Moins d’un an avant l’élection présidentielle de 2017, les Français appellent de leurs vœux un profond renouvellement de la vie politique : environ 9 personnes sur 10 estiment en effet nécessaire de la renouveler que ce soit au niveau de l’exécutif, du Parlement ou des institutions européennes [voir notre sondage Harris Interactive / Nous Citoyens ].
Dans ce contexte, Marianne a sollicité Harris Interactive pour réaliser une enquête d’opinion auprès des Français, pour comprendre quels candidats les Français souhaitent voir se présenter à l’élection présidentielle de 2017. Dans quelle mesure aspirent-ils à un renouvellement de la classe politique ? Quels sont les candidats de 2012 dont l’on souhaite le plus qu’ils se présentent à nouveau en 2017 ? Parmi différentes « nouvelles candidatures » envisageables, quelles sont celles qui sont accueillies le plus favorablement par les Français ?
Et 84% des Français n’accueillent pas favorablement l’hypothèse d’une reconduction de la configuration du second tour de 2012 (François Hollande contre Nicolas Sarkozy) pour 2017.
même si les candidatures de Nicolas Hulot (35%), d’Emmanuel Macron (32%) et surtout d’Alain Juppé (43%) sont les plus souhaitées pour 2017.
mais ceux-ci restent néanmoins les candidats privilégiés par les sympathisants de leur formation politique respective (PS et LR).
Dans une moindre mesure, François Bayrou et Jean-Luc Mélenchon sont souhaités en 2017 par un peu plus de 3 Français sur 10.Ici encore, leur candidature est davantage préférée par les sympathisants de leurs formations politiques respectives, puisque 87% des sympathisants du Modem souhaitent une candidature de leur chef de file, 89% de ceux du Front de Gauche concernant la candidature de Jean-Luc Mélenchon.Le constat est plus mitigé quant aux candidatures des autres personnalités politiques.
Nicolas Sarkozy, dont la candidature est souhaitée par un quart des Français, est certes davantage attendu par les sympathisants Les Républicains, mais sans susciter pour autant un véritable consensus (69% le souhaitent, 30% s’y opposent). Ce schéma se répète à propos de François Hollande: si seuls 14% des Français indiquent souhaiter qu’il soit candidat en 2017, un sympathisant PS sur deux seulement y est favorable.Parmi les autres candidats de 2012, Nicolas Dupont-Aignan (23%), Nathalie Arthaud (14%) et Philippe Poutou (13%) restent relativement peu « attendus » par les Français. Au final, plus d’un quart des Français souhaite qu’aucun des candidats de 2012 ne se représente pour l’élection présidentielle à venir.
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Plus précisément, 7 Français sur 10 déclarent ne pas souhaiter que Nicolas Sarkozy se présente à l’élection présidentielle de 2017, 8 sur 10 à propos d’une candidature de François Hollande.Cette attitude est nette, y compris auprès de leur électorat de 1er tour en 2012: 40% des électeurs au premier tour de Nicolas Sarkozy ne souhaitent pas qu’il soit candidat en 2017, et 64% des électeurs de François Hollande expriment le même rejet.Cependant, parmi ces anciens électeurs marquant une désaffection pour 2017 à l’égard de « leur » candidat de 2012, on observe que ce sont davantage les électeurs ne déclarant pas de préférence partisane qui affirment le plus ne pas souhaiter que François Hollande ou Nicolas Sarkozy soient candidats en 2017 (respectivement 78% et 56%).
84% déclarent ne pas souhaiter que François Hollande et Nicolas Sarkozy soient confrontés l’un à l’autre au 2nd tour, seulement 12% souhaitent qu’ils le soient et 4% ne se prononcent pas. Ce duel est jugé particulièrement peu souhaitable parmi les sympathisants du Front de Gauche (90% de « non »), mais aussi auprès de ceux du Modem (94%) ou encore de l’UDI (93%).
Mais, parmi les différents « nouveaux candidats » envisageables à la présidentielle 2017, aucun ne suscite non plus un consensus.Trois candidatures sont davantage souhaitées : celles d’Alain Juppé, de Nicolas Hulot et d’Emmanuel Macron.43% des Français indiquent souhaiter une candidature du Maire de Bordeaux, et cet agrément dépasse le clivage gauche / droite, car si sa candidature est davantage souhaitée parmi les sympathisants de la droite et du centre (63%), elle l’est de manière nette chez les sympathisants PS (55%).
La candidature d’Emmanuel Macron (souhaitée par 32% des Français) dépasse elle aussi les clivages traditionnels : elle est même davantage souhaitée par les sympathisants de la droite et du centre (48%) que par ceux du PS (40%). Nicolas Hulot, attendu par plus d’un tiers des Français (35%), l’est bien plus encore chez les partisans d’Europe Ecologie les Verts (80%). Ensuite, un peu plus d’un quart des Français déclarent souhaiter une candidature de Bruno Le Maire (28%) et 26% indiquent souhaiter qu’Arnaud Montebourg soit candidat (40% à Gauche).
Les candidatures de Marion Maréchal-Le Pen et du Premier ministre actuel Manuel Valls restent cependant plus marginalement souhaitées par l’ensemble des Français (respectivement 23% et 19%), mais le sont davantage auprès des sympathisants de leur formation politique : 71% des sympathisants FN souhaitent une candidature de Marion Maréchal-Le Pen, et 41% des sympathisants PS attendent une candidature de Manuel Valls, également souhaité par un peu plus d’un quart des partisans du Modem (27%).Cependant, signalons que près de 2 Français sur 10 (19%) indiquent souhaiter qu’aucune de ces personnalités ne se présente en 2017. Et rappelons que le fait de souhaiter voir une personnalité candidate est ici émis « dans l’absolu », sans forcément désavouer les autres candidats potentiels pour une même formation politique.
Toutefois, cette préférence envers le maire de Bordeaux est notamment portée par les sympathisants de gauche (82%), tandis qu’au contraire, les sympathisants LR sont davantage à préférer une candidature de Nicolas Sarkozy (51%, contre 47% à Alain Juppé). De même, Bruno le Maire est aussi préféré par l’ensemble des Français que Nicolas Sarkozy (56% contre 31%). Mais l’ancien Président de la République est privilégié par une majorité de sympathisants de sa formation politique (59% parmi les sympathisants LR). Au final, dans ces deux hypothèses, Nicolas Sarkozy est préféré dans tous les cas par seulement 19% des Français, mais par 42% des sympathisants LR.
plus d’1 personne sur 2 (53%) déclare préférer le chef de gouvernement au Président de la République. Cependant, comme l’était Nicolas Sarkozy, François Hollande est davantage soutenu par les sympathisants de sa formation politique : plus d’un sympathisant PS sur deux (53%) préfère sa candidature à celle de Manuel Valls (42%). Tandis que le Premier ministre constitue une option nettement privilégiée par les sympathisants de droite et du centre (71%).De même, 6 Français sur 10 déclarent souhaiter préférer la candidature du Ministre de l’Économie à celle de François Hollande. Souhaitant se positionner en dehors du clivage gauche-droite, Emmanuel Macron recueille la préférence quasi-unanime des sympathisants de la droite et du centre (84%), alors que François Hollande reste l’option privilégiée par les sympathisants PS (55%).Si les Français ont davantage tendance à choisir la personnalité opposée à François Hollande (46% le font dans les deux cas), le Président de la République reste la solution privilégiée par les sympathisants socialistes : ces derniers sont 41% à lui accorder systématiquement leur préférence, quel que soit son vis-à-vis.