A l’occasion de la fin de la première phase du Grand Débat National, LCI et Le Figaro ont sollicité Harris Interactive afin d’interroger les Français sur leur perception de cette initiative inédite.
Tout d’abord, la quasi-totalité des Français indique avoir entendu parler de ce Grand Débat, et plus des trois quarts affirment même savoir exactement de quoi il s’agit. Dans le détail, cet évènement est perçu comme une réponse du Président de la République à la crise des Gilets Jaunes par un moment de démocratie. Néanmoins, des doutes émaillent également les représentations spontanées associées à ce dispositif.
Lorsqu’ils sont amenés à évaluer cette première phase du Grand Débat, dans ses dimensions institutionnelles comme le site Internet mis en place, ou beaucoup plus décentralisé, telles que les réunions publiques et cahiers de doléances orchestrés par les élus locaux et les citoyens eux-mêmes, les Français estiment majoritairement qu’il s’agit plutôt d’une bonne chose (70%). Une opinion également majoritaire parmi les Français soutenant les Gilets Jaunes (64%). Elle s’explique par le sentiment que le Grand Débat a permis aux Français de s’exprimer (83%) et, dans une moindre mesure, de faire émerger des pistes de solutions (65%). Ils sont plus partagés quand à la capacité de cette initiative de permettre la résolution de la crise des Gilets Jaunes (57%).
La dimension qui cristallise davantage les doutes s’avère être la capacité du gouvernement à répondre aux attentes qui ont été exprimées : seulement un tiers des Français, et même un quart de ceux soutenant les Gilets Jaunes, affirment lui faire confiance sur ce point. Dans le détail, cette défiance affichée s’avère particulièrement importante concernant la capacité du gouvernement à prendre en compte les attentes exprimées dans les domaines du pouvoir d’achat, de la fiscalité, ainsi que de l’immigration. Ainsi, le bénéfice que pourrait en tirer l’exécutif divise les Français : la moitié d’entre eux estime que ce Grand Débat a été plutôt une réussite pour le Président de la République et le gouvernement, alors que l’autre moitié y voit plutôt un échec.
Ce Grand Débat, dont le principe est perçu plutôt comme positif mais dont l’issue suscite des interrogations, surtout quant à la place jouée par le politique, a néanmoins permis de « mettre sur la table » différentes propositions dont un certain nombre a pu être testé ici. Parmi les celles-ci, la réduction des dépenses publiques, l’augmentation du SMIC et la réduction des cotisations sociales des salariés sont celles qui recueillent le plus de faveurs de la part des Français. A l’inverse, l’augmentation des aides sociales partage davantage les Français (48% y sont favorables et 51% opposés). Toutes ces mesures, déjà testées en décembre 2018, s’avèrent moins attendues qu’alors. Signe d’une séquence de Grand Débat ayant probablement contribué à faire « descendre la pression » qui s’exprimait à la toute fin de l’année 2018.