regard différent sur les femmes politiques par rapport aux hommes politiques ? Seraient-ils prêts à élire une femme à la Présidence de la République ? Et selon eux, différentes femmes exerçant actuellement des fonctions politiques pourraient-elles être de « bonnes » Présidente de la République ?

Que retenir de cette enquête ?

  • Au moins deux Français sur trois estiment que le fait qu’un responsable politique soit un homme ou une femme n’a aucune incidence sur sa capacité à mener une politique concrète (65%) ou efficace (71%), ou encore à représenter la France l’étranger (77%). Néanmoins, parmi la minorité de personnes exprimant une personne entre hommes et femmes, ces dernières sont mieux perçues que leurs homologues masculins, que ce soit pour mener une politique plus concrète (32% citent les femmes contre 3% citant les hommes), mener une politique plus efficace (25% contre 4%) ou encore représenter le mieux la France à l’étranger (17% contre 6%). Cette préférence relative envers une figure féminine est particulièrement marquée chez les femmes, mais elle est également partagée par les hommes.
  • Plus précisément, les Français attribuent aussi davantage certaines qualités aux femmes qu’aux hommes, même si une majorité absolue affirme presque toujours que le sexe biologique des responsables politiques n’a pas d’incidence. La qualité identifiée comme la plus féminine est la capacité d’écoute : 55% des Français l’attribuent principalement aux femmes, seulement 2% principalement aux hommes, quand 43% la jugent également partagée selon les sexes. Mais une majorité relative indique également que les femmes sont plus aptes que les hommes à faire preuve de réflexion avant de prendre une décision (37% contre 5%), de courage (34% contre 6%), de franchise (36% contre 4%), de sympathie (36% contre 4%), de compréhension des préoccupations des Français (38% contre 2%), d’honnêteté (37% contre 2%), de capacité à tenir ses engagements (33% contre 3%), de capacité de réforme (23% contre 8%), de crédibilité (21% contre 10%) et enfin de capacité à rassembler (17% contre 12%). Seule l’autorité apparaît comme une valeur légèrement plus masculine que féminine, puisque 23% jugent qu’il s’agit d’une qualité plus répandue chez les hommes contre 13% chez les femmes, tandis que 64% n’identifient aucune différence. À nouveau, les femmes interrogées ont davantage tendance à privilégier une figure féminine, alors que les hommes répondent plus encore que la moyenne que ce clivage n’est pas pertinent.

  • De même, les femmes sont également jugées plutôt plus compétentes que les hommes pour mener des politiques publiques dans un grand nombre de domaines, quand bien même le sentiment majoritaire reste presque toujours que le sexe biologique n’est pas déterminant. Ainsi, 58% jugent qu’une femme serait plus compétente qu’un homme pour mener la politique de la famille, alors que seulement 1% privilégient un homme, quand 41% n’émettent aucune préférence. Dans une moindre mesure, une figure féminine serait jugée a priori plus compétente dans des domaines où les femmes accèdent aujourd’hui plus fréquemment aux responsabilités politiques, et notamment ministérielles : en matière de santé (43% contre 2% pour les hommes), d’environnement (32% contre 3%), de communication et de culture (33%). Les regards sont plus partagés concernant l’économie (17% femmes contre 12% hommes) et l’emploi (21% contre 6%). En revanche, deux domaines apparaissent, en relatif, comme davantage destinés à des figures masculines : la sécurité (23% privilégiant un homme contre 14% une femme) et la politique étrangère (18% contre 9%). Notons que les femmes font systématiquement preuve d’une préférence relative envers une figure féminine plus forte que les hommes.

  • Les Français expriment donc majoritairement le sentiment qu’il n’y a pas ou peu de différences entre un responsable politique masculin ou féminin, ou quand ils considèrent qu’il y a une différence, ils l’établissent en faveur des responsables politiques de sexe féminin. Ils affirment d’ailleurs quasi unanimement (94%, dont 71% « tout à fait ») qu’ils seraient prêts à voter pour une femme à la Présidence de la République – la principale réticence provenant des sympathisants Les Républicains, dont 15% ne se déclarent pas prêts. Pour autant, les personnes interrogées portent un regard sévère sur les femmes qui occupent aujourd’hui des fonctions politiques : parmi une quinzaine de personnalités testées, aucune n’est jugée par plus d’un Français sur deux comme pouvant faire une bonne Présidente de la République. La femme identifiée comme pouvant faire la meilleure Présidente de la République est Christine Lagarde, qui recueille l’opinion de positive de 50% des Français (75% parmi les sympathisants de la Droite et du Centre). Elle est suivie par deux candidates à la primaire citoyenne organisée par le Parti socialiste en 2011 : Martine Aubry (40% jugent qu’elle ferait une bonne Présidente, dont 73% parmi les sympathisants de Gauche) et Ségolène Royal (36%, dont 59% à Gauche). 32% estiment que la maire de Paris Anne Hidalgo ferait une bonne Présidente de la République, 29% étant du même avis concernant Najat Vallaud-Belkacem, 27% pour Rama Yade, 26% pour Christiane Taubira et 24% pour Marine Le Pen. La Présidente du Front National fait néanmoins l’unanimité parmi ses sympathisants, qui sont 90% à la juger digne de l’Élysée, tandis que sa nièce Marion Maréchal-Le Pen recueille seulement 17% de jugements positifs auprès des Français, et 77% auprès des sympathisants frontistes.

  • La perception par les Français du rôle des femmes en politique soulève donc un certain paradoxe. Sur le principe, les personnes interrogées expriment des jugements a priori positifs sur l’idée d’une femme exerçant des responsabilités politiques, allant parfois jusqu’à lui attribuer des qualités intrinsèquement supérieures à celles des hommes, même si la réponse majoritaire reste bien souvent de ne pas accorder d’importance au sexe biologique. De façon projective, les Français se déclarent unanimement prêts à voter pour une femme à la présidence de la République. Mais en pratique, les femmes politiques visibles dans la société françaises font l’objet d’un regard tout aussi sévère que leurs homologues masculins, sans doute parce qu’au-delà de leur sexe féminin, elles incarnent surtout une sensibilité politique, avec ses soutiens et ses opposants. La supériorité relative attribuée aux femmes politiques dans le cadre de cette enquête traduit sans doute une attente sous-jacente plus large : le renouvellement d’un personnel politique encore majoritairement masculin, dont les figures féminines ne parviennent pas réellement aujourd’hui à convaincre davantage que les hommes politiques.

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