Enquête réalisée en ligne le dimanche 23 avril 2017 en journée. Échantillon de 7 191 inscrits sur les listes électorales, issus d’un échantillon représentatif de 7830 Français âgés de 18 ans et plus. Méthode des quotas et redressement appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle et région de l’interviewé(e).
Dans le cadre du premier tour de l’élection présidentielle, Harris Interactive a réalisé ce dimanche 23 avril une enquête auprès des électeurs et des abstentionnistes afin de comprendre ce qui a motivé leur comportement. Pour La Croix, Harris Interactive a analysé le vote au regard de l’appartenance et de la pratique religieuses.
Que retenir de cette enquête ?

- La moitié des personnes se définissant comme catholiques et s’étant exprimées lors du premier tour de l’élection présidentielle indique avoir voté, soit pour François Fillon (26%, bien plus que les votants dans leur ensemble), soit pour Emmanuel Macron (25%, un score sensiblement équivalent à celui obtenu auprès de l’ensemble des votants). 22% déclarent avoir voté pour Marine Le Pen. Ils sont nettement moins nombreux à avoir voté en faveur de Jean-Luc Mélenchon (13%) et de Benoît Hamon (6%). Enfin, 5% d’entre eux ont porté leur choix sur Nicolas Dupont-Aignan. Comme en 2012, le vote catholique pour ce premier tour de l’élection présidentielle de 2017 est donc marqué à droite (54% si l’on additionne les scores des trois principaux candidats de la « droite » au sens large). On note toutefois que davantage de catholiques avaient choisi Nicolas Sarkozy en 2012 (33% des voix au premier tour auprès des catholiques), contre 26% pour François Fillon aujourd’hui.
- Chez les personnes qui indiquent ne pas avoir de religion, c’est Jean-Luc Mélenchon qui arrive « en tête » avec 30% des suffrages exprimés, réalisant là aussi auprès de cette population un score nettement supérieur à son résultat de 2012 (19%), suivi par Emmanuel Macron avec 24% des voix, puis par Marine Le Pen à 19%, tandis que François Fillon ne recueille que 8% des suffrages exprimés.
- Comme en 2012, le vote des catholiques pratiquants « réguliers » (se rendant à la messe au moins une fois par mois) est davantage accentué à Droite. Ainsi, François Fillon rassemble 44% des suffrages, Nicolas Dupont-Aignan 7%. Parmi cette catégorie de population, les deux qualifiés pour le second tour réalisent tous deux des scores moins élevés que le reste de la population : Emmanuel Macron et Marine Le Pen y recueillent chacun 16% des voix. Jean-Luc Mélenchon améliore de façon assez nette son résultat par rapport à 2012 (9% contre 3% en 2012). Benoît Hamon réalise lui des scores similaires entre catholiques réguliers et occasionnels à 5%.
- Notons le score élevé de Marine Le Pen parmi les catholiques pratiquants « occasionnels » (24%), se rendant à la messe moins d’une fois par mois : ces derniers votent beaucoup moins que les catholiques pratiquants réguliers pour François Fillon (26% contre 44%) et un peu plus pour Emmanuel Macron (25% contre 16%). Enfin, les catholiques pratiquants occasionnels expriment un vote un peu plus important en faveur du candidat de la France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon. Quant aux catholiques non pratiquants, ils se distinguent par un vote prononcé en faveur d’Emmanuel Macron (30%), suivi de Marine Le Pen, à 20%.

- A l’issue de cette élection, les catholiques expriment avoir voté d’une façon très similaire à celle de l’ensemble de la population : les thèmes les plus importants dans leur choix de vote sont aussi l’emploi (44%), la lutte contre le terrorisme (41%), l’immigration (37%) et le pouvoir d’achat (30%). Les motivations du vote catholique se rapprochent ainsi de celles de l’ensemble des Français, peu de différences de niveau apparaissant également sur les autres thématiques testées. Notons néanmoins que les électeurs catholiques pratiquants réguliers mentionnent avoir accordé plus d’importance que la population globale aux questions de la lutte contre les déficits et la dette publique (31% contre 19%) ainsi que la politique étrangère de la France (21% contre 13%) soit des thèmes chers au candidat François Fillon (qui obtient, pour rappel, 44% des suffrages auprès de cette population).
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