Le regard des Français et des Allemands sur les relations franco-allemandes et les politiques énergétiques des deux pays
Sondage Harris Interactive pour La Fondation Genshagen et l’Institut Montaigne
Enquête réalisée par téléphone,
- En France du 25 au 29 septembre auprès d’un échantillon de 1006 individus représentatifs de la population française âgée de 18 ans et plus,
- En Allemagne du 22 septembre au 4 octobre, auprès d’un échantillon de 1000 individus représentatifs de la population allemande âgée de 18 ans et plus.
- Méthode des quotas et redressement appliquée aux variables suivantes : sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle et région de l’interviewé(e).
Paris, le 8 novembre 2012 – A la demande de la Fondation Genshagen et de l’Institut Montaigne et dans le cadre de la préparation du 3ème Forum de Genshagen pour le dialogue franco-allemand « Croissance durable, compétitivité, solidarité : quelle stratégie énergétique pour l’Europe ? », Harris Interactive a interrogé deux échantillons représentatifs de Français et d’Allemands afin de mettre au jour leur perception des relations franco-allemandes ainsi que leur appréciation des politiques énergétiques des deux pays.
Cette enquête s’inscrit dans la continuité d’une précédente mesure réalisée en septembre 2011 qui avait pour thèmes les relations franco-allemandes et l’intégration. Depuis cette date, la France a élu un nouveau Président de la République et s’est dotée d’un gouvernement d’alternance incluant des ministres écologistes. Ce gouvernement, qui a organisé une conférence environnementale dès septembre, a affirmé sa volonté de réduire la part du nucléaire dans le mix énergétique français, sans renoncer à la primauté de cette source d’énergie. L’Allemagne a, quant à elle, connu des élections régionales qui ont fragilisé la coalition dirigée par la chancelière Angela Merkel, et s’est engagée dans une transition énergétique assez radicale dont le but est l’abandon complet du nucléaire d’ici 2022 ainsi que la forte réduction des émissions de gaz à effet de serre du pays.
Au niveau européen, la crise économique et financière a mis en exergue les différences de vues sur le rôle de l’Europe en matière de soutien aux pays-membres, François Hollande et Angela Merkel défendant des positions parfois difficilement conciliables. Et le nouveau traité budgétaire européen, dont l’entrée en vigueur est prévue pour le 1er janvier 2013 et déjà approuvé par le Bundestag et le Bundesrat en juin dernier, suscite des réactions contrastées dans l’hexagone. Dans ce contexte parfois tendu, comment les Français et les Allemands perçoivent-ils les relations entre les deux pays et que nous apprennent leurs regards croisés sur le rôle de l’Europe en matière économique et énergétique ?
Que retenir de cette enquête ?
- Soulignons en premier lieu que si des différences de niveaux sont parfois observables, les réponses données par les Français et celles données par les Allemands convergent sur un grand nombre de points.
- Comme en 2011, les Français et les Allemands perçoivent leurs deux pays comme partenaires privilégiés au sein de l’Union européenne. Cependant, les deux populations préjugent d’une dégradation des relations entre les deux pays au cours des douze derniers mois (les Français de manière plus prononcée que les Allemands) et accordent à ces relations une importance un peu moindre pour l’avenir de l’Union Européenne. En dépit de ces évolutions à la baisse, les jugements demeurent globalement positifs, qu’ils sanctionnent la qualité de ces relations ou leur degré d’importance, signe que le couple franco-allemand demeure aux yeux des deux nations un moteur de l’Europe.
- En France comme en Allemagne, les populations rencontrent une difficulté à trancher les prérogatives des Etats et de l’UE : un tiers souhaitant le renforcement des pouvoirs de l’UE, un tiers au contraire leur limitation, le dernier tiers optant pour le statu quo. Et si le principe d’un contrôle européen des politiques budgétaires et économiques est accepté par une majorité relative dans les deux pays, notons l’existence en France d’une large frange de la population – soutenant les partis aux extrémités de l’échelle politique – refusant cet encadrement et souhaitant voir les pouvoirs de l’Europe décroître.
- En matière énergétique, les Allemands se déclarent plus satisfaits de la politique menée par leur pays que les Français. Les premiers soutiennent en effet très largement la décision de leurs dirigeants d’abandonner le nucléaire tandis que les seconds se montrent plus ambivalents, approuvant la décision du gouvernement français de conserver le nucléaire mais étant également une courte majorité à estimer positive la décision allemande d’abandonner l’énergie nucléaire à l’orée 2022.
- Les Français et les Allemands estiment que c’est avant tout le coût de l’énergie qui doit guider les politiques énergétiques. Les Allemands mettent ensuite davantage l’accent sur la protection de l’environnement et la garantie des approvisionnements, tandis que les Français insistent plus sur la sûreté des installations de production, ces réponses découlant sans doute en partie des positions différentes des deux pays sur l’énergie nucléaire. De ce fait, les Français sont plus nombreux à conditionner la transition énergétique à la maîtrise des prix de l’énergie, quand un tiers des Allemands, plus soucieux des conséquences environnementales, en font une priorité absolue quel que soit l’impact sur les prix.
- Notons enfin que sur la question énergétique, les Allemands apparaissent un peu moins favorables que les Français à une concertation au niveau européen. Alors qu’ils apparaissaient plus favorables à une intégration européenne concernant les politiques économiques et budgétaires, ils semblent considérer que les politiques ayant trait au mix énergétique des pays sont et doivent rester du ressort national.
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