Paris, le 21 mars,
Cette semaine a lieu l’édition 2022 de la « Global Money Week », 7 jours consacrés au thème de l’argent. L’objectif : promouvoir l’éducation financière des plus jeunes à travers une série de conférences, d’ateliers et d’événements dédiés. En France, la Fédération Française Bancaire renouvelle à cette occasion et pour la 3e fois consécutive son enquête barométrique auprès des jeunes Français âgés de 8 à 14 ans. Cette année, ceux-ci ont été interrogés après 2 ans d’une crise sanitaire qui a changé les pratiques de consommation de la population française sur de nombreux aspects. Il faut aussi noter que les réponses ont été recueillies dans un contexte très particulier, immédiatement après le début de la guerre en Ukraine.
Que retenir de cette enquête ?
Les comportements d’achats des enfants se digitalisent davantage…
D’après de nombreux indicateurs, acheter sur Internet est désormais entré dans les mœurs d’une large part de la population française. Une évolution que l’on peut attribuer notamment à la crise sanitaire et son effet « catalyseur » sur les nouvelles pratiques de consommation. Interrogeant les jeunes Français âgés de 8 à 14 ans, entre l’enfance et le début de l’adolescence, notre enquête suggère que l’achat en ligne intervient de plus en plus souvent à l’âge des premiers achats. Ainsi, 57% des enfants de 8 à 14 ans déclarent avoir déjà acheté quelque chose sur Internet, une proportion nettement plus élevée que l’an dernier à la même période (+6 points).
Par ailleurs, les enfants se montrent plus sensibles qu’auparavant à l’impact du web sur leurs envies de consommation. Les publicités vues sur le web semblent les toucher aujourd’hui davantage (63%, +8 points par rapport à l’an dernier), ce qui peut s’expliquer par leur plus grande présence sur Internet.
Aussi, familiarisées avec le web dès leur plus jeune âge, ces générations semblent relativement aguerries aux tentatives d’arnaques qui peuvent s’y rencontrer. Rares sont ceux qui indiquent s’être fait escroquer, alors qu’ils sont nombreux à affirmer avoir déjà rencontré des situations douteuses en ligne : environ 1/3 aurait déjà reçu un message d’arnaque sur un réseau social, et parmi ceux qui ont déjà fait des achats en ligne, 4 sur 10 indiquent être déjà tombé sur des tentatives d’arnaques alors qu’ils achetaient un produit.
…sans nécessairement se faire plus précoces qu’auparavant
Si les achats en ligne semblent s’intensifier, ils n’en deviennent pas pour autant plus précoces. Comme les années précédentes, les enfants situent en moyenne leur premier achat personnel (avec leur propre argent) à l’âge de 9 ans, et leur premier achat en ligne (avec ou sans autorisation d’un adulte) à 10 ans ½. Et quand on leur demande à partir de quel âge on peut effectuer un achat seul sur Internet, leurs réponses restent similaires à celles des années précédentes : ils estiment en moyenne qu’on peut le faire à 16 ans, tandis que pour plus de la moitié (52%), il faut attendre 18 ans.
En ligne ou en magasin, les enfants rapportent cette année faire un peu plus de 2 achats par mois en moyenne. Une fréquence en légère augmentation par rapport à la mesure de 2021, probablement affaiblie par la crise et la succession des restrictions sanitaires.
La fréquence des achats ne semble donc pas évoluer de manière significative chez les enfants, de même que leur perception de la valeur monétaire. En effet, selon eux, un produit « qui ne coûte pas cher » vaut en moyenne 11 €, contre 83 € en moyenne pour un produit « qui coûte cher » : des ordres de grandeur proches de ceux des années précédentes.
Les pratiques d’économie circulaire imprègnent les habitudes des Français dès le plus jeune âge
Qu’il s’agisse d’un objet qui n’est plus adapté à leur âge ou tout simplement d’une chose qui ne leur plaît plus, les enfants préfèrent le plus souvent lui donner une seconde vie plutôt que le garder ou le jeter. Avec un net penchant pour la vente par rapport au don : ainsi, 48% des enfants préféreraient vendre un objet qui ne leur plaît plus, quand 26% préféreraient plutôt le donner à quelqu’un d’autre. Pour ce qui est d’un objet qui n’est plus de leur âge, ce penchant s’avère moins net (45% préférant la vente et 33% le don).
Dans les faits, 55% des enfants de 8 à 14 ans indiquent avoir déjà vendu un produit via Internet, dont 13% sans l’aide de leurs parents. Si cette pratique paraît plus courante chez les jeunes adolescents (60%) que chez les enfants de moins de 13 ans, elle s’avère néanmoins majoritaire sur les 3 tranches d’âge.
Adeptes de la revente, les jeunes Français ne rechignent pas à acheter pour eux-mêmes des objets de seconde main : 68% d’entre eux indiquent qu’ils pourraient acheter un produit d’occasion plutôt que neuf pour économiser de l’argent. Et plus d’1/3 indiquent utiliser des sites de revente d’occasion comme Vinted ou Leboncoin. Ainsi, qu’il s’agisse d’achat d’occasion ou de revente, les Français semblent se familiariser relativement tôt avec les pratiques d’économie circulaire, facilitées par la digitalisation des transactions d’une manière générale.