L’avenir de la Gauche : une adhésion sur le fond sans que la confiance à l’égard des différentes formations politiques de Gauche soit manifeste Sondage Harris Interactive pour L’Humanité Dimanche

L’avenir de la Gauche : une adhésion sur le fond sans que la confiance à l’égard des différentes formations politiques de Gauche soit manifeste

 

Sondage Harris Interactive pour L’Humanité Dimanche – 04/11/2010

 

Enquête réalisée en ligne par l’institut Harris Interactive du 27 au 29 Octobre 2010. Echantillon de 1265 individus issus de l’access panel Harris Interactive, représentatifs de la population française âgée de 15 ans et plus. Méthode des quotas et redressement appliquée aux variables suivantes : sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle de l’interviewé et taille d’agglomération.

 

L’enquête menée par Harris Interactive se situe dans un double contexte :

  1. De côte de popularité de l’exécutif – et singulièrement du président de la République – au plus bas depuis l’élection présidentielle de 2007,
  2. De critique à l’égard de la conduite et du fond de la récente réforme des retraites.

Dans ce contexte, L’Humanité Dimanche a souhaité interroger les Français afin d’identifier :

  1. Si un certain nombre de propositions émanant de forces politiques de Gauche étaient – ou non – approuvées par les Français,
  2. Si, dans ce contexte de critiques marquées à l’égard de l’exécutif, les forces de Gauche étaient aujourd’hui considérées comme susceptibles de mener une politique alternative crédible.

Cette enquête montre qu’en dépit d’une confiance ténue à l’égard de l’exécutif, celle accordée aux autres forces politiques n’apparaît pas meilleure.

 

Un tiers des Français accorde sa confiance au gouvernement actuel pour mener une politique correspondant aux attentes des Français…

33% des Français affirment faire confiance au gouvernement (dont 7% « tout à fait confiance »).

Cette confiance n’est nullement exprimée majoritairement par la moindre catégorie socioprofessionnelle. Relevons que les personnes âgées de 50 ans et plus (39%), ainsi que les catégories supérieures (38% des CSP+) se distinguent légèrement en positif.

Notons que les catégories populaires ainsi que les jeunes expriment des avis fortement critiques. Ainsi respectivement 75% et 82% d’entre eux indiquent ne pas faire confiance au gouvernement.

Reste que, politiquement, les sympathisants de Droite – et a fortiori de l’UMP – manifestent leur confiance. Avec respectivement 84% et 91% des réponses, celle-ci ne semble pas s’être étiolée et avoir pâti de la conjoncture d’opinion actuelle.

 

…sans que la confiance exprimée à l’égard des autres forces politiques s’avère manifestement plus élevée

  1. 36% des Français feraient confiance au Parti Socialiste « si [il] était amené à exercer des responsabilités politiques au niveau national », 35% estiment que « Les Verts/Europe Ecologie seraient susceptibles de « mener une politique répondant à [leurs] attentes », 27% pour le Modem, 19% le Parti de Gauche, 16% le Front de Gauche et le NPA, 14% le Front National, 12% le Parti Communiste et Lutte Ouvrière.
  2. Si l’on porte la focale auprès du « peuple de Gauche », le jugement est logiquement meilleur sans pour autant être dithyrambique : la confiance exprimée à l’égard du Parti Socialiste est nette (77%1), importante à l’égard d’Europe-Ecologie (68%) et minoritaire pour les autres formations politiques : 43% pour le Parti de Gauche, 40% pour le Front de Gauche, 28% pour le NPA et le Parti Communiste et 21% concernant Lutte Ouvrière.

1 A rapprocher des 91% des sympathisants UMP accordant leur confiance au gouvernement actuel

 

Et ce alors que la totalité des propositions administrées aux interviewés recueille un assentiment positif :

  1. 78% des Français sont favorables à ce que la Gauche, si elle revenait au pouvoir en 2012, « augmente le SMIC, les Minimas Sociaux », la même proportion qu’elle « augmente les impôts des plus riches », 74% qu’elle « développe les Services Publics », 67% qu’elle « crée un impôt sur le capital », 63% qu’elle « fixe les prix de l’immobilier », 57% qu’elle « garantisse les retraites à taux plein », 53% qu’elle « supprime les exonérations de charges sociales patronales » et 51% qu’elle « revienne sur le changement de statut de La Poste ».
  2. Chacune de ces propositions est, logiquement, plus soutenue par les sympathisants de Gauche que ceux de Droite. Relevons qu’auprès de cette dernière catégorie de population une majorité se dégage en faveur de l’augmentation du SMIC, des minimas sociaux et des pensions (58%) ainsi que de l’augmentation des impôts des plus riches (53%).
  3. Relevons enfin que 20% des Français sont favorables à la totalité des mesures qui leur ont été proposées, 5% rétifs à toutes. Dans le détail, 39% des sympathisants de Gauche approuvent toutes les mesures soumises à leur jugement, dont 43% des sympathisants socialistes.

 

Tout se passe comme si la critique à l’égard de l’exécutif ne trouvait pas de débouché politique immédiat. Et quand bien même un certain nombre d’objectifs politiques portés par la Gauche aujourd’hui recueillent l’adhésion d’une majorité des personnes interrogées, les Français ne considèrent pas que les différentes composantes de ce champ politique seraient susceptibles de mener une politique répondant à leurs attentes. Désaffection à l’égard du système politique ? Absence de crédibilité des offres alternatives ? Discrédit plus généralisé du politique ? La réponse se situe probablement aux confins de ces trois questions. Le défi de la Gauche française, à l’instar des gauches européennes, apparaît ainsi important.

 

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Résultats détaillés

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