Etude réalisée en ligne en deux volets du 07 au 24 octobre 2022. Échantillon de 620 enfants âgés de 6 à 11 ans, représentatifs de cette population. Échantillon de 404 parents d’enfants de 6 à 11 ans, issus d’un échantillon représentatif de la population française. Méthode des quotas et redressement appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle et région de l’interviewé(e).
Paris, le 4 janvier,
Dans le contexte d’une sortie progressive de l’épidémie de Covid-19, comment les enfants âgés de 6 à 11 ans ainsi que leurs parents, perçoivent-ils les toilettes de leur école ? Observons-nous une évolution sur leur utilisation ? Comment a évolué la perception de la propreté de ces lieux ?
Après une deuxième étude réalisée en 2020, Harpic et Essity a une nouvelle fois sollicité Harris Interactive pour réaliser, en deux volets distincts, une étude sur les nombreux enjeux des toilettes à l’école à l’occasion de la journée mondiale des toilettes, le 19 novembre 2022.
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Quels sont les principaux enseignements de cette enquête ?
Se retenir, une habitude ancrée chez les enfants et dont les parents sont conscients
- Depuis 2019, les toilettes à l’école demeurent un sujet d’inquiétude pour les parents : 68% déclarent que ce sujet les préoccupe. Par ailleurs, l’idée que ce sujet n’est pas important recule dans l’opinion de 6 points par rapport à 2019. Si l’école est vue comme prenant en charge et abordant le sujet (59%), la marge de progression est réelle aux yeux des parents.
- Et pour cause, aller aux toilettes reste difficile pour les enfants : si 92% des enfants déclarent aller aux toilettes lors de leur journée d’école, seuls 42% indiquent y aller dès qu’ils ont en envie.
- Ainsi, s’ils vont aux toilettes lors de la journée scolaire, les enfants disent surtout se retenir fréquemment. 81% des enfants indiquent se retenir au moins de temps en temps d’aller aux toilettes au cours de leur journée d’école (25% « oui, souvent »). Ce comportement est davantage présent chez les enfants plus âgés : 86% des enfants de 10-11 ans indiquent se retenir au moins de temps en temps contre 74% des ceux âgés de 6-7 ans. Les parents également font part du problème mais ont tendance à le minimiser : 70% des parents pensent que leur enfant se retient d’aller aux toilettes à l’école, un chiffre en baisse de 5 points depuis 2019.
- Et, à l’image des précédentes vagues d’enquête, enfants et parents sont conscients des effets néfastes que le fait de se retenir peut générer. Pour les enfants, se retenir a avant tout des conséquences physiques : 63% disent que c’est difficile de se retenir et 60% que cela fait mal au ventre. En plus de ces conséquences physiques, cela empêche plus d’une majorité d’entre eux de se concentrer sur leur travail (58%). Les parents, dont les enfants leur expliquent qu’ils retiennent à l’école, se rendent très majoritairement compte des effets négatifs sur la santé de leur enfant : 75% déclarent que leur enfant s’est déjà plaint d’avoir mal au ventre du fait de s’être retenu, 62% que leur enfant leur a dit que c’était difficile de se retenir et 61% qu’ils ont eu du mal à se concentrer sur leur travail.
Des pratiques qui témoignent d’une appréhension, en particulier à cause du manque d’hygiène
- La propension des enfants à se retenir s’explique par de nombreux facteurs à la fois pour les enfants et les parents. Néanmoins, le manque d’hygiène des toilettes de l’école reste la première raison. Si, cette année, les toilettes sont perçues par les enfants comme un peu plus fonctionnelles que les années passées, les enfants voient toujours les toilettes de l’école comme un lieu sale : 82% précisent que les enfants ne tirent pas toujours les chasses d’eau, 61% que ça sent mauvais et 50% que c’est souvent sale. Cette perception des toilettes se retrouve parmi les parents. Ces derniers remontent aussi, en premier lieu, ces préoccupation hygiéniques : 66% des parents indiquent que leur enfant leur a remonté des problèmes d’hygiène.
- En plus de ces soucis de propreté, les enfants disent rencontrer des dysfonctionnements matériels, 60% des parents indiquant que leur enfant leur a remonté des problèmes de dysfonctionnements malgré une amélioration depuis 2019 (- 3 points). En parallèle, les problèmes de sécurité, d’intimité ou de temps pour aller aux toilettes sont un peu moins rencontrés, bien que toujours importants.
- Et si les enjeux liés à la gêne d’évoquer les toilettes ou de les partager comme un lieu de vie avec ses camarades existe, pour les enfants le manque d’hygiène est identifié comme la plus grande difficulté pour se rendre aux toilettes. Les enfants indiquent que leur principal dérangement dans les toilettes à l’école est causé par les autres enfants qui ne tirent pas la chasse (55%) ou qui ne visent pas la cuvette et salissent les toilettes. Plus que les incivilités ou les comportements de jeux des autres enfants, les questions d’hygiène et de propreté apparaissent comme des raisons majeures pour lesquelles les enfants ne se sentent pas bien aux toilettes, voire se retiennent.
Communication, prévention et hygiène, les clés pour favoriser l’accès des enfants aux toilettes
- Si ce manque de propreté peut trouver ses sources dans les problèmes fonctionnels cités par les enfants (portes qui ferment mal, manque de papier toilette, etc.), il peut aussi s’expliquer par le flou qui entoure parfois l’utilisation des toilettes. En effet, si les enfants savent comment utiliser les toilettes à la maison (95%), l’utilisation de toilettes à l’école peut être moins évidente, 73% des enfants déclarant avoir reçu des règles pour bien utiliser les toilettes et les maintenir propres à l’école, 16% indiquant que non et 11% ne s’en souvenant pas. Les parents partagent ce constat en demi-teinte : 60% estiment que les élèves ont reçu des informations sur les règles d’usage des toilettes dans l’école de leur enfant et 58% des règles d’hygiène des toilettes, une proportion majoritaire mais qui laisse la place à des possibles améliorations. Ils sont d’ailleurs minoritaires à affirmer que leurs enfants ont été informés des risques qu’il y a à se retenir d’aller aux toilettes.
- L’enjeu de communication et d’établissement de règles claires et partagées par tous les enfants fait écho à une forme de tabou relevé notamment par les enfants à l’égard des toilettes. Gênés pour demander d’y aller (54%), et pas toujours autorisés à s’y rendre spontanément (43% seulement), ils sont nombreux à témoigner de difficultés à parler des problèmes qu’ils rencontrent dans les toilettes (48%, dans la lignée des observations réalisées dans les années précédentes). Une difficulté à communiquer qui n’est pas toujours identifiée en tant que telle par les parents, 75% d’entre eux indiquant que leurs enfants leur enfant leur partagent facilement les problèmes avec les toilettes à l’école.
- Ainsi, pour faciliter l’accès aux toilettes, mieux expliquer les règles d’usage et d’hygiène constitue un levier majeur pour les enfants, dans la mesure où cette prévention permettrait de garantir une plus grande propreté. Ce constat est partagé par les parents : selon eux, une bonne hygiène des toilettes reste le principal levier pour que les enfants se rendent plus facilement aux toilettes à l’école (87%.). Ils soutiennent également un rôle plus important des établissements scolaires, qu’ils incitent à faire davantage de prévention auprès des enfants et des personnels, et pourquoi pas autorisant plus systématiquement les enfants à se rendre aux toilettes dès qu’ils en ont envie.
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