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Le regard des Français et des jeunes sur « l’égalité des chances »

Etude Harris Interactive pour l’émission « Place aux idées »

Paris, le 27 Février 2014 – L’institut Montaigne et Tilder proposent un grand débat sur une question sociétale au sein de leur émission « Place aux idées ». Celle-ci est diffusée sur la chaine parlementaire (LCP-AN), faisant notamment intervenir des jeunes âgés de moins de 30 ans présents sur le plateau pour donner leur avis sur la thématique de l’émission.
Dans l’optique de l’émission enregistrée le 25 février 2013, Harris Interactive a réalisé une enquête auprès d’un échantillon représentatif de Français afin d’interroger le regard qu’ils portent sur « l’égalité des chances » : comment les Français définissent-ils « l’égalité des chances » ? Aujourd’hui, jugent-ils que les jeunes français sont égaux entre eux dans un certain nombre de domaines (l’accès au logement, à l’emploi, à la santé, à la culture …) ? Quel impact les Français attribuent-ils aux politiques publiques élaborées en direction des jeunes ces dix dernières années ? Enfin, les Français établissent-ils un lien entre certaines caractéristiques sociales et des inégalités entre les jeunes ?

Que retenir de cette enquête ?

  • Pour décrire spontanément ce qu’ils entendent par « égalité des chances », les Français utilisent principalement les termes « éducation », « école » ou encore « travail » : la question éducative est donc structurante dans leurs représentations, réduisant le périmètre de « l’égalité des chances » à un moment précis de la vie. Plus spécifiquement, les personnes âgées de moins de 30 ans emploient davantage le mot « discrimination » que la moyenne des Français : davantage que leurs aînés, les jeunes semblent définir « l’égalité des chances » par la négative, soit l’absence de discriminations.

  • Aux yeux des Français, deux inégalités centrales divisent les jeunes dans la société française aujourd’hui : la question de l’accès au logement et celle de l’accès au premier emploi. Il s’agit là des deux dimensions essentielles à la vie de tous les jours. Moins d’un Français sur quatre (respectivement 23% et 22%) considèrent ainsi que les jeunes sont égaux entre eux dans ces deux domaines – et les jeunes eux-mêmes portent un regard encore plus négatif que la moyenne (seulement 17% et 18%). De même, seuls 42% des Français jugent les jeunes égaux en ce qui concerne l’accès à la culture. En revanche, la majorité des Français considèrent que les jeunes sont égaux entre eux en ce qui concerne l’accès au transport (59%). Les avis sont plus partagés concernant l’accès à l’éducation (50% jugent les jeunes égaux, contre 47% d’un avis contraire) et l’accès à la santé (48% contre 49%). De façon transversale, notons que les sympathisants de Droite portent un regard plus positif sur l’égalité existant aujourd’hui entre les jeunes, quand les sympathisants de Gauche sont plus nombreux à désigner des inégalités.
  • Parmi différentes politiques publiques menées en direction des jeunes au cours des dernières années, le remboursement de la contraception pour les jeunes femmes âgées de 15 à 18 ans et l’accès gratuit aux musées sont des mesures auxquelles deux Français sur trois (65%) associent un impact positif sur la situation des jeunes en France. Dans une moindre mesure, 58% des personnes interrogées associent « le permis de conduire à 1 euro par jour » à une amélioration de la situation des jeunes. En revanche, « l’éducation prioritaire » dans les zones défavorisées (50%), le Service Civique (49%), les « Emplois d’avenir » (39%) et les « contrats de génération » (38%) ne sont pas perçues positivement par plus d’un Français sur deux. Ainsi, les politiques publiques associées à un objectif tangible et précis (contraception, culture, permis de conduire) sont perçues plus positivement que les politiques plus générales en faveur de l’emploi des jeunes, dont les tenants et aboutissants sont sans doute plus difficiles à appréhender de la part des Français. Notons également que les personnes âgées de moins de 30 ans sont moins nombreuses que la moyenne à estimer que ces différentes politiques ont amélioré la situation des jeunes.
  • Aux yeux des Français, plusieurs déterminants sociaux constituent des sources importantes d’inégalités entre les jeunes : 84% estiment que l’éducation reçue par ses parents constitue une cause d’inégalité importante, 78% pour le niveau de revenus des parents, 73% concernant l’endroit où l’on a grandi, 64% pour la nationalité des parents, 64% également pour le niveau de diplôme des parents, ou encore 63% concernant l’enseignement reçu à l’école. Ces variables sociales apparaissent davantage comme des causes d’inégalités que des dimensions innées : par contraste, seulement 56% des Français identifient les qualités ou défauts naturels des individus comme une cause importante d’inégalité. Ce dernier point fait l’objet d’un net clivage politique, puisque les différences naturelles sont jugées plus importantes par les sympathisants de Droite (63%), et moins importantes par les sympathisants de Gauche (48%) – qui insistent davantage sur les déterminants sociaux.

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