« Enquête réalisée en ligne du 27 au 29 juin 2017. Échantillon de 1015 personnes, représentatif des Français âgés de 18 ans et plus. Méthode des quotas et redressement appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle et région de l’interviewé(e). »
« Depuis l’automne 2016, LCP a sollicité Harris Interactive pour interroger chaque mois les Français afin de cerner leurs opinions vis-à-vis de l’actualité politique, et ce sur différentes thématiques. Réalisée 10 jours après le second tour des élections législatives et la nomination du nouveau gouvernement, cette étude a vocation à mieux comprendre la perception que les Français ont d’Édouard Philippe, le Premier ministre d’Emmanuel Macron : Quel regard portent-ils sur sa personne et ses compétences ? Comment jugent-ils son action future au sein du gouvernement ? »
Que retenir de cette enquête ?
Édouard Philippe : un homme « jeune », « sérieux » et « compétent » pour une majorité des Français
- Lorsqu’on leur demande de s’exprimer spontanément sur l’idée qu’ils se font du Premier ministre, les Français mettent en avant sa « jeunesse » et son « sérieux » perçus, des qualificatifs qui font écho à la séquence électorale, qui s’achève, au cours de laquelle les thèmes du « renouveau » et de l’efficacité » ont largement été évoqués. De plus, même s’il est clairement catégorisé comme un homme politique de « droite », les Français lui reconnaissent une capacité à « dialoguer » ainsi qu’un certain sens des responsabilités ».
- Dans le même sens, parmi une liste de qualificatifs, les Français attribuent avant tout des qualités professionnelles au Premier ministre : il est « travailleur » pour 79% d’entre eux, « dynamique » (72%), « courageux » (71%) et compétent (70%). Une majorité d’entre eux met également en avant des qualités d’ordre « moral » : « honnête » (67%), « fidèle à ses valeurs » (67%), « crédible » (66%) et « capable de tenir ses engagements » (65%). Dans le détail, l’électorat d’Emmanuel Macron au 1er tour de la présidentielle associe systématiquement davantage Édouard Philippe à chacun des qualificatifs proposés (entre 18 et 33 points de plus que la moyenne) ; une opinion positive également partagée par les électeurs de François Fillon (entre 9 et 15 points), à l’exception de la fidélité à ses valeurs. Notons, néanmoins, qu’à peine plus d’1 Français sur 2 estime qu’Édouard Philippe comprend bien les préoccupations des Français.
- Enfin, les Français se montrent plus nuancés sur la confiance au gouvernement d’Édouard Philippe: s’il en avait la possibilité, 1 Français sur 2 voterait la confiance alors que 29% d’entre eux ne la voteraient pas (et 21% ne pouvant pas se prononcer). Notons que si 88% des électeurs d’Emmanuel Macron indiquent qu’ils voteraient la confiance au gouvernement, ils sont 61% à partager le même avis parmi les électeurs de François Fillon, et seulement 39% parmi ceux de Benoit Hamon, 28% parmi ceux de Jean-Luc Mélenchon et 22% parmi ceux de Marine Le Pen.A noter, également, que les Français indiquant qu’ils voteraient la confiance à Édouard Philippe associent largement celui-ci au « sérieux » et à sa « jeunesse » tandis que ceux qui ne le feraient pas le qualifient de responsable politique de « droite » pour les sympathisants de gauche et « d’opportuniste » et de « traitre » parmi les sympathisants de droite.
Les politiques futures du gouvernement jugées a priori plutôt positivement par l’ensemble des Français.
- Invités à donner leur opinion sur plusieurs politiques futures proposées par le gouvernement, les Français se montrent favorables à une majorité d’entre elles et plus partagés pour certaines autres. Ainsi, à la tête de celles-ci, vient celle concernant la compétitivité des entreprises françaises pour laquelle 66% des Français estiment qu’elle va plutôt dans le bon sens. Les questions concernant la vie publique sont également jugées favorablement par les Français : 64% pensent que la politique sur la moralisation de la vie politique va dans le bon sens et 58% pour la réforme des institutions. Les politiques dans les domaines de la sécurité et de l’environnement sont elles aussi majoritairement jugées comme allant dans le bon sens.Toutefois, on observe un avis nettement plus mitigé voire opposé en ce qui concerne certaines politiques. Ainsi, 49% des Français estiment que la réforme du code du travail et la politique en matière d’immigration vont dans le bon sens. Par ailleurs, deux mesures entraînent plutôt un rejet qu’un sentiment d’adhésion : les impôts et la fiscalité (43% « va dans le bon sens » contre 54% « va dans le mauvais sens ») et la réforme concernant les retraites (38% « va dans le bon sens » contre 59% « va dans le mauvais sens », et même 66% parmi les 65 ans et plus).
- De manière générale, l’adhésion aux différents types de réformes dépend fortement de l’électorat : les électeurs d’Emmanuel Macron au 1er tour de la présidentielle accueillent systématiquement nettement plus favorablement chacune des réformes proposées (entre 24 et 31 points de plus que la moyenne), tandis que les électeurs de Jean Luc Mélenchon et Marine Le Pen sont beaucoup plus critiques.
Édouard Philippe est perçu comme ayant une faible marge de manœuvre vis-à-vis du Président de la République
- Quand on leur demande de quelle marge de manœuvre pourrait disposer Édouard Philippe par rapport à Emmanuel Macron dans la conduite de l’action gouvernementale, une majorité de Français (63%) estime qu’elle sera faible (et même 75% parmi l’électorat de François Fillon et 70% parmi les électeurs de Marine Le Pen). Seuls les électeurs d’Emmanuel Macron se montrent plus partagés (50% estiment qu’il aura une grande marge de manœuvre, 49% une faible).
- De plus, seulement 10% des Français estiment qu’Édouard Philippe dirige la majorité parlementaire, loin derrière Emmanuel Macron lui-même (61%) et Richard Ferrand, Président du groupe « La République en Marche » à l’Assemblée Nationale (28%).
- Enfin, les Français pensent majoritairement qu’Édouard Philippe quittera son poste de Premier ministre avant 2022. En effet, près des trois quarts d’entre eux (74%) estiment qu’il restera à son poste pendant une partie du quinquennat seulement (et même 82% parmi ceux qui estiment qu’il aura une faible marge de manœuvre). Notons que cette opinion est également partagée, dans une moindre mesure, par les électeurs d’Emmanuel Macron (66%).
Le rapport
La note détaillée