L’écriture inclusive

La population française connaît-elle l'écriture inclusive ? Quelle opinion en a-t-elle ? - Etude pour Mots-Clés

Enquête réalisée en ligne les 11 et 12 octobre 2017. Échantillon de 1000 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. Méthode des quotas et redressement appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle et région de l’interviewé(e).

Principaux enseignements

  • Le sujet s’étant installé dans le débat public depuis quelques semaines, 41% des personnes interrogées déclarent avoir déjà entendu parler de l’écriture inclusive et plus particulièrement les hommes (45%) et les profils les plus diplômés (55%). Cette notoriété apparente ne doit pas pour autant masquer un manque de connaissance approfondie : seules 12% déclarent savoir précisément de quoi il s’agit.

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  • L’écriture inclusive, définie ici comme la volonté d’utiliser le genre féminin autant que le genre masculin à l’écrit, via notamment la féminisation des noms de métiers et l’usage du féminin et du masculin plutôt que du masculin générique, séduit la majorité des personnes interrogées : 75% s’y montrent favorables, dont 24% très favorables. Les femmes et les personnes les moins diplômées se disent légèrement plus en sa faveur (respectivement 79% et 83%).Rappelons toutefois que l’échantillon a été sollicité sur des principes de l’écriture inclusive en général, et non sur l’usage du point milieu en particulier. Aucune catégorie de population ne se déclare majoritairement opposée à l’écriture inclusive. On remarque néanmoins une corrélation entre le degré de connaissance déclaré et l’opinion sur l’écriture inclusive : plus les personnes interrogées se disent renseignées sur le sujet et moins elles s’y montrent favorables.Les personnes affirmant savoir précisément ce qu’est l’écriture inclusive s’y montrent opposées à hauteur de 47% (contre 25% en moyenne dans la population).

 

  • Les personnes interrogées établissent peu de distinction entre les différents aspects de l’écriture inclusive et se montrent aussi favorables à la féminisation des noms de métiers (84%), qu’à l’utilisation du féminin et du masculin plutôt que du masculin générique (81%), les mêmes catégories (femmes, personnes peu diplômées) se montrant davantage en faveur.Chez les personnes qui se disent opposées à cette écriture, 46% se déclarent tout de même favorables à la féminisation des noms de métiers, et 42% à l’utilisation du féminin et du masculin.

 

  • En menant l’expérience, on constate que les formulations inclusives ou épicènes permettent de donner jusqu’à deux fois plus de place aux femmes dans les représentations spontanées.Avant d’être interrogées sur l’écriture inclusive, les personnes ayant répondu ont été invitées à citer des personnalités, de façon totalement ouverte. Chaque tiers de l’échantillon était exposé à une formulation différente : l’une genrée, le masculin l’emportant sur le féminin ; l’une inclusive, mentionnant à la fois le féminin et le masculin ; la dernière épicène, utilisant la périphrase (« des personnes qui… »).Dans chacun des cas, les personnes ayant été exposées aux énoncés genrés, tels que « citez deux présentateurs du journal télévisé » ou « citez deux champions olympiques » ont davantage cité uniquement des hommes, tandis que les personnes ayant vu les autres formulations ont systématiquement mentionné davantage de personnalités des deux sexes, voire uniquement des femmes.

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Le rapport

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