Etude Harris Interactive pour le Syndicat National Unitaire des Instituteurs et Professeurs des écoles et PEGC (SNUipp)
Enquête réalisée en ligne du 15 au 19 novembre 2013. Échantillon de 1497 professeurs des écoles représentatifs des enseignants en école primaire publique en France et interrogés à partir d’un fichier de contacts fourni par le SNUipp. Redressement appliqué aux variables suivantes : sexe, âge, région et niveau d’enseignement (maternelle/élémentaire).
Paris, le 3 décembre 2013 – Alors que la réforme des rythmes scolaires a été mise en place dans 4 000 communes dont Paris, Nantes et Toulouse en septembre (soit 11% des communes et 22% des élèves) et que les autres communes préparent ce changement pour la rentrée 2014, marquant ainsi un retour à la semaine de quatre jours et demi, le SNUipp a souhaité interroger les enseignants d’école primaire sur leur perception de l’école aujourd’hui et leur sentiment à l’égard de la réforme : l’école maternelle et élémentaire fonctionne-t-elle bien selon eux ? Sont-ils satisfaits des différentes dimensions qui composent leur métier et comment celles-ci ont-elles évolué à leurs yeux depuis l’élection présidentielle ? Ont-ils le sentiment que l’école primaire est une priorité du Gouvernement ? Enfin, comment perçoivent-ils la réforme des rythmes scolaires initiée par Vincent Peillon et l’action des syndicats dans le cadre de cette réforme ?
Que retenir de cette enquête ?
Une impression globale que l’école primaire fonctionne moins bien qu’avant, même si le rapport avec les élèves apporte satisfaction à la majorité des enseignants
Lorsqu’on leur demande d’évaluer le fonctionnement de l’école primaire aujourd’hui, les enseignants se montrent assez partagés : 62% estiment ainsi que l’école maternelle fonctionne bien (contre 33% « fonctionne mal ») mais seuls 41% partagent cet avis pour l’école primaire (contre 55%). Ces proportions marquent une nette dégradation par rapport à l’automne 2012 (-10 et -11 points)1.
Dans le détail, les professeurs des écoles se montrent surtout satisfaits de leurs rapports avec les élèves (93%), leurs collègues (91%) et dans une moindre mesure les parents d’élèves (81%). L’organisation de la semaine de travail et les effectifs enseignants dans leur école divisent davantage (52% et 51% « satisfaits » contre 47% et 48% « pas satisfaits ») alors que l’ensemble des autres éléments testés suscitent majoritairement l’insatisfaction : temps de travail, rapports avec la hiérarchie, nombre d’élèves par classe, conditions de travail (environ un tiers de satisfaits) et encore plus nettement : perspectives de carrière, programmes au primaire, salaire et formation continue (moins de 20% de satisfaits).
Une réforme des rythmes scolaires qui ne suscite pas le consensus dans un contexte où les enseignants n’ont pas le sentiment que l’école primaire est une priorité du Gouvernement
Seuls 29% des professeurs des écoles considèrent que l’école primaire est aujourd’hui une véritable priorité du Gouvernement de Jean-Marc Ayrault, les enseignants ayant le moins d’ancienneté (35%), les directeurs (37%) et les syndiqués (32%) étant un peu plus positifs que la moyenne sur ce point.
A l’exception des effectifs d’enseignants, ils estiment d’ailleurs plus souvent que les différents aspects de leur métier ont connu une dégradation plutôt qu’une amélioration depuis l’élection présidentielle, et en particulier l’organisation de la semaine de travail (54% « s’est dégradée »), le temps de travail des professeurs des écoles (48%) et leurs conditions de travail (46%), notamment en maternelle et dans les écoles qui ont appliqué la réforme en 2013.
Concernant la réforme des rythmes scolaires initiée par le ministre de l’éducation nationale, Vincent Peillon, seuls 6% indiquent y être favorables dans sa forme actuelle. 80% indiquent en effet souhaiter qu’une réforme des rythmes scolaires soit faite mais sous une autre forme que celle proposée par le ministre quand 14% se déclarent opposés à toute réforme des rythmes. On remarque cependant que les enseignants en élémentaire, ceux ayant le plus d’ancienneté, les directeurs et surtout ceux dont l’école a déjà mis en place cette réforme en 2013 lui sont un peu plus favorables que la moyenne.
Des syndicats d’enseignants appréciés, qui défendent de bonnes idées dans le cadre de la réforme selon une majorité d’enseignants qui ont pour autant le sentiment qu’ils sont un peu débordés par la situation
Alors que l’on observe une forme d’insatisfaction quant à la situation actuelle de l’école primaire et un manque de consensus sur la question des rythmes scolaires, les syndicats d’enseignants conservent une bonne image auprès des professeurs des écoles. 64% des répondants indiquent en effet avoir une bonne image de ces syndicats en général et 69% du SNUipp en particulier.
Près de sept sur dix estiment d’ailleurs qu’ils défendent de bonnes idées et qu’ils ne sont pas trop systématiquement dans l’opposition aux propositions du Gouvernement même si une courte majorité (52%) les jugent « débordés par la situation » et qu’ils appellent de leurs vœux un plus grand dynamisme (48%) et une meilleure unité (65%). Opinions meilleures auprès des syndiqués sans que l’on relève de clivage.
1Consultation Harris Interactive réalisée pour le SNUipp entre septembre et novembre 2012 auprès de 23 950 enseignants d’école primaire à travers des questionnaires papiers distribués par les militants dans les écoles.
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